Arte diffuse ce dimanche soir le passable Rio Lobo mais, surtout, un documentaire ambigu sur le Duke.
On se demande pourquoi Arte a choisi Rio Lobo (1970) pour commencer sa soirée consacrée à John Wayne. Dernier film du légendaire Howard Hawks, Rio Lobo essaie vainement de reproduire la recette miracle de Rio Bravo et d’El Dorado, en panachant vieilles stars, pieds-tendres et jolies pépées. Ce qui fonctionnait parfaitement quelques années plus tôt est ici grippé de toutes parts : les vétérans ((Wayne et Jack Elam) cabotinent un max, les jeunes (dont Chris Mitchum, le fils de Robert) ont le charisme de chiffons, les filles, des rôles de faire-valoir sexy sans intérêt. Quant à la mise en scène, elle oscille entre le très bon (la séquence d’attaque du train du début) et une désinvolture agaçante (les filles balafrées mais surmaquillées).
Bref, on peut zapper Rio Lobo mais il faut absolument voir John Wayne – L’Amérique à tout prix, portrait sans concessions de la plus grande star américaine. Le réalisateur Jean-Baptiste Pérétié met notamment l’accent sur la blessure intime de John Wayne : son non-engagement pendant la seconde guerre mondiale pour consolider sa carrière enfin montante. Un regret, presque une honte, que l’acteur surcompensera après la guerre en jouant les héros invincibles et guerriers, défenseurs des valeurs américaines éternelles. Une incarnation tellement vraisemblable que l’armée US en fera son étendard jusqu’à ce que le conservatisme aigu de John Wayne finisse par devenir embarrassant dans l’Amérique des hippies et du flower power.
Le documentaire John Wayne – L’Amérique à tout prix est visible sur Arte.TV
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