John Wick 4 : « Trop de scènes d’action sont minables dans les films à 300 millions de dollars »
Metropolitan Film/Première

Dans le nouveau numéro de Première, Keanu Reeves et le réalisateur Chad Stahelski nous livrent les secrets de la saga John Wick et de l’action directing.

"Quand on a fini le premier film, on était convaincus que ça n’intéresserait personne, tous ces head shots, le toutou qui se fait buter…", se souvient Chad Stahelski. En moins de dix ans et quelques suites, toutes plus dingues les unes que les autres, tout s’est emballé et John Wick s’est imposé comme LA franchise d’action de son époque. Et même la plus grande franchise d’action et essai de l’histoire du cinéma.

De quoi John Wick est-il le nom ? Telle est la question que nous posons dans le nouveau numéro de Première, déjà disponible en kiosque et sur notre boutique en ligne, qui consacre sa couverture et un énorme dossier à John Wick : Chapitre 4, qu’on pourra découvrir en salle à partir du 22 mars prochain. Et pour y répondre, qui de mieux que Keanu Reeves, la star de la saga, et Chad Stahelski, l’ancien cascadeur devenu un virtuose de la réalisation musclée. Un auteur - n’ayons pas peur des mots - qui s’éclate à mettre en scène Reeves face aux plus grands noms du cinéma d’action.

John Wick 4
Lionsgate

"Être face à Donnie Yen, pour Keanu, c’est comme danser une valse avec un partenaire hors pair", nous explique Stahelski. "Parce que Donnie sait comment mettre les autres en valeur tout en restant toujours parfait. Comment compenser, comment s’ajuster à son partenaire. Voilà pourquoi on les caste, lui, Mark Dacascos, Scott Adkins : face à eux, Keanu sera encore meilleur."

Chad Stahelski s’entoure des meilleurs, mais il est surtout devenu le meilleur dans son domaine. Et s’il devait résumer sa recette à un mot, ce serait : pré-pa-ra-tion.

"Tu peux avoir les meilleurs acteurs du monde, si le cascadeur ne sait pas réagir comme il faut, ça ne te sera d’aucune utilité. Tu peux embaucher le meilleur cascadeur et imaginer la meilleure séquence, faire dix jours de répétitions, entraîner ton acteur à mort, si tu n’as pas fait venir ton caméraman aux répétitions, quand il débarquera le jour J avec son matériel très lourd sur les épaules et qu’il devra trouver les bons angles en une journée, bon courage à lui, ça donnera de la merde à tous les coups. Et ça explique que tant et tant de scènes d’action de films à 300 millions de dollars soient si minables.

Ils compartimentent tout, les cascadeurs dans un building, le cast ailleurs... Et quand ils les réunissent, le réal et le caméraman ne sont pas là. Nous, on fait venir tout le monde aux répétitions : réal, caméraman, costumier, monteur – tout le monde. On dépense dix fois plus de temps et d’argent que les autres en prépa. Mais quand on tourne, chacun connaît la scène par cœur, l’a déjà faite, déjà vue et a la réponse à tous les problèmes qui peuvent se poser à lui. Ça, c’est l’action directing."

John Wick 4
Lionsgate

Avec Keanu Reeves et David Leitch, qui co-réalisait le premier film, Stahelski a conçu John Wick "comme une lettre d’amour au cinéma d’action". Et il profite à fond de la liberté totale dont il jouit pour les fabriquer. "J’ai la chance de ne pas devoir me coltiner un monde super-héroïque prédéfini. Alors si je veux transformer John Wick 2 en opéra rock, j’ai le droit. Avec de la musique et des miroirs, un cross-over entre La Dame de Shanghai et Opération Dragon ? J’ai le droit. J’adore Wong Kar-Wai, The Grandmaster. J’adore Zhang Yimou, Le Secret des poignards volants ou Hero. Si j’ai envie de faire comme eux des traités arty sur la beauté du mouvement cinétique, j’ai le droit."

Sur John Wick 4, il s’est encore éclaté comme un petit fou, en travaillant avec les "meilleurs artistes martiaux de la planète autour de Donnie Yen", un casting incroyable et un nouveau terrain de jeu, Paris, qu’il a particulièrement apprécié :

"Je pense toujours que quelqu’un va venir siffler la fin de la récré... Allez, stop, ça suffit les conneries, Chad! Quand je shoote un dialogue de Keanu et Ian (McShane) devant la tour Eiffel, croyez-moi, c’est une journée très cool. Quand on ferme le musée du Louvre vingt-quatre heures pour moi afin que j’y tourne une séquence, c’est pas mal non plus. Paris possède les extérieurs les plus dingues. Les escaliers de Montmartre, c’était vraiment pas mal…"

Retrouvez l’intégralité de nos entretiens avec Chad Stahelski et Keanu Reeves dans le dernier numéro de Première, actuellement en kiosque. Sommaire : 

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