"Pendant un mois ou deux, les animateurs ont travaillé sept jours sur sept", a déclaré l’un des anciens employés des studios.
Sorti en juin dernier, Vice-Versa 2 est devenu le plus grand succès dans l’histoire de l’animation avec plus d’un milliard de dollars de recette au box-office. Les émotions de Riley ont ainsi écarté Avengers du top 10 des plus gros succès du cinéma. Pour cette suite où le personnage principal traverse l’adolescence, introduisant toute une ribambelle de nouvelles émotions, c’est un carton plein. Pourtant, derrière son apparence colorée, une vérité plus sombre pourrait être tapie.
Joie n’était certainement pas aux commandes dans l’esprit des employés de Pixar durant la confection du long-métrage. Selon plusieurs sources anonymes s’étant entretenues auprès d’IGN, les animateurs de Vice-Versa 2 ont fait part de conditions de travail difficiles et éreintantes, ayant conduit à une surcharge mentale et physique, une pression abusive, des heures de travail excessives et des licenciements : "Il me semble que pendant un mois ou deux, les animateurs ont travaillé sept jours sur sept."
Si le travail intensif n’est pas inhabituel lorsque la production touche à sa fin, le cas exposé par les anciens employés des studios d’animation américains diffère, avec des changements constants de dernière minute. Plus que jamais l’envie de passer à autre chose se faisait sentir. Et pour la grande majorité, elle s’est soldée par un licenciement général :
"Le jour des licenciements sonnait comme des funérailles. Il y avait des pleurs et des plaintes dans la cour. Ce sont des images qui resteront dans mon esprit pendant un long moment."
Tous sont partis sans recevoir de bonus lié au succès retentissant du film – supplément sur leur salaire nécessaire selon eux pour bien vivre. Comme l’explique l’article, Pixar n’étant pas membre du syndicat des animateurs, il n’est pas forcé de revoir à la hausse le salaire de ses employés. Il présente donc des salaires plus bas par rapport à d’autres studios, mais promet en échange à ses animateurs de leur verser un bonus en supplément en fonction de la réussite commerciale de leur production. Partir sans ce bonus, a confié l’un des anciens employés, est comme recevoir "un ultime ‘va te faire foutre’ de la part de Disney." D’autant plus que Vice-Versa 2 étant le plus gros succès Pixar, ce dernier aurait été conséquent :
"Ce succès est amer. En gros, c’est comme voir son ex devenir une grande star de cinéma, et dire ‘Je suis heureux pour toi, mais pourquoi ?’"
Une scène coupée de Vice-Versa 2 révèle une nouvelle émotion
Les dérives confiées par les différentes sources sont exposées comme des répercussions des années COVID-19, et des récentes grèves à Hollywood. Les derniers films en date des studios Disney/Pixar, Élémentaire et Buzz L’Éclair ayant été des échecs, il était convenu que Vice Versa 2 leur permette de sortir la tête de l’eau. Il était donc inimaginable que celui-ci se plante au box-office. Désormais, ils miseraient sur des suites et non plus sur des histoires originales – ne souhaitant plus prendre de risque en engageant de nouvelles voix.
Au sein de la création de Vice-Versa 2, les anciens animateurs ont expliqué que de nombreuses contradictions se sont élevées notamment concernant l’orientation sexuelle de Riley. Il était question, fut un temps, d’envisager un sentiment amoureux pour Valentina Ortiz, la fille rencontrée lors du stage de hockey. L’idée a été rapidement renvoyée au placard. Pour certains, Pixar était mal à l’aise à l’idée d’évoquer des thématiques LBGTQ+, surtout après le flop de Buzz L’Éclair, en partie dû selon eux à la présence d’un baiser entre deux personnages féminins.
Les gens qui critiquent le baiser gay de Buzz l'éclair sont "des idiots", selon Chris EvansAussi, pour ne pas reproduire ce motif, il aurait été demandé aux employés de retravailler de nombreuses scènes pour faire de Riley un personnage "moins gay", et s’assurer "que personne ne pourra les voir comme potentiellement non-hétérosexuelle" :
"Attention, Riley n’est pas gay. Dans le film, rien n’indique clairement qu’elle soit gay avec ce que vous voyez. Mais c’est en quelque sorte déduit en fonction de certains contextes. C’est quelque chose qu’ils ont essayé de minimiser à plusieurs reprises."
Pour une des sources interrogées, l’éventualité de voir un personnage principal LGBTQ+ dans un film Pixar est au plus bas.
Depuis la parution de l’article, ni Pixar, ni Disney n’ont souhaité s’exprimer. Pourtant, Vice Versa 2 n’est pas le seul film d’animation des studios à se retrouver dans la tourmente. Elio, le prochain sur la liste, retardé pour diverses raisons est aussi victime de ces problématiques :
"C’était du travail précipité, paranoïaque, avec une direction parano et des messages contradictoires. Vous travaillez 24h sur 24, sept jours sur sept. A partir d’un certain temps, votre corps commence à flancher."
Au vu de son succès, les craintes de voir le processus créatif et toxique repris pour le prochain long-métrage ne sont pas à ignorer. La machine serait même déjà engagée :
Vice-Versa 2 tease le prochain film original Pixar"Je crois que durant une réunion, quelqu’un a dit ‘vraiment ? Vous avez tué tout le monde avec Vice-Versa, et maintenant vous voulez faire de même avec Elio ?’"
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