Présenté le dernier jour du festival de Cannes 2011, La Source des femmes apporte un peu de soleil aux festivaliers. Ca fait du bienIl aura fallu attendre le dernier jour du festival de Cannes pour découvrir le feel good movie de la compétition. La Source des femmes est un joli conte oriental qui raconte la grève du sexe entamée par les femmes d’un village arabe lassées d’être esclavagisées par leurs maris. Après Va vis et devient, après Le concert, Radu Mihaileanu continue de traiter de sujets graves, douloureux (ici le sort des femmes dans le monde arabe), sur le mode de la fable et de la tragicomédie. On oscille donc entre la comédie engagée (le sujet rappelle le classique d’Aristophane, Lysistrata), le conte oriental (les 1001 nuits sont citées abondamment) et le drame (l’ouverture du film parfaitement géré). Si cet équilibre délicat fonctionne, c’est grâce à la force des comédiennes. Leila Bekhti, Hafsia Herzi et Sabrina Ouazani confirment chacune leur talent et font exister leurs personnages avec une belle densité. Leila en amazone amoureuse est renversante; Hafsia qui découvre la vie et court chaque jour récupérer les lettres de son soupirant est lumineuse; et Sabrina apporte sa fraîcheur, sa joie et son humour à un personnage attachant. A travers ces femmes en lutte, La source des femmes fait l'éloge d'un girl power universel - l’un des thèmes phares de ce festival de Cannes 2011. Radu Mihaileanu compose un extraordinaire poème aux femmes qu’il regarde pleurer, rire, danser, chanter et se battre avec une même passion.   On rajoutera que, après la violence des films projetés cette année, la morale du film, douce, solaire et d'une simplicité biblique, met un peu de baume au coeur : c’est aussi par le regard des autres et par leur amour qu’on existe vraiment. CQFD ?  Pierre Lunn