Abaca

Il dit haut et fort ce qu'il pense et ce n'est pas joli.

Clint Eastwood et son fils Scott sont réunis dans le numéro de rentrée d’Esquire.

Et si le magazine titre "Double trouble", c’est clairement le paternel qui pose problème. Parfaite incarnation de l’Américain ultra-libéral et libertaire, grande gueule, attaché à son Second Amendement et à sa liberté d’expression, l’acteur ressemble de plus en plus à Walt Kowalski, le vétéran raciste de son film Gran Torino.

A 86 ans, Clint Eastwood n’a plus de filtre. Alors quand le journaliste l’entraîne sur le terrain de la politique en lui demandant si Donald Trump lui a emprunté sa moue renfrognée, il y va de bon cœur : "Peut-être. Mais il tient quelque chose. Car au fond, tout le monde en a marre du politiquement correct, des lèches-culs. On vit dans la génération des lèches-culs. C’est vraiment une génération de mauviettes (pussy en VO). Tout le monde marche sur des œufs. On voit des gens qui accusent d’autres gens d’être racistes, ce genre de choses. A mon époque, ces choses-là n’étaient pas considérées comme racistes. Quand j’ai fait Gran Torino, même mon associé m’a dit ‘C’est un très bon script, mais c’est politiquement incorrect’. Et j’ai dit ‘Très bien, laisse-moi le lire ce soir’. Le lendemain matin, je suis arrivé au bureau, j’ai balancé le script dessus et j’ai dit ‘On commence tout de suite’".

L'interview de Clint (et Scott) Eastwood dans Esquire

S’il n’est pas fan de Donald Trump et s’est bien gardé de participer à la Convention Républicaine, contrairement à 2012, Clint Eastwood admire sa franchise et aimerait qu’on lui pardonne ses dérapages, racistes inclus.

"Son truc, c’est de dire ce qu’il a en tête. Et parfois, ce n’est pas si bon. Et parfois, c’est… Ce que je veux dire, c’est que je peux comprendre d’où il vient, mais je ne suis pas toujours d’accord. Je ne soutiens personne. Je n’ai pas parlé à Trump. Je n’ai parlé à personne (…) Il a dit plein de choses stupides. Comme tous les autres. Dans les deux camps. Mais tout le monde, la presse et les gens, vont dire ‘Oh, c’est raciste’, et ils font un gros boucan de ça. Mais merde, laissez tomber ça. On vit dans une triste époque", se désole-t-il.

S’il n’est pas pro-Trump, il est clairement anti-Clinton : "C’est un choix difficile, n’est-ce pas ? Je serai obligé de voter Trump… Parce que, vous savez, elle a déclaré qu’elle marcherait sur les traces d’Obama".

Et ça, vraiment pas possible.

DR