Zendaya, Anya Taylor-Joy, Florence Pugh, Jenna Ortega, Margot Robbie : les as du method dressing

Ou quand les films déteignent sur les tapis rouges.

Les stars en ont usé et abusé, à tel point que le magazine Vogue, qui avait pourtant baptisé cette tendance l’année dernière, demande aujourd'hui un peu de répit. Le method dressing serait-il à bout de souffle ? 

Cette pratique, qui consiste à apparaître sur les tapis rouges avec une tenue inspirée de l’objet cinématographique promu, a explosé l’année dernière avec le Barbenheimer, la sortie simultanée du Barbie de Greta Gerwig et du Oppenheimer de Christopher Nolan.

Pourtant, c’est Zendaya qui a en a été sacrée la grande reine. Si certains créditent l’actrice de vingt-sept ans pour cette pratique, ils ont certainement oublié que dans les années 1990, Geena Davis arrivait à la première d’Une équipe hors du commun revêtue d’une robe en forme de balle de baseball, le sport au centre de ce film de Penny Marshall. Ou encore le casting de Matrix habillé tout en noir et en cuir à la première du film des Wachowski. Cependant, avec ses apparitions toujours minutieusement calibrées pour Spider-Man, Dune ou encore Challengers, Zendaya est peut-être celle qui a le plus “brandé” son image autour de ce principe.

Mais il n’y a pas qu’elle : Anya Taylor-Joy, Margot Robbie, Jenna Ortega sont toutes devenues des expertes du happening vestimentaire. Il y a mille et un exemples de method dressing. En voici un florilège.

Zendaya, la bonne élève : 

Nous ne pouvions pas ne pas commencer par elle. La courte mais prestigieuse carrière de la jeune actrice et productrice est autant parsemée de succès à l’écran que sur les tapis rouges. Égérie Lancôme, Valentino et Bulgari (entre autres collaborations prestigieuses), Zendaya a toujours eu un pied dans le monde de la mode, et collabore de longue date avec Law Roach, nommé en 2020 comme l’un des dix meilleurs stylistes de la décennie (The Hollywood Reporter).

“Law et moi, nous trouvons toujours nos inspirations dans les films que je fais”, déclare la comédienne dans une vidéo de la série “Life in looks” de Vogue. Dans la version britannique du magazine, le styliste disait lui-même : 

"Nous avons adopté la method dressing, Les looks sont une extension de la garde-robe du film. C’était intentionnel et déterminé. J'essaie toujours d'être un conteur plus que toute autre chose, et c'est une histoire tellement forte à raconter.”

Un récit auquel Zendaya a donc toujours été fidèle, du papillon camp de The Greatest Showman à l’armure aux inspirations SF de Dune 2, en passant par les toiles d’araignée de Spider-Man et la panoplie de la parfaite tenniswoman pour Challengers.

Anya Taylor-Joy, l’alien : 

De la même génération que Zendaya, Anya Taylor-Joy s’est, elle aussi, perdue dans le labyrinthe des possibles du method dressing. La comédienne, dont la carrière a explosé ces dernières années, a notamment fait une apparition en combinaison rose à l’occasion de la sortie de Super Mario Bros. le film, dans lequel elle prête sa voix à la princesse Peach. On l’a aussi vu faire de la concurrence à Zendaya sur les tapis rouges du Dune 2 de Denis Villeneuve, malgré un rôle plus que secondaire. Dernièrement, c’est sa promotion de Furiosa qui a fait couler beaucoup d’encre, notamment quand, à l’occasion de la première australienne du film, elle s'est dévoilée arborant une pièce d’archive Paco Rabanne recouverte de piques géantes en forme de flèches. Une tenue qui ne fait pas forcément directement référence au film, mais qui évoque l’aspect singulièrement agressif de son personnage. Et c’est sans compter les sorties où elle a eu l’occasion de se vêtir de cuir, matière de prédilection de la saga de George Miller.

Jack Black, la version live-action : 

La première de Super Mario Bros. le film à Los Angeles est aussi l’occasion de s’attarder sur le génie de Jack Black qui, en plus de porter un costume floqué de flammes, écho aux origines et aux intentions de son personnage, arborait également des picots dans le dos, référence à la carapace de Bowser. Si on n’associe pas forcément les hommes au method dressing (ce qui est bien dommage), Jack Black a, et à plusieurs reprises, trouvé le moyen de s’amuser sur les tapis rouges. C’était par exemple le cas lors de la première de Kung Fu Panda 4 : comme Po, le personnage qu’il double depuis le début de la franchise ne 2008, il est apparu en noir et blanc, du costume aux baskets.

Margot Robbie, LA Barbie originelle : 

L’année dernière, Margot Robbie a révolutionné la tournée promotionnelle, et à tel point qu’un livre intitulé The World Tour a été publié pour en rappeler chacune de ses étapes. Le principe de cette promo était simple : chaque escale voyait Margot Robbie arborer une version XXL (ou en tout cas, grandeur nature) d’une pièce portée par une édition de la poupée Mattel. Plus que Margot Robbie-actrice, c’est Margot Robbie-productrice qui fait ici une masterclass en marketing, forçant l'engouement des foules, créant l’attente d’un événement avec chaque apparition.

Florence Pugh, tout feu tout flammes :

A l’autre bout du Barbenheimer, l’ambiance est plutôt à la sobriété. Pas étonnant, vu le sujet du film. Petite fulgurance cependant, Florence Pugh, qui jouait dans le film de Nolan aux côtés de Cillian Murphy, Matt Damon et Emily Blunt s’est emparée du thème de la bombe atomique au moment de la première britannique (la même après laquelle les acteurs sont allés rejoindre les piquets de grèves). L’actrice anglaise s’est dévoilée dans une longue robe cramoisie, qui se fondait parfaitement dans la fumée et les étincelles rougeoyantes de l’affiche animée du film, tout en opérant un contraste drastique avec les tenues choisies par le reste du casting, tout de noir-charbon vêtu.

Halle Bailey, sous l'océan : 

La pluie de critiques tombées sur la version live-action de La Petite Sirène n’avait pas empêché Halle Bailey d’incarner la princesse Disney jusque sur les tapis rouges (ou bleus). A la première londonienne, la jeune actrice était vêtue d’une robe rappelant la forme d’une queue de poisson, et dont le bustier imitait la forme de coquillages. Elle avait d’ailleurs été rejointe par Melissa McCarthy, dont la robe fushia imitait les tentacules d’Ursula. Quelques mois plus tôt, au photocall des Oscars, Halle Bailey annonçait déjà la couleur avec une robe rappelant elle aussi l’univers marin de son film à venir.

Jenna Ortega, noir c’est noir : 

En 2022, l’actrice Jenna Ortega a adopté un temps – celui de la promotion – le look gothique de Mercredi Addams à qui elle prête ses traits dans la série en partie réalisée par Tim Burton pour Netflix. Un engagement qui a culminé sur le tapis rouge de la première californienne du show, lors de laquelle Ortega est apparue vêtue d’un voile noire et d’une longue robe qui l’était tout autant. Un style qui aura peut-être inspiré le réalisateur de Beetlejuice, puisque ce dernier l’a depuis invitée à rejoindre le casting de son sequel.

Zoe Kravitz et Robert Pattinson, bienvenue à Gotham :

Dans le même style que Jenna Ortega, Zoë Kravitz et Robert Pattinson ont exporté leurs personnages sur le tapis rouge de la première mondiale de The Batman à New-York City, en mars 2022. Pour l’occasion, l’actrice arborait un bustier en forme de têtes de chat, référence directe à la sulfureuse Catwoman, et Robert Pattinson un long manteau noir, rappelant sans équivoque la cape sombre du roi des chauves-souris.

Ariana Grande et Cynthia Erivo teasent Wicked : 

Les deux actrices du film de Jon Chu, adapté du musical de Broadway sont venues remettre l’Oscar de la Meilleure musique de film sur la scène du Dolby Theater en mars dernier, et dans des robes extravagantes dont les couleurs n’étaient pas anodines. Cynthia Erivo était en cuir vert, qui rappelle la couleur de peau d’Elphaba, la méchante sorcière de l’Ouest d’Oz qu’elle incarne dans Wicked. Quant à Ariana Grande, elle rayonnait dans un robe bonbon, directe allusion aux couleurs de prédilection de Glinda la gentille. Depuis, les deux comédiennes ont fait plusieurs apparitions dans ces couleurs, notamment au CinemaCon, ou encore, au Met Gala, où Cynthia Erivo a rejoint Ariana Grande sur scène alors qu’elle donnait un concert réservé aux invités de l’événement prestigieux.

Scarlett Johansson et Brie Larson sont les maîtresses de l’univers :

Le 22 avril 2019, à la première d’Avengers : Endgame, Brie Larson, qui interprète Captain Marvel, et Scarlett Johansson (Black Widow), avaient caché dans leurs looks des indices quant à la fin du film. Les deux femmes arboraient ainsi des bagues rappelant le gant de l’infini, que Thanos réussit à assembler dans Infinity War. Une manière de nous dire que les Avengers allaient reprendre le dessus

Method dressing et messages cachés : 

Il arrive que le method dressing porte un message plus subtil ou important que la simple promotion d’un film. Les personnalités publiques ont d'ailleurs de tout temps trouvé le moyen de partager une idée, un mouvement, par le biais de leur apparence. Oubliés les gros sabots du pin’s à la boutonnière, l’heure est à la créativité. Snobée par les Oscars, Margot Robbie (qui a passé toute l’année dans les vêtement criards de la poupée Mattel) s’est rendue à la cérémonie vêtue de noir. Certains y ont vu une manière de protester contre l’omission de son nom dans la liste des nommés.

En 2019, Zendaya apparaît sur les marches du Met Gala grimée en Cendrillon. Une surprise pour ses fans, lorsque l’on sait que l’actrice a profité de la fin d’Agent K.C. pour claquer la porte de Disney Channel, qui l’a fait connaître. Dans un post Instagram revenant sur son arrivée au Met, Zendaya écrivait à l’époque : “Merci [...] pour une fin à mon aventure chez Disney digne d’un conte de fées”. Une façon astucieuse de tourner la page de la maison aux grandes oreilles et d’entrer dans le monde des adultes, avec Euphoria, qui sortira la même année.

Sur un sujet beaucoup plus sérieux, Cate Blanchett a fait couler beaucoup d’encre la semaine dernière en se présentant à une montée des marches du Festival de Cannes avec une robe pas comme les autres. Noir devant, blanche derrière, du vert à l’intérieur, la robe se mariait au tapis rouge pour recréer le drapeau de la Palestine. L’actrice a saisi cette chance pour redoubler le message qu’elle avait déjà émis au Parlement européen en novembre dernier, et à d’autres reprises : celui qui demande un cessez-le-feu imminent dans la bande de Gaza.

Brad Pitt, séducteur caméléon

Appelons ça, le “method hairdressing” : des internautes se sont récemment amusés de la capacité de Brad Pitt à calquer son apparence sur celles de ses compagnes successives. Une tendance qui n’est en réalité qu’une coïncidence, mais qui fait tout de même sourire.