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La série la plus "bashée" de l'année 2017 revient avec un cru amélioré.

Ne tournons pas autour du verre de pastis, la première saison de Marseille n'était pas franchement réussie. Le soap politique concocté par Dan Franck s'est fait taillé en pièces, par la presse et les réseaux sociaux. Et pourtant, Netflix a décidé de repartir en balade dans la cité phocéenne. Parce que si elle est très décriée en France, Marseille a connu un joli petit succès à l’étranger (en Russie, au Brésil et au Japon visiblement, même si les audiences restent secrètes). D'ailleurs, Ted Sarandos, le chef des contenus de Netflix, confiait à Première, l'an passé : "Marseille marche très très bien hors de France, aux USA notamment. La production française a toujours eu bonne réputation chez nous, avec des séries comme Les Revenants. Alors ce n'est pas surprenant."

Après Marseille, Paris accueillera le tournage de la prochaine série Netflix

Du coup, Marseille est de retour, ce vendredi, pour une saison 2. Même si elle n'a évidemment pas gommé tous les défauts de la première, même si la série reste un soap politique improbable et même si certains détails ahurissants continuent de chiffonner (le Sporting Marseillais, vraiment ?), les auteurs ont tout de même réussi à offrir un second souffle à la série. Et ça, c'était loin d'être gagné d'avance. Alors au lieu de moquer une nouvelle fois la drôle de bouillabaisse concoctée par Netflix, trouvons plutôt 5 bonnes raisons de jeter un œil à la saison 2 de Marseille.


1) Benoît Magimel a laissé tomber l'accent

Qu'est-ce qu'on a pu rigoler, l'an dernier, en entendant l'acteur parisien tenter de prendre, coûte que coûte, l'accent de la Canebière. Visiblement, les producteurs ont entendu les moqueries et dès le début de l'épisode 1, on réalise que, cette année, Benoît Magimel a repris une diction normale. Évidemment, on peut trouver incroyablement incohérent le fait que le personnage de Lucas Barrès se mette à parler sans accent, du jour au lendemain, en conférence de presse. Mais tant pis. Il fallait oublier cette fausse bonne idée et finalement, on apprécie très vite ce changement de cap linguistique.

2) L'extrême droite au pouvoir

L'intrigue politique de la saison 2 est incontestablement plus fouillée que dans la première. Ici, il n'est pas question de simple trahison "over dramatique" entre élus. La série pose une vraie question de fond, sur les alliances nécessaires, au sein d'un conseil municipal, pour prendre le pouvoir. Ou comment permettre à l'extrême droite de diriger la deuxième ville de France. Mais Marseille ne s'arrête pas aux simples tractations partisanes et va plus loin, confrontant les idées au sein même de l'exécutif. Quelle politique sociale, sécuritaire, économique pourrait mener le FN... pardon, le PF, s'il se retrouvait aux commandes ? Jusqu'à quel point un élu de la droite modérée peut-il transiger avec ses convictions républicaines, pour rester en place ? Autant de questions que la saison 2 explore avec une certaine simplicité, mais sans se cacher derrière son petit doigt.

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3) La fraîcheur de Natacha Régnier

Une jeune élue d'extrême droite, à la longue chevelure blonde, aux airs candides mais à la volonté de fer, qui se fait une place dans le sud est : non, ce n'est pas Marion Maréchal-Le Pen, mais Jeanne Coste. Arrivée cette année au casting, Natacha Régnier incarne parfaitement cette figure montante du PF et apporte une vraie fraîcheur face à Gérard Depardieu et Benoït Magimel. Une présence féminine forte et nettement moins caricaturale que Nadia Farès l'an dernier. Son personnage, traité sans manichéisme, est un atout évident pour renouveler les joutes politiques de cette saison 2.

4) Parce que Marseille, c'est le foot

Comment peut-on parler de ballon rond dans la cité phocéenne, sans jamais citer l'OM ? Pour des questions de droits, certainement, la série a renommé l'équipe locale, qui s'appelle désormais le Sporting Marseillais. C'est navrant, certes. Ca risque de faire bondir pas mal de supporters, c'est clair. Mais cela n'empêche pas les auteurs de se pencher très sérieusement sur cette thématique vitale pour la Ville. Que faire du Stade Vélodrome ? La municipalité doit-elle vendre cet écrin historique, si cher aux Marseillais ? Le débat fait rage, dans la réalité, depuis des années, sur la côté d'Azur. Il est posé ici de manière claire et précise. Et puis quelle place accordée aux supporters dans l'organisation du club ? Et comment gérer un tel club et ses finances ? La famille Bassem, représentée dans la série, vous fera forcément penser à la famille  Louis-Dreyfus, si vous aimez un tant soit peu le football.

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5) Un bon petit soap

De la politique, du foot, des histoires de gangs, et surtout des affaires de familles et de cœur. Pour cette saison 2, Marseille persiste et signe dans son style "feuilleton de l'été". C'est la personnalité de la série. Il faut la prendre pour ce qu'elle est. Dan Franck a voulu faire un soap, avec ce qu'il comporte de dramaturgie excessive, de dialogues surécrits et de twists plus grands que nature. Alors oui, Marseille est souvent horripilante, mais ses passions débordantes hypnotisent aussi, comme un long et luxueux épisode de Plus Belle la Vie, qui se dévore à l'heure du dîner, en 8x30 minutes.