La rédaction a voté pour choisir les nouveautés et les (bonnes) surprises qui ont marqué l'année écoulée.
Pas de Game of Thrones, ni de The Crown, ni de Stranger Things cette année. Profitant de l'absence de certains mastodontes, en pause en 2018, de nouvelles séries ont émergé. Et plusieurs ont impressionné. Avant d'attaquer 2019, retour sur ces très bonnes surprises des mois écoulés, à découvrir absolument, si vous êtes passés à côté.
10) Maniac (Netflix)
Il était difficile de la manquer. L'événement de la rentrée, sur Netflix, a fait autant de bruit qu'on pouvait l'imaginer. Emma Stone et Jonah Hill ont formé à l'écran un couple terriblement attachant, embarqué dans une histoire complètement dingue. Tellement délirante, qu'elle a perdu certains abonnés en route. Alors certes, l'histoire de Cary Fukunaga (réalisateur de la saison 1 de True Detective) et Patrick Sommerville a eu de quoi décontenancer, mais elle marqué l'année par son ton unique, ses épisodes romanesques et une maîtrise absolue du glamour.
9) Cobra Kai (YouTube Premium)
Qui aurait pu imaginer que la comédie adaptée de Karaté Kid allait être une telle réussite ? C'est ce qu'on appelle une surprise. Une improbable surprise même. Et pourtant, force est de constater que les aventures du loser Johnny Lawrence, 30 ans après son combat perdu contre le petit Daniel LaRusso, nous ont scotché au canapé. Grâce à la performance surréaliste de William Zabka, qui reprend de manière presque "méta" son rôle de guest dans How I Met Your Mother, et qui crève l'écran dans cette suite aussi addictive que nostalgique.
8) The Looming Tower (Hulu / OCS)
Même si elle n'a pas rencontré le succès populaire qu'elle méritait, cette grande série d'espionnage a tout de même réussi à conquérir les sériephiles et la critique. Une histoire vraie sur les Attentas du 11 septembre, tellement incroyable, qu'elle en devient fascinante. Un thriller politique et humain, incarné à la perfection par le duo Jeff Daniels / Tahar Rahim. Et quatre nominations aux Emmy Awards à la clé.
7) Barry (HBO/OCS)
Après avoir longtemps cachetonné à droite et à gauche chez ses potes plus successful que lui (Judd Apatow et Andy Samberg), Bill Hader a pris sa carrière en main - avec Alec Berg (scénariste de Seinfeld) - en créant cette série HBO où il incarne un tueur à gages du Midwest, qui se découvre une passion pour le théâtre lorsqu’il se rend à Los Angeles pour assassiner une cible... Une vaste blague ? Un sketch du SNL délayé sur huit épisodes ? Rien de tout ça : Barry navigue constamment en eaux troubles, carbure à la rupture de ton et à l’envie farouche d’insuffler du drame dans les scènes comiques (et inversement). L’histoire d’un pauvre type, d'une coquille vide qui, entre deux types à flinguer, découvre en même temps l’art, l’amour et les apéros entre copains. Franchement bluffant.
6) Homecoming (Amazon)
Grosse pression pour Sam Esmail. Alors que son Mr Robot, Rami Malek, jouait les Freddie Mercury au cinéma, il a eu une année pour tourner sa deuxième série. Et donner de la matière à Julia Roberts, pour ses premiers pas sur le petit écran. Fidèle à lui-même, il a écrit et réalisé un thriller psychologique labyrinthique, qui se construit lentement au fil des épisodes et qui devient petit à petit très obsédant. Une sorte d'Ovni inclassable... comme un certain Mr Robot avant lui.
5) The Assassination of Gianni Versace (FX / Canal +)
Ryan Murphy avait déjà bluffé son monde, il y a deux ans, avec sa retranscription à couper le souffle de l'affaire OJ Simpson. En 2018, il a réitéré, en signant une peinture baroque à souhait, de la vie et de la mort de Gianni Versace. Un thriller haute couture visuellement éblouissant, qui remonte le fil de la folie. Celle d'Andrew Cunanan, serial killer dévoré par ses rêves et ses fantasmes. Un canevas exceptionnel qui a permis à Darren Criss, petit chanteur de Glee, de laisser exploser tout son talent.
4) Killing Eve (BBC / Canal +)
Après l'incroyable Fleabag, l'une des grandes réussites de l'année série 2016, on attendait avec impatience de voir où Phoebe Waller-Bridge allait nous emmener. On n'a pas été déçu. La réalisatrice britannique a totalement réinventé le jeu du chat de la souris, dans ce polar international exaltant, qui a carrément livré le face à face le plus excitant de 2018. Sandra Oh et Jodie Comer se sont révélées au monde et ont donné au passage un nouveau souffle féminin au genre de l'espionnage. C'est dire !
3) Hippocrate (Canal +)
Le défi était grand pour Thomas Lilti : réussir à faire passer son film de 2014 - encensé par la critique et salué par 7 nominations aux César - sur le petit écran, sans rien perdre de ce qui faisait son charme. Mission accomplie avec ce drame hospitalier, qui navigue entre romanesque et réalisme sociétal. Louise Bourgoin et Alice Belaïdi rayonnent face aux méconnus (mais excellents) Karim Leklou et Zacharie Chasseriau. Un captivant plaidoyer politique à la gloire de l’entraide, qui prouve une fois de plus qu'on sait aussi faire de grandes séries en France.
2) The Haunting of Hill House (Netflix)
Celle-là, on ne l'avait pas vu venir ! Petite série d'horreur à la promo minimaliste, cette nouvelle adaptation du vieux roman éponyme de Shirley Jackson a été l'un des phénomènes de la deuxième moitié de 2018. Débarquée juste après l'été, l'histoire terrifiante de la famille Crain, dans le passé et le présent, a ensorcelé les millions d'abonnés du monde entier. Plus encore, le cinéaste Mike Flanagan (Ouija) a réalisé une petite prouesse scénaristique, en prouvant qu'il était possible de faire un show d'épouvante obsédant, sans gore ni sans "Jump Scare" (ou presque), et en faisant monter l'angoisse crescendo, sur plus de 10 heures ! Un tour de force, porté par une distribution en osmose, et magnifié par un épisode (le sixième) exceptionnel, tourné en deux énormes plans séquence de 30 minutes.
1) Succession (HBO / OCS)
Après son grisant Big Short et en attendant l'alléchant Vice, Adam McKay montre à nouveau qu'il sait peindre comme personne les riches et les puissants. Les turpitudes de la famille Roy sont un petit bonbon machiavélique qu'on dévore avec jubilation, entre repas de famille vénéneux, conseils d'administrations épiques et thérapie de groupe débridée. Cette ode satirique au patriarcat est un véritable chef d'oeuvre, qui doit beaucoup aux joutes verbales que livre Brian Cox avec ses trois enfants (sans oublier une mention spéciale au génial Matthew Macfadyen). Plus qu'un soap familial de luxe, déjà une grande série.
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