Un polar électrique en banlieue, qui prend pour prétexte les émeutes de 2005, pour raconter une tragédie familiale sur fond de trafic de drogue. Stupéfiant !
Eurêka ! Enfin une série française sur la banlieue qui envoie du lourd. Et on la doit au rappeur Booba, associé à Clément Godart et Clément Gournay. Ensemble, ils ont créé ce polar à couper au couteau prenant pour toile de fond les émeutes de 2005. Sans atteindre la frénésie complètement démente d'Athena de Roamin Gavras, lorgnant plutôt du côté d'un Bac Nord mâtiné de Succession, Ourika raconte une grande saga familiale en banlieue parisienne. Tandis que la paternel est en prison, la mère de famille Jebli gère le trafic de shit avec son fils aîné, depuis leur cité. Le cadet, Driss, a pris ses distances. Il est parti à Paris faire Science-Po, mais va devoir retourner au bercail, alors que les émeutes sèment le chaos, perturbent le business et que la police tente de se faire respecter dans ces quartiers où la loi n'est pas tout à fait la même...
Après la judiciaire 66-5 de Canal +, après la féminine Jusqu'ici tout va bien de Netflix, Ourika raconte ainsi la banlieue avec un lyrisme assumé. Sans se soucier des clichés qui défilent à l'écran, elle mise sur une ambiance électrique stupéfiante. Dans cette hyper-tension permanente défile une galerie de bad boys spectaculaire. Adam Bessa et Salim Kechiouche sont parfaits en frangins que tout oppose, tandis que Noham Edje est épatant en flic en herbe, dépassé par les événements. Et puis bien sûr, il y a la curiosité Booba. Si le rappeur superstar / acteur débutant n'est pas (encore ?) un comédien shakespearien, son charisme est indéniable et chacune de ses apparitions à l'écran provoque un électrochoc.
De règlements de comptes en compromissions, de trahisons en périple marocain chez les "oncles", Ourika déroule son polar de banlieue avec une efficacité redoutable. Une révélation.
Ourika, saison 1 en 7 épisodes, à voir le 28 mars 2024 sur Prime Video.
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