Le cavalier masqué se réinvente sous les traits de Jean Dujardin, dans une version comique et épique calquée sur l’esprit des OSS 117 de Michel Hazanavicius avec le même Dujardin. La garantie d’obtenir un bon Zorro ?
Jean Dujardin sous le masque de Zorro, l’idée trotte dans les esprits depuis un moment. La faute, ou grâce, à la saison 2 de Platane qui voyait débarquer l’acteur affublé de la fameuse moustache noire. La prophétie d’Éric Judor devient presque réalité avec cette nouvelle version sérielle des aventures du justicier masqué.
Benjamin Charbit (Gagarine) et Noé Debré (Parlement) ont choisi d’en retirer tout l’attirail pulp au risque de faire hurler les puristes. Leur Zorro semble être un épigone d’Hubert Bonisseur de la Bath, mais en chapeau cordobés, aidé par la personnalité et le jeu ironique de sa tête d’affiche.
À l’image de ce qu’avaient fait Michel Hazanavicius et Jean-François Halin avec l’espion d’OSS 117, ce Zorro est donc une pure recréation, une réinvention maline. Le duo d’auteurs en fait un justicier las qui a rangé le masque depuis vingt ans, mais que les cavalcades nocturnes ont rempli d’orgueil et de suffisance. Son accession au siège d’édile de Los Angeles et l’irruption d’un notable véreux dans la ville vont le contraindre à reprendre du service.
Convoquant aussi bien Halin que les Monty Python, Zorro version Dujardin assume les références, fait montre du même humour absurde que dans la saga OSS 117, tire même parfois vers le vaudeville...
L’ensemble ne tient pas toujours le rythme : la fiction se laisse déborder par les gauloiseries et la mécanique tourne parfois en rond dans un récit dominé par le triangle amoureux qui unit Don Diego, son épouse et le justicier masqué. Mais, une fois la grille de lecture acceptée, cette nouvelle itération feuilletonnante fait preuve de tout le sens de l’épique que l’on pouvait en attendre. Elle enrichit même la vision communément admise du renard rusé, notamment dans sa lutte contre son double, pas forcément sans peur ni sans reproche.
Il en va de même d’autres personnages iconiques, le sergent Garcia en tête, éternellement obsédé par son adversaire. Il se mue ici en profileur lessivé que la traque de l’ennemi a rendu dépressif. Incarné par un Grégory Gadebois au-dessus de la mêlée, il en éclipserait presque la figure du héros.
Les trois premiers épisodes de Zorro le 6 septembre Paramount+ (disponible en France sur Canal+). La série sera diffusée ultérieurement sur France Télévisions.
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