Comme beaucoup d'autres, il gravit de nombreux échelons régie, assistanat avant d'accéder en 1930 avec Adieu les copains et Douaumont au rang de réalisateur. Jusqu'à la guerre, son métier se gaspille dans des adaptations de vaudeville avec, parfois, une réussite comique (Quelle drôle de gosse, 1935). Il rêve à des films plus ambitieux et obtient en 1938 le grand prix du Cinéma français avec Alerte en Méditerranée, qui prêche le pacifisme et la collaboration internationale. Pendant l'Occupation, il réussit un amusant film d'aventures, le Camion blanc (1943), et donne du mouvement et de la vigueur à un scénario entaché de paternalisme et faisant l'apologie du chef (le Carrefour des enfants perdus, 1944). Après un temps de silence, il essaie sans grand succès de retrouver le ton de la comédie gaie (Le 84 prend des vacances, 1950) ou laborieuse : il donne le coup de grâce au couple usé de Laurel et Hardy avec Atoll K (1951) ; puis il se tourne résolument du côté des sujets religieux, qu'il traite en mélos, sans fuir ni l'emphase ni la complaisance (le Défroqué, 1954, avec Pierre Fresnay ; le Secret de sur Angèle, 1956 ; le Désert de Pigalle, 1958). Ses dernières productions gardent jusqu'à la fin un redoutable ton moralisateur et larmoyant (l'Homme aux clés d'or, 1956 ; Tant d'amour perdu, 1958 ; Trois Enfants dans le désordre, 1966 ; les Arnaud, 1967). Il a écrit de nombreux scénarios et interprété quelques-uns de ses films : le Défroqué ou l'Homme aux clés d'or, ainsi que les Aristocrates (D. de La Patellière, 1955).