Écrivain autrichien du XIXe siècle, Nikolaus Lenau est un poète au lyrisme basé sur le sentiment de paradoxe, qui évolue dans un lexique entraînant et des thèmes mélancoliques. Nikolaus Lenau est né en 1802 dans le village de Csátad, en Roumanie. Son véritable nom est Nikolaus Franz Niembsch. En 1807, il n’a que cinq ans quand son père décède. Ce dernier laisse ses enfants à la charge de leur seule mère. C’est ainsi qu’en 1811, à neuf ans, Nikolaus Lenau assiste au remariage de sa mère. Dès lors, ils vivent de manière plus confortable. Le jeune Lenau commence à suivre une éducation pointilleuse. Il est inscrit dans un établissement de Piaristes pour apprendre le latin et la religion chrétienne. Parallèlement, il apprend à se servir d’instruments de musique, comme le violon et la guitare. L’instrument qu’il affectionne le plus reste le violon. Lorsqu’il est en vacances, il est envoyé chez ses grands-parents en Hongrie. Le jeune Lenau s’y plaît dans un environnement villageois, près de la nature et des animaux. À cette époque, il a déjà un caractère prononcé et des prises de position sur certaines inégalités sociales. Nikolaus Lenau est assoiffé de connaissance. C’est la raison pour laquelle il va expérimenter plusieurs disciplines. Il entre à l’Université de Vienne en 1919, à dix-sept ans, et opte pour la filière philosophique et celle de l’agronomie. Puis, il va suivre des études de Droit hongrois à Bratislava. Ensuite, il choisit de faire de la médecine pendant quatre ans. Cependant, cette envie de tout le laisse hésitant et il ne sait pas vers quoi s’orienter professionnellement. Pendant sa jeunesse, il s’est souvent essayé à l’écriture. La nature est sa première source d’inspiration. Il nourrit alors une envie latente de devenir poète. Sa première œuvre date de 1822 et s’intitule Der Unbeständige. En 1829, sa mère décède et Nikolaus Lenau est extrêmement affecté par cette disparition qui contribuera à développer sa plume mélancolique. Suite à cela, il écrit un poème intitulé Der Seelenkranke. Dans les premiers vers de ce texte, il fait référence à cette perte qui le fait tant souffrir. Dès 1832, il se consacre entièrement à la poésie. Ses premiers écrits poétiques sont publiés dans un journal intitulé Aurora. C’est Johann Gabriel Seidl qui en est l’éditeur. En 1930, le mouvement polonais de libération de l'empire russe le passionne et l’inspire. C’est ainsi qu’en 1835, il publie Polenlieder, recueil dans lequel on ressent fortement son implication dans ce mouvement. Dans cet ouvrage, on remarque un poème intitulé À l’Auberge qui symbolise parfaitement cette recherche perpétuelle de liberté. Plus tard, la révolte est réprimée et Lenau voit son poème censuré. Nikolaus Lenau fait beaucoup de voyages. On le retrouve notamment à Heidelberg, tentant de passer un examen pour devenir médecin. Il rencontre d’illustres auteurs comme Gustav Schwab. Grâce à ce poète, Lenau aura la possibilité de faire éditer ses poèmes aux éditions Cotta. Suite à cela, il dédiera à ce bienfaiteur tout un recueil de poèmes. À Stuttgart, une ville de l’État le plus libéral de l’époque, il affine son écriture. Il se plaît dans cette ville, car il peut y publier ses textes sans trop craindre la censure. Ensuite, il se lasse de l’Europe et rêve d’Amérique. Il arrive à Baltimore en 1832 mais il ne tarde pas à changer d’appréciation à l’égard de l’Amérique. La vie y est rude et le matérialisme a le primat sur toutes les valeurs. En 1833, il est de retour en Europe. À sa grande surprise, son premier recueil a remporté un franc succès durant son séjour en Amérique. En 1836, Nikolaus Lenau édite une réécriture de Faust. Plus tard, en 1838, il publie une série de poèmes qui révèle la douleur d’un amour caché qu’il ressent pour la femme d’un de ses amis. En 1842, il sort Les Albigeois et deux ans plus tard, il écrit une version de Dom Juan. Puis, il sombre dans la folie. Au mois d’octobre 1844, l’auteur est interné en milieu psychiatrique, à Winnenthal, après une tentative de suicide. En 1847, il est transféré à Oberdöbling. Nikolaus Lenau meurt en 1850. En 1926, sa ville natale change de nom pour Lenauheim et plusieurs institutions, comme des écoles ou encore des hôpitaux, prendront elles aussi son nom.
