A l'occasion de la diffusion du documentaire qu'il produit, Les Pères Noël du monde sur Canal+, Thierry Ardisson a accordé une interview au magazine Télé 7 jours. Il parle de Noël, de ses projets et de son envie de cinéma…
A l'occasion de la diffusion du documentaire qu'il produit, Les Pères Noël du monde sur Canal+, Thierry Ardisson a accordé une interview au magazine Télé 7 jours. Il parle de Noël, de ses projets et de son envie de cinéma… Lundi prochain, Canal+ diffusera un documentaire inédit consacré aux Pères Noël du monde. Le producteur n'est autre que Thierry Ardisson. Ce dernier a, pour l'occasion, accordé une interview au magazine Télé 7 jours.Vous produisez un doc sur les Pères Noël du monde entier, comment vous est venue l’idée ?Il y a trois ans, j’étais à Bombay pour Noël. Je suis tombé en arrêt devant un Père Noël famélique, des petites cannes, maigre comme un clou, avec sa barbe en coton qui tenait avec un élastique. Je me suis dit : "C’est incroyable, dans tous les pays, il y a des pauvres gens, des chômeurs, des SDF, qui font le Père Noël quinze jours par an. Ce serait intéressant de savoir qui ils sont". On voit deux ou trois Mères Noël. Pour vous, c’est plutôt une pin-up style météo de Canal ou une mamie gâteau ?C’est d’abord une jolie gonzesse ! Dans l’émission que je produis sur France 2 pour le réveillon, on va déguiser Adriana Karembeu en Mère Noël.Enfant, vous avez cru au Père Noël ?Oui, et j’y crois encore. Sinon je n’essaierais pas de faire du cinéma !À quel âge avez-vous appris que le Père Noël n’existait pas ?Tout petit. Mais j’ai vécu des Noël fabuleux : on habitait en Savoie, on partait à la messe de minuit dans la neige. Au retour, on buvait du chocolat chaud avec du kirsch. C’était vachement bon. En fait, je ne crois plus au Père Noël, mais je crois à Noël.Peut-on encore croire aujourd'hui au Père Noël ?Je fais tout ce que je peux pour. À 60 balais j’aurais pu raccrocher les gants. Pas du tout, je suis toujours plein d’espoir. Mon prochain Noël à moi sera de faire un film pour Gaumont et une série pour TF1 ou Canal.Le plus beau cadeau du Père Noël ?Un train électrique Hornby, avec tout l’attirail qui allait avec. Quand il tombait en panne, j’étais suicidaire. Depuis j'ai gardé l'expression “train électrique”, par exemple, dans le cinéma, c’est le réalisateur qui a le pouvoir, et je dis souvent, c’est lui qui a le droit de jouer avec le train électrique.Et le plus décevant ?Des fringues. Mes parents m’offraient des trucs insensés que je ne mettais plus au bout d’une demi-heure.D’autres cadeaux vous ont marqué ?Notre premier poste de télévision. On l’avait acheté la télé, à l'époque où on habitait Chamonix, mon père construisait le tunnel sous le Mont Blanc. J’avais 12-13 ans et je faisais chier mes parents pour avoir la télé. Eux ne voulaient pas. Pour Noël, j’ai eu finalement gain de cause. C’était un dimanche matin, j'ai fait rouvrir le magasin. C’est un souvenir impérissable : tout l’après-midi, il y a eu de l’aviron en noir et blanc commenté par Léon Zitrone Je me souviens qu'en plus, la télé était mal réglée, donc il y avait des flocons qui tombaient sur l'aviron. Mes parents m’ont dit : "Si c’est ça, ta télé, on aurait mieux fait de ne pas l’acheter !" Et puis, ils sont devenus accros comme tout le monde. Et moi, pire, j’en ai fait.Entre Bertrand Méheut (pdg de Canal+) et Rodolphe Belmer (DG) , lequel est le Père Fouettard et lequel est le Père Noël ?J'ai vu Bertrand Méheut, l'autre jour, quand j'ai fait Le Grand Journal et Bertrand me dit : "Comment ça va Thierry?" Je dis : "ça va bien, Président, on fait notre million... enfin un peu plus” il me répond “On attend le deuxième”. C’était de l'humour. Mais voilà, là, il a fait quand même le Père Fouettard. Ils sont exigeants parce que d'abord ils connaissent leur boulot. Et puis, ils te payent! C'est une chaîne privée, et chaque sou est un sou, et tu es là pour faire des performances. T'es pas là pour peindre la girafe! Rodolphe Belmer, c’est le Père Noël pour moi depuis qu’il m’a recueilli après mon éviction de France2.La réconciliation avec Patrick de Carolis, c’est votre côté Père Noël ?Cela s'est passé assez naturellement. C'est que moi je suis très attaché à France 2, même si... voilà. Alors cela me faisait un peu de la peine d'être fâché. On s'est vus à Cannes, l'endroit où on s'était séparés trois ans avant. Lui n'a pas changé d'avis. Il m'a dit : "Thierry, si à l'époque tu avais accepté d'arrêter 93 Faubourg Saint Honoré, tu ne serais jamais parti de France Télévisions". La meilleure preuve que cette réconciliation était sincère, c'est qu'il m'a confié le 24 décembre en production. Ce qui prouve que ce n'était pas juste un propos de bistrot.Le concept de cette émission ?On va faire feuilleter au téléspectateur l’album de famille de la France. Comme si tu étais avec tes parents et que tu regardais les photos de quand tu étais petit. On a demandé aux Français quelles images ils préféraient et les candidats doivent retrouver leurs choix. Un spectacle très familial, pas du tout décalé, présenté par Stéphane Bern, Audrey Chauveau, qui a fait le Top 50.Vous êtes Père Noël chez Marc-Olivier Fogiel, vous déposez quoi au pied du sapin ? J’hésite entre une bombe ou de la strychnine (Rires.) Non, Fogiel, c’est devenu un gag maintenant !Auprès de qui aimeriez-vous jouer le Père Noël ?Je pense que si j'avais le choix, si vraiment je devais m'habiller en Père Noël pour aller faire un cadeau à quelqu'un, pour être vraiment le Père Noël, honnêtement, j'irais voir une famille de maliens dans un squat.Vous vous êtes déjà déguisé en Père Noël ?Je me suis déguisé pour des photos. Cette photo-là, c'est la troisième fois que je me déguise. L'avantage de se déguiser en Père Noël, c'est qu'ils te mettent un gros ventre, comme ça déjà on ne voit pas le tien... Pour les cadeaux, vous êtes 24 au soir ou 25 au matin ?Nous, on est matin. En général, cela se passe bien pendant une demi-heure. Puis, un môme casse un jouet, il y a des papiers cadeaux partout et je m’énerve. Les gosses le savent, ils disent : "Noël est passé, il redevient casse-couilles". Avec vos enfants, vous êtes plutôt généreux ou plutôt peu de cadeaux ?Je suis très généreux. Je suis fou. Je viens d'acheter une télé à ma fille... C'est difficile de refuser quelque chose à des gosses, surtout que les miens sont assez raisonnables. Je suis non seulement un Père Noël, mais un papa gâteau, parce qu'en plus, la chance qu'ils ont, c'est qu'ils ont un papa vieux, un papa qui a 60 balais, donc c'est l'âge où t'es un peu plus cool. Si j'étais comme j'étais à 35 ans, je ne suis pas sûr qu'ils se marrent autant.Manon, Ninon et Gaston ont-ils cru au Père Noël ?Bien sûr, il n’y a rien de plus beau.Si vous deviez écrire au Père Noël, vous lui demanderiez quoi ?Je lui dirais : "Père Noël, cela fait trois ans que j’essaie de faire du cinéma, que je développe des films. Sois gentil, en 2010, j'aimerais bien tourner le premier". Interview Thierry Moreau
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