Ce soir à la télé, le côté dark de l'Amérique côtoie le mythe de l'Ouest, pendant que deux amants se consument à Grenoble.

Homologué Sundance, Winter's Bone (Grand Prix du Jury 2010) sonde les moeurs "dark country" de l'Amérique profonde en nous propulsant chez les white trash du Missouri. A la bascule entre l'hyper réalisme docu et la fable fantastique, le premier film de Debra Granik se vit à travers le regard azur de Ree Dolly jeune fille opiniâtre d'un bled paumé élevant seule ses deux frères et soeurs. A cette fratrie naufragée la réalisatrice oppose l'environnement terrifiant des grandes forêts et la violence des rapports sociaux. Un film sombre et dérangeant que la désormais oscarisée Jennifer Lawrence, héroïne indé devenue superstar d'Hollywood, tient de bout en bout. Première vous le recommande chaudement : "(...) Au lieu de verser dans le spectaculaire, Granik fait profil bas et court-circuite rapidement les apparences. Car si elle emprunte de loin la tension horrifique d'un Massacre à la tronçonneuse, c'est pour mieux modeler la sensibilité d'un western crépusculaire au féminin, d'un doux cauchemar à l'immobilité mortifère. Errant dans les parages envoutants du réalisme magique et de la fable fantastique, le récit est comme hanté par un monstre qu'on ne voit jamais."Winter's Bones sera diffusé sur Ciné+ Premier à 22h40                                                 La femme d’à côté, de François Truffaut Avant-dernier film de François Truffaut, La femme d'à côté signe le retour de l'ancien "Turc" des Cahiers à ses premiers émois : le film d'amour moderne et tragique tourné à l'économie. Son épouse de l'époque (Fanny Ardant) y tient le rôle de Mathilde, jeune femme mariée qui par un hasard de la vie se trouve devenir la voisine de son ancien amant (Gérard Depardieu). Leur passion brûlante, oubliée sous l'effet de leur embourgeoisement respectif, se ranime violemment. Merveilleux directeur d'acteur que l'on connaît, Truffaut immortalise le couple Ardant/Depardieu et signe un drame passionnel et féroce sur la chute des corps et des désirs. Un grand classique intemporel. La femme d’à côté sera diffusé sur Arte à 20h50                                                        Il était une fois dans l’Ouest, de Sergio LeoneSi Sergio Leone doit certainement beaucoup à John Ford, empereur incontesté du Western, ça ne l'a pas empêché de complètement bouleverser les règles hyper strictes du genre. Très influencé par le cinéma européen et le climat social de son époque (les mouvements de libération des années 60), Leone réactualise le western dans un style personnel. En donnant à Claudia Cardinale (sublimissime) le rôle titre de sa grande fresque de l'Ouest, l'italo-américain bouscule l'image ultra virile du genre et insiste aussi sur l'idée du désenchantement du rêve Américain. "Ford était un optimiste, je suis un pessimiste" confira-t-il à ce sujet. Henry Fonda en crapule corrompue et Charles Bronson en vengeur silencieux occupent les deux rôles masculins principaux. Ce chef d'oeuvre, qui fit pourtant un bide aux USA, connut ses heures de gloire en Europe et révéla le génie du compositeur Ennio Morricone (dont on parle beaucoup en ce moment http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Ennio-Morricone-ne-veut-plus-t...). A noter aussi la présence de deux immenses pointures du cinéma au scénario : Dario Argento et Bernardo Bertolucci. Violent et haletant.Il était une fois dans l’Ouest sera diffusé sur D8 à 20h50