Le film L'Evadé d'Alcatraz sera diffusé ce dimanche soir à 20h55 sur Arte.
Trois détenus emprisonnés dans le célèbre pénitencier très haute sécurité d'Alcatraz qui arrivent pourtant à se faire la malle et disparaître dans la nature. Cette histoire, qu'on croirait tout droit sortie de l'imagination sans limite d'un scénariste hollywoodien, est pourtant bien une histoire vraie. Une des évasions les plus spectaculaires sur laquelle de nouveaux éléments sont sortis au grand jour. Alors que la police américaine considérait que les trois fugitifs étaient morts noyés en fuyant l'île, certaines voix affirment depuis quelques mois qu'ils ont bien survécu et que certains d'entre eux auraient trouvé refuge au Brésil. Retour cette évasion mythique et ce surprenant rebondissement.
Un travail de longue haleine
C'est dans une prison d'Atlanta que Frank Morris, condamnés pour vol, trafic de drogues ou encore évasion, John et Clarence Anglin, adeptes des braquages, et Alan West emprisonné pour vol de voitures se rencontrent. Récidivistes et toujours prompts à prendre la poudre d'escampette, les quatre hommes sont envoyés, entre 1960 et 1961, dans le pénitencier le plus sûr des Etats-Unis. Direction la prison d'Alcatraz située sur une petite île rocheuse au milieu de la baie de San Francisco. Pas de quoi effrayer les bonhommes qui n'ont qu'une idée en tête : se barrer. Selon l'enquête de l'époque, ils peaufineront d'ailleurs pendant plus d'un an leur plan d'évasion aidés par certains détenus. "La seule raison pour laquelle ils les ont mis à Alcatraz, c'est qu'ils n'arrivaient pas à les garder dans les autres prisons où ils les ont enfermés", a confié Marie Widner, la soeur de la fratrie Anglin à Wal B News 10.
Le plan parfait
Un peu coupés du monde, les quatre hommes n'ont que les moments où ils se croisent à la cantine pour échanger autour de ce plan dont le cerveau serait Frank Morris. Et ce dernier a pensé - vraiment - à tout. Ils fabriquent des fausses têtes à base de papier toilette et savon qu'ils glisseront le jour de l'évasion dans leur lit et faire croire qu'ils dorment toujours. Ils récupèrent quelques outils dans des ateliers de la prison, et en fabriquent d'autres, pour creuser autour des grilles de ventilation des cellules qui mènent à un couloir non gardé et des conduites débouchant sur le toit si on enlève un ventilateur. Pour se faire la malle sans couler, ils piquent des imperméables de la prison - l'un des seuls objets non comptabilisés- pour s'en faire un radeau de fortune avec de la colle. Et ils attendent le jour où le ventilateur est assez abimé pour être retiré pour mettre leur plan à exécution.
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L'évasion
11 juin 1962, 21h30. Juste après l'extinction des feux, le quatuor met son plan en action. Les fausses têtes sont mises en places, les grilles de ventilation sont enlevées pour rejoindre le conduit menant au toit. Ils y arrivent tous, sauf Alan West. Le prisonnier n'a pas assez creusé et n'arrive pas à sortir de sa cellule à temps. Le reste du plan se déroule donc sans lui. Morris et les frères Anglin montent sur le toit, le traversent sur des dizaines de mètres, évitent les projecteurs, descendent un conduit de plusieurs mètres de haut, passent les différents grillages installés autour de la prison et tout ça - ça en devient presque irréel -, sans se faire repérer. Arrivés à la pointe nord de l'île, ils prennent la mer sur leur radeau et disparaissent aux alentours de 23 heures selon les rapports officiels. Ce n'est que le lendemain matin, lors de l'appel des prisonniers, que l'évasion est découverte. Toute la police est à leurs trousses, bien aidée par Alan West qui explique les détails du plan.
Vivants ou pas ?
Les trois hommes devaient se séparer à Angel Island, situé à quelques kilomètres d'Alcatraz, après avoir volé une voiture. Mais aucune infraction n'a été commise sur l'île. Les policiers, qui ont fouillé toute la région, n'ont retrouvé que des effets personnels des trois détenus dans la baie de San Francisco. Conclusion de l'enquête : ils se sont noyés pendant la traversée. Une thèse à laquelle ne croient pas les membres de leur famille. "Je crois vraiment qu'ils s'en sont sortis, je crois qu'ils sont en vie aujourd'hui", a confié Marie Widner, la soeur de John et Clarence Anglin. "Les trois premières années de leur fuite, ma grand-mère a reçu dans sa boîte aux lettres des cartes de Noël qui ne sont pas passées par la poste. Elles étaient signées "John et Clarence'", a confié de son côté David Widner, le neveu des deux fugitifs à SF Gate.
Les évadés et leurs portraits vieillis
Le documentaire qui relance l'affaire
En 2015, un documentaire d'History Channel appuie la version affirmant que les trois fugitifs s'en sont tirés. Le reportage baptisé Alcatraz : search for the thruth, montre d'ailleurs un cliché pris au Brésil en 1975 par un ami de la famille Anglin. Une photo sur laquelle apparaîtraient John et Clarence. Un cliché analysé par un expert qui a conclu qu'il s'agissait probablement des deux frères. "Ceci est sûrement la piste la plus exploitable que nous ayons eue", a confié Art Roderick, l'un des anciens fédéraux en charge de l'enquête.
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