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VIDEOS - Gérard Holtz : Mais que diable est-il allé faire dans cette pièce de théâtre ?

Durant les trois semaines de la Grande Boucle, Gérard Holtz commente le Tour de France et joue, le soir, dans les Fourberies de Scapin… Rencontre avec le journaliste/acteur par Frédéric Lohézic de Télé 7 Jours.« Que diable allait-il faire dans cette galère ?», demande Géronte à Scapin, son valet, dans les Fourberies de Scapin, de Molière. Ce n’est pourtant pas la galère qui attend Gérard Holtz cet été, ni les travaux forcés, mais plutôt un marathon. Un marathon mué par la passion. Celle du vélo, bien entendu, puisque le journaliste continue de couvrir le Tour de France, mais aussi celle du théâtre, où le « sexygénaire » interprètera le rôle du vieillard imaginé par Molière, dans le cadre d’une tournée programmée en marge de la Grande Boucle. « On jouera tous les deux jours sur le Tour. Plus ou moins dans une ville d’arrivée d’étape.Vélo Club (France 2) se terminant à 18h50, je serai dans ma loge vers 20h30, pour une représentation donnée à 21h30. » Son histoire d’amour avec la scène n’est pas une nouvelle lubie, mais bel et bien la concrétisation d’un vieux rêve : « Tout a commencé en 1965, à la Comédie française, où j’ai assisté au Songe d’une nuit d’été, de Shakespeare. Pour 3 francs 80 (55 centimes d’euro environ), j’étais au sixième et dernier étage, dans le poulailler, pour admirer les prestations de Michel Duchaussoy et Jacques Fabri, entre autres. Là, je me suis dit que ça allait être le truc de ma vie. Pourtant mis entre parenthèses par trente-cinq ans de journalisme, même si j’ai pris quelques leçons de comédie au cours Simon. »En 2008, toujours tiraillé par son envie de monter sur les planches, Gérard Holtz rencontre l’acteur et metteur en scène Jean-Daniel Laval. Ce dernier, également directeur du théâtre Montansier (Versailles) et créateur de la Compagnie de la Reine, se souvient : « Quand des gens de télé me demandent de les enrôler sans vouloir fournir aucun effort, ça m’exaspère. Mais lui est arrivé dans mon bureau en disant : “Je suis débutant, il y a bien des retraités qui refont des études de philo, alors j’aimerais vraiment m’y mettre sérieusement.” Bien sûr, il a fallu gommer quelques défauts propres à la télé, où l’on se regarde et l’on s’écoute beaucoup parler. Il a dû réapprendre à vivre les choses de l’intérieur. Mais ça a été facile, car Gérard a un orgueil bien placé. Sur ses ambitions, et non pas sur sa personne.Par contre, ni moi ni mon assistante, Catherine Payet, ne le ménageons. S’il y a lieu, il se fait engueuler comme les autres. » Après une première expérience avec le Mariage forcé, de Molière, en 2008, le journaliste joue dans Le Monte-Plats, d’Harold Pinter, fin 2009. Il ambitionne donc de monter une vraie tournée dans le sillage du Tour de France : « En 2008, on y avait fait trois représentations. Depuis, je voulais pousser l’expérience plus loin encore, avec quatorze représentations d’un spectacle très populaire et entièrement gratuit. D’où l’obligation de dénicher un sponsor, Optic 2000 qui, pour le coup, est devenu mécène. Notre tournée sera en quelque sorte le supplément culturel du Tour de France. » Le virus du théâtre n’est pas près de le lâcher. Candidat à la direction des Tréteaux de France, une troupe itinérante sous chapiteau, Gérard Holtz sera patron du Festival de Saint-Jean-de-Maurienne en 2012.Frédéric Lohézic