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Scénariste émérite, Eric Besnard a voulu renouer avec la tradition du film d'aventure à la française. On aurait aimé lui dire bravo. Seulement, voilà : le projet souffre de son ambition de "film d'auteur grand public" qui se traduit à l'écran par une quasi-absence d'action, des dialogues trop écrits et une interprétation un peu crispée - Audrey Dana, Patrick Chesnais et Eriq Ebouaney tirent néanmoins leur épingle du jeu. Dommage car du strict point de vue de la mise en scène, Besnard et son directeur de la photo, Jean-Marie Dreujou, ont du talent à revendre.
Toutes les critiques de 600 kilos d'or pur
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Eric Besnard filme avec maestria cette cavale au cœur de la nature, dans les eaux troubles d’un fleuve. Dans ce film d’aventure captivant et intelligent, qui ne finit pas si bien que ça, les caractères s’affrontent et s’opposent, entre gentils et méchants. Bruno Solo est convaincant dans le rôle d’un type prêt à tout pour survivre, Patrick Chesnais, vieux baroudeur rangé des voitures, lancé dans sa dernière aventure, est plus que touchant. On retrouve ici l’esprit du « Salaire de la peur » de Clouzot, du « Ruffian » de José Giovanni, sous d’autres latitudes. C’est une vraie réussite, un film haletant, sans surenchère d’effets spéciaux, mais avec de vrais personnages à la rencontre de spectateur. Une entreprise plutôt rare dans le cinéma français.
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L'ensemble se laisse déguster avec le plaisir d'un esquimau glacé tandis qu'ils se tirent la bourre en essayant de mettre la main sur le magot. Un message sympa sur l'exploitation éhontée de la Guyane ajoute à la bonne impression d'ensemble qui se dégage d'un film rendant hommage au cinéma de genre sans complexe et sans prétention. Le tout est de se laisser entraîner sur les pas de héros perdus dans une nature hostile et d'accepter de se montrer indulgent pour les clichés d'un scénario qu'on aurait aimé aussi foisonnant que la jungle.
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Tous les comédiens, pour la plupart dans un contre-emploi au vu de leur lourd passif dans la comédie, offrent des compositions de conviction. Ils se sont visiblement imprégnés de la dominante organique. Mention spéciale à Clovis Cornillac qui dégage une présence virile et une formidable sensibilité dans un rôle secret et solitaire. La progression de son personnage, à l’image du sort de beaucoup des principaux protagonistes, laisse définitivement peu de place au second degré, alors que le cinéaste lui surprend avec quelques plans d’émotion pure et même un instant macabre atypique dans les productions françaises qui montre la nature luxuriante reprendre le dessus sur les vanités humaines. Bref, une vraie bonne surprise.
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(...) son incursion chez les ruffians se prend les pieds dans le cliché, et il passe à côté de ce filon fécond du cinéma populaire d'hier.
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Le bât blesse plutôt du côté de la mise en scène, trop linéaire et sans aspérités, à laquelle manque une tension qui ferait écho à celle du récit.
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Cette histoire de vol d'or qui tourne mal est éculée et n'est qu'un prétexte à un affrontement simpliste entre des méchants caricaturaux et insipides, et des antihéros unidimensionnels et d'un classicisme à pleurer. Seule la jungle est réussie, avec son atmosphère étouffante, son hostilité et son invincibilité face à l'homme.
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(...) là où Blood Diamond, d'Edward Zwick, réussissait à transformer un scénario un brin simpliste en fresque d'aventure politiquement engagée, le film d'Eric Besnard (Ca$h) s'englue dans les marais. Au moins est-elle filmée avec inspiration, contrairement aux personnages, tous caricaturaux : le baroudeur avide, le voyou sur le retour, etc. Au début, quelques scènes d'action rythment le récit (le casse dans la mine d'or, par exemple). Le reste est affreusement convenu, jusqu'à l'ode niaiseuse à l'espoir, symbolisé par le personnage d'une indigène enceinte...
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Le film est à l'avenant : sans rythme, invraisemblable, caricatural et ennuyeux. Une véritable performance en soi.
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Une vraie bande de mercenaires lancée dans une course-poursuite à travers la jungle guyanaise après le casse d’une mine d’or aux mains des malfrats locaux.
Jusqu’à sa résolution grossière, le film navigue à l’aveugle entre ses enjeux jamais incarnés, du survival indolent à un sous-texte pseudo politique sur l’exploitation des mines d’or par les multinationales.