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Jan Kounen, qui a pratiqué ce monde parallèle pendant des années, semble aussi remonté contre la pub que frédéric Beigbeder. Son adaptation du best-seller de ce dernier n'en est que plus affûtée, attaquant le milieu comme un pitbull qui sortirait d'une grève de la faim. En passant le cap de l'écran, le texte aurait pu facilement donner lieu à un film verbeux qui se serait planqué derrière un usage abusif de la voix off. Comptez sur Kounen pour faire exactement l'inverse: une oeuvre totalement cinématographique alignant les mouvements de caméra renversants comme le cinéma français n'en a pas vu depuis un bail.
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99 francs, c’est 1h40 d’acteurs géniaux, d’idées délirantes et de tourbillons visuels. Dujardin en chef de meute, une petite dizaine de jeunes loups prometteurs à ses basques et un grand gourou déjanté derrière la caméra, on ne pouvait pas espérer mieux de l’adaptation de Beigbeder. Avec le cynisme et l’humour noir portés en bandoulière, cette pépite est Le film de la rentrée à ne louper sans aucun prétexte. Des films (français) comme ça, on n’en voit pas souvent, et pour 9.9 € , le rapport qualité/prix est plus qu’excellent.
Toutes les critiques de 99 Francs
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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99 F est un film parcouru par l'adrénaline, qui vous communique une énergie adolescente dont on ne sait que faire en sortant. Doit-on se rebeller contre le "système" ou bien danser sur son cadavre en attendant une ère meilleure? C'est la limite du propos: on ne peut qu'être "pour" ! Un mal mineur. On est là d'abord pour s'amuser. La caméra inventive de Jan Kounen fait l'honneur à la plume de Beigbeder, la trahissant en partie, mais pour lui faire un bel enfant.
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Du roman de Beigbeder à l’écran, on ne perd pas au change. Fidèle au roman certes mais visuellement très personnel, le réalisateur de Dobermann donne un film plein de trouvailles, de références, d’inventivité, percutant comme une bonne vieille pub. Octave, attachant malgré tout, pratique tour à tour l’autosatisfaction et l’autoflagellation, et crache dans la soupe avec lucidité. La pub censée faire rêver, prend un sale coup tout comme la société de consommation dont elle est le reflet et dont nous sommes les couillons paumés, amateurs d’illusions.
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Comme Beigbeder dans son roman, Jan Kounen signe une satire corrosive en utilisant les techniques fustigées. 99 francs, portrait d'un cocaïnomane par un bouffeur de champignons hallucinogènes, est un trip acide dopé aux slogans irrévérencieux, trouvailles visuelles et clins d'oeil (à Fight Club, In the Mood for Love, Kubrick...). On n'y est pas tout à fait sûr que les vannes débiles de ses personnages ne le font pas rire. Mais à cent lieues de tout désir d'identification, on s'y amuse aussi.
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(...) Jan Kounen dégoupille une satire corrosive, (im)pertinente et divertissante. Mais ce missile anti-pub (pas franchement révolutionnaire et sans dommages collatéraux pour la cible !) vaut surtout pour le numéro "trashi-comique" de Jean Dujardin. Il crève l'écran en dandy tête à claques... et fragile : on adore le détester.
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Le cynisme de Fight Club, le rythme de Trainspotting, mais aussi les séquences hallucinées de Las Vegas Parano... il faut reconnaître que les films auxquels il est fait lourdement référence ne sont pas précisément des navets. Et qu'il s'en sort bien, Jan Kounen même si son "Fight club du yaourt" nous agace beaucoup. Peut-on reprocher au film adapté d'un roman crispant d'être crispant?
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Jan Kounen est un excellent réalisateur, mais pas encore un cinéaste. En privilégiant la forme à la narration, il nous livre une oeuvre speedée, mais qui traîne en longueur faute de prendre le temps de donner de l'épaisseur à ses personnages. Le grand problème de ce film, c'est que ses héros sont trop virtuels et caricaturaux pour nous toucher.
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Cracher dans la soupe est un art : Frédéric Beigbeder y a excellé ; Jan Kounen est moins adroit, encore fasciné par ce qu’il dénonce. Il foire ainsi tristement la pub détournée que trafique in fine notre pubard en un ultime et dérisoire geste salvateur : le spot se révèle aussi plat et inoffensif que si l’on s’obligeait à achever cette critique par les mots « crotte de film ». Ne comptez pas sur nous.