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Frédéric Videau (Variété française) aurait pu se brûler les mains avec un tel sujet, librement inspiré de l’affaire Natascha Kampusch. Il choisit de le traiter comme un entomologiste observant des insectes : avec une rectitude scientifique. Les scènes entre Gaëlle et Vincent (le film, au présent, est éclairé par des flashbacks) procèdent ainsi par courtes séquences factuelles d’où tout affect est absent. Ce qu’on sait du marasme intérieur vécu par Gaëlle, on le devine à travers des gestes ou des répliques banals qui prennent sens a posteriori. Si Videau évite de juger ses personnages (la violence de Vincent est néanmoins condamnée), c’est parce qu’il essaye d’en comprendre la nature complexe. Vincent ne se résume pas à un monstre, Gaëlle à une victime. Le film montre comment les interactions entre des individus vivant un cauchemar au quotidien peut mener à une forme d’humanité relative. L’hypothèse est dérangeante, choquante peut-être, mais en aucun cas manichéenne.
Toutes les critiques de A moi seule
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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C'est un film troublant dans ce qu'il dit de la complexité des chose, particulièrement bien construit et jamais pesant. Le jeu des acteurs (...) Agathe Bonitzer et Reda Katek est remarquables.
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Il y a quelque chose de provocant dans la manière qu'a Frédéric Videau de ne jamais filmer son personnage comme une victime, mais au contraire toujours comme une guerrière (...). Cette absence de pathos, ce refus du sordide, qui rendent le film bizarrement plaisant, sont en même temps très dérangeants.
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Au lieu de pointer le méchant du doigt, cette oeuvre à la neutralité dérangeante retranscrit sèchement la relation amour-haine scellant les destins de la victime et de son bourreau.
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Reda Kateb et Agathe Bonitzer se sortent de ce brûlot contre la famille grâce à leur jeu incroyablement sûr et subtil.
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Le ton est assez pointu, mais la finesse psychologique accroche l'attention. Et le charisme animal de Reda Kateb dans le rôle du geôlier ambigu est magnétique.
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Le face-à-face étrangement paisible d'un kidnappeur et de sa victime. Beau duo d'acteurs : Reda Kateb, physique prolo, exprime par le regard une fêlure insondable. Agathe Bonitzer apporte un mélange de passivité et de conscience aiguë. Troublant.
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À moi seule instaure parfois une atmosphère trouble, ambiguë, mais, à force d'ellipses, ne fait malheureusement qu'effleurer son sujet. Passionnant sur le papier, un tantinet frustrant sur l'écran.
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Evitant le lieu commun du prédateur sexuel, le réalisateur dessine, en un patchwork de scène, la relation particulière qui finit par lier ce geôlier "grand frère" à cette adolescente très éveillée. Si le jeu des comédiens est sans reproche, la crédibilité de leurs personnages est moins évidente.Ce sentiments d'irréalité fait qu'on ne se laisse pas totalement kidnapper par le film.
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Une démonstration ennuyeuse sinon vaine malgré ses grandes intentions et tout le charme qu'on voudra bien trouver aux acteurs.
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La tentative d'évincer la psychologie (...) tourne bientôt à vide : le ravisseur est présenté comme normal avec un tel volontarisme scénaristique que l'évitement de la violence attendue tourne à l'évidement pur et simple du film.
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Hélas, si un certain trouble émane du récit, "A moi seule", à force d'esquisses et d'ellipses, se contente de frôler ses enjeux et sombre parfois dans une pose, que vient souligner la musique inutilement lyrique de Florent Marchet.
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Par flash back, la relation trouble, ambigüe entre la victime et son bourreau dans un film qui sonne malheureusement faux.