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Si la thématique a déjà fait l'objet de documentaires en Europe, le cinéma américain a fait l'impasse sur ce sujet. Stuart Townsend répare un manque et signe un premier film étonnamment équilibré tout en étant engagé. Il même plusieurs histoires personnelles, les intègre aux faits réels et révèle ainsi une pléiade de jeunes acteurs vraiment convaincants, André Benjamin en tête.
Toutes les critiques de Bataille À Seattle
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Télé 7 jourspar Philippe Ross
Pour son premier film comme réalisateur, Stuart Townsend, jeune acteur irlandais suit le schéma désormais classique adopté par plusieurs œuvres politiques récentes. Alternant documents d'archives, vidéos amateurs sur le vif au cœur des manifs et séquences de pure fiction, il s'attache à une poignée d'individus pris, quel que soit leur camp, dans cette tourmente médiatico-politique. Sans atteindre l'intensité dramatique d'un Sunday Bloody Sunday ou d'un Omagh, ce film militant sans excès captive et invite à la réflexion.
- Le JDDpar Stéphanie Belpêche
A travers le parcours de plusieurs personnages, Stuart Townsend charge d'humanité ces faits historiques et accentue ainsi la dramaturgie. Jamais manichéen, il donne la parole à ceux qui ont vu naitre le mouvement alter mondialiste.
- Pariscopepar Virginie Gaucher
L'acteur Stuart Townsend passe à la réalisation avec un premier film coup de poing, engagé et militant. La cible : l'OMC, organisation toute-puissante ; ses héros : les altermondialistes. Haro sur les médias qui se gavent de violences sans s’attarder sur le fond du problème, haro sur l’OMC qui invite hypocritement des pays émergents ou des associations, pour mieux les ignorer. L’économie mondiale, sujet a priori rébarbatif, s’il n’était abordé d’un point de vue humain, à travers l’engagement passionné de quelques militants ou la prise de conscience de quelques autres. Le montage nerveux nous plonge dans l’action, d’autant plus que le film est additionné d’images d’archives. Ce film plein de fougue rend hommage aux hommes de bonne volonté, à leur combat de fourmis contre une quête de profits dévastatrice.
- Ellepar Philippe Tretiack
Si l'on voit le monde comme un champ de bataille où s'ébattent méchants nantis d'un côté et des victimes gonflées d'idéal de l'autre, alors, oui, on aimera ce navet. Car c'en est un. Il y a des films qui abêtissent le spectateur et, surtout, dénaturent les sujets capitaux. Ne cherchez pas ici un cours sur les OGM, les subprimes ou l'exploitation; vous trouverez juste une baston de collégiens, nappés de clichetons altermondialistes. Le sujet méritais mieux.
- Fluctuat
Pour son premier film, l'acteur Stuart Townsend ressuscite les évènements de Seattle en 1999 et nous révèle son admiration pour la révolte altermondialiste. Un film hommage naïf, assez mal foutu et aux troublants relents de Bloody Sunday. Ça y est, on le tient notre premier film altermondialiste. Un pur, un vrai, avec le même look un peu négligé, le même enthousiasme juvénile, le même idéalisme naïf. C'est beau, un véritable hommage à la cause perdue des causes perdues, sans recul, presque une déclaration d'amour. Stuart Townsend impose le respect tellement il épouse son mouvement à l'aveugle, avec un sourire béat de candide révolté qui s'est offert l'anthologie du Monde Diplomatique et les oeuvres d'[people rec="0"]Ignacio Ramonet[/people] hier. Car attention, Bataille à Seattle : film coup de poing. Townsend a vu (hier aussi) Bloody Sunday et il a bien aimé. Comme il se sent vachement concerné par l'avenir du monde et qu'il fantasme sur ses copains à keffiehs, pourquoi pas faire comme "paul greengrass" rec="0" mais à Seattle durant les manifestations de décembre 1999 qui avaient dégénéré en émeutes et tabassages en bonne et due forme par la police. Pour rappel donc, le film nous briefe avec une petite synthèse résumant l'histoire et le système de l'OMC (comme au début du Royaume en moins bien, c'est dire). On dirait un exposé d'élève de CM2 en vidéo, c'est énorme. Ensuite, comme tout bon film catastrophe, présentation des protagonistes, des manifestants professionnels aux institutions (flics, maire) en passant par la journaliste et la victime innocente. On l'a dit, le film embrasse sa cause avec un lyrisme très premier degré. Inutile d'attendre une quelconque analyse ou un regard décryptant la nature du mouvement et encore moins les causes (réelles) qui en sont à l'origine. A ce niveau, Bataille à Seattle vaut tous les clichés sur les altermondialistes - et donc une certaine vérité. Ce qui intéresse Townsend est peut-être ailleurs. Dans la dégénérescence des manifestations d'abord, ou comment la police, débordée, a eu recours à une violence abusive. Là le bouc émissaire est tout trouvé : le flic. Sur ce plan, Townsend n'assure pas. Il n'a pas les moyens de ses ambitions, n'arrive pas à faire monter la tension, et inversement à Greengrass, il est incapable de déconstruire l'événement via la multiplicité des points de vue. Pire : l'odieux suspens sur la victime innocente (Charlize Theron enceinte) qui en rajoute inutilement sur la responsabilité commune. Aucune étude donc de décomposition sur la violence policière, juste une attaque aussi aveugle que ce qu'elle dénonce. Au fond, ce que veut vraiment filmer Townsend c'est une énergie. Celle de ceux qui militent malgré la police et qui continuent à se battre tel Don Quichotte contre des organisations toujours plus puissantes. Il veut capter ce faisceau abstrait qui unit les êtres dans leur insoumission. C'était une belle idée, mais plutôt ratée. Bataille à SeattleDe Stuart TownsendAvec Charlize Theron, Woody Harrelson, Ray LiottaSortie en salles le 7 mai 2008Illus. © Metropolitan FilmExport - Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire le fil film policier sur le blog cinéma