Date de sortie 1 novembre 2017
Durée 67 mn
Réalisé par Eric Caravaca
Avec Angela Caravaca , Gilberto Caravaca , Olivier Caravaca
Scénariste(s) Arnaud Cathrine, Eric Caravaca
Distributeur PYRAMIDE DISTRIBUTION
Année de production 2017
Pays de production France, Allemagne
Genre Film documentaire
Couleur Couleur

Synopsis

«Carré 35 est un lieu qui n’a jamais été nommé dans ma famille : c’est là qu’est enterrée ma soeur aînée, morte à l’âge de 3 ans. Cette soeur dont on ne m’a rien dit ou presque, et dont mes parents n’avaient curieusement gardé aucune photographie. C’est pour combler cette absence d’image que j’ai entrepris ce film. Croyant simplement dérouler le fil d’une vie oubliée, j’ai ouvert une porte dérobée sur un vécu que j’ignorais, sur cette mémoire inconsciente qui est en chacun de nous et qui fait ce que nous sommes»...

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Critiques de Carré 35

  1. Première
    par Eric Vernay

    Christine est morte à trois ans en Algérie. Nés après, en France, Eric Caravaca et son frère ignorent presque tout de cette sœur. A commencer par son apparence : toutes les photos d’elle ont été brûlées par leur mère. Qu’ont tenté de dissimuler ses parents pendant toutes ces années ? Et comment faire un film d’une image manquante ? A l’amorce de la cinquantaine, l’acteur-réalisateur se décide enfin à mener l’enquête sur cet encombrant fantôme. Son docu narré en voix-off se pare alors des atours du polar, sans imper’ mais avec suspense et twists. En bon apprenti détective, il va fouiner dans les vieux papiers administratifs, se rend au cimetière français d’Algérie, et surtout, affronte la vérité de son père mourant, puis celle de sa mère. Cette dernière offre à Carré 35 sa part la plus sombre et fascinante. Nerveuse, elle a le visage paralysé par les non-dits. Car c’est de sa volonté, découvre-t-on, qu’émane l’omerta sur Christine. Caravaca a l’intelligence de ne pas la filmer avec les yeux mesquins d’un petit juge. Si monstruosité de sa mère il y a, elle apparait en partie compréhensible en tant que symptôme d’une époque rongée par le déni (jusqu’au comique involontaire, lorsque l’affabulatrice affirme à son fils : « Je vous ai toujours appris à ne pas mentir !») : le temps de la décolonisation et de la guerre d’Algérie. Par ce biais de l’analogie historique, illustrée d’archives propagandistes, le cinéaste exorcise son propre refoulé familial avec une retenue souvent déchirante.