Coup d'éclat

La rencontre de ces trois solitudes est l'épine dorsale d'un thriller plus axé sur le malaise social que sur la résolution d'une affaire somme toute banale. C'est du Belvaux dans le texte et dans l'image, dépouillée. Hélas, le personnage de Fabienne sur lequel repose tout le film, n'échappe pas aux stéréotypes : mère envahissante, deuil impossible, vin, chat. Il fallait une Catherine Frot, populaire et familière pour atténuer ce profil chargé. Pas de coup d'éclat au final, mais un petit coup de coeur quand même.

Catherine Frot dans le rôle d'une policière qui entre en résistance contre sa hiérarchie et contre la course aux statistiques, voilà qui a de la gueule sur le papier. Mais, trop timide, Coup d'éclat peine à transformer ses belles intentions en pure matière cinématographique.

Dans un film parfaitement écrit, où rien ne dépasse et qui donne à tous un rôle fort et crédible, Frot, d’un naturel impressionnant, joue une partition tout en nuance. (...) Coup d’éclat est de la race des très bons films noirs, inscrits dans leur époque mais adoucis par une humanité constante.

La beauté, la justesse, la valeur, l’éthique de Coup d’éclat réside peut-être justement dans l’absence de coup d’éclat. Le genre de deuxième film qui donne envie d’en voir un troisième.

Coup d'éclat se démarque des codes du genre et privilégie la peinture d'un monde prolétaire sapé par la délocalisation des entreprises, le désespoir des employés contraints à survivre dans une caravane, le désarroi des immigrés, le cynisme des réseaux mafieux, la fraternité entre femmes payées au black.

Catherine Frot est une actrice singulière, douée d'une énergie respectable. (…) Coup d'éclat est un film politique interprété par une actrice si poétique.

Certes, le film est assez fort pour prétendre tenir tout seul, par son écriture, la réflexion dont il procède ou sa mise en scène, et sans doute aurait-il pu identiquement émouvoir si son rôle principal avait été confié à une autre actrice.(...) Mais c’est Frot qui s’est fondue en Fabienne, et cet alliage est d’une miraculeuse adéquation.

José Alcala s’empare du polar pour opérer une descente dans la France de l’exploitation et de la débine sociale. Le film, âpre et modeste, bénéficie d’une interprétation hors-pair que Catherine Frot, tout en nuances malgré un rôle chargé, arrache sans peine aux clichés qui la guettaient.

Polar sobre et bien mené, porté par l’interprétation tout en nuances de Catherine Frot, Coup d’éclat vient faire le point sur le cinéma social français et ses rapports avec l’actualité.

Plus que l'intrigue, ce sont ses à-côtés qui intéressent ici. Et qui donnent son éclat à ce faux polar.