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Malles sous les yeux, bedaine travaillée au houblon, Benoît Magimel a la barbe des mauvais jours. Il faut le voir s’accrocher égoïstement à ses gosses comme à d’improbables bouées de sauvetage. Les gamins, eux, acceptent tacitement cette relation, rongés par le chagrin et peu pressés d’en découdre avec le monde des adultes. Ces échanges, si bien décrits dans le roman d’Olivier Adam, ont magnifiquement passé l’écueil de la transposition à l’écran. Ils constituent le moteur d’un film qui, lorsqu’il s’en éloigne, se retrouve un peu les bras ballants, s’attachant à un personnage par-ci, développant une sous-intrigue par-là. Reste la description déchirante d’une histoire d’amour entre un père et ses enfants. Un rayon de lumière sous un ciel d’orage.
Toutes les critiques de Des vents contraires
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le tour de force de ce film ? Éviter le mélo malgré l'accumulation de douleurs et d'évènements dramatiques. La pudeur des sentiments y est pour beaucoup, Jalil Lespert s'imposant comme un brillant directeur d'acteurs.
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Des années après son premier film, histoires croisées sur fond de jazz et récit méandreux, Jalil Lespert dégote à nouveau du beau dans la nature humaine, dans la profonde tristesse de la solitude. C’est sa spécialité, aurait-on envie de dire pour tout raccourci, or, cette fois, il use d’une narration simple, voire linéaire, d’une mise en scène sobre à l’entière disposition du jeu de ses acteurs. Au risque d’être un drame provincial de plus, rempli de chichis à la française ? Malgré les apparences, il ne faut pas lui coller l’étiquette trop vite. Ce n’est pas une recette préfabriquée qu’a appliquée le réalisateur à l’adaptation du bestseller d’Olivier Adam et l’absence totale de cynisme, la certaine naïveté de sa démarche et des sentiments tout bêtes qu’il y injecte, font des VENTS CONTRAIRES un petit morceau de cinéma d’une sincérité bouleversante.
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Un drame sensible qui vous chavire, sans aucun chantage à l'émotion.
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Ça souffle très fort du côté des émotions dans ces formidables Vents contraires. Les personnages secondaires, étonnants, éclairent le film de leur singularité. Ils sont autant de bouées de sauvetage pour Benoît Magimel, rivé à ses mômes, avec ses yeux cernés et son chagrin qui l’écrase. L’acteur trouve ici un grand rôle, porté par le réalisateur Jalil Lespert, qui réussit un second film brillant, tempétueux, poignant, mais aussi plein d’espoir.
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par Françoise Delbecq
Un film touchant, pudique et sincère.
Même le titre ne tient pas ses promesses : en lieu et place des vents contraires, nous n'avons droit qu'à l'habituelle procédure du cinéma pseudosensible et sous-romanesque : alterner sans fantaisie ni invention une scène heureuse et une scène triste, et recommencer comme ça pendant 90 minutes.
Hélas, cette finesse s'accommode mal de la violence convenue des situations, du tragique prévisible qui les guette au coin de la rue du lotissement.
Tout finit par sonner faux, y compris les rapports père-enfants, clef de ce drame brouillon. Une alchimie inexsitante ici. Benoît Magimel a beau plisser les yeux…
Mélo terne et crapuleux, Des vents contraires confirme le mal qu'on pensait d'Olivier Adam, écrivain dont la présence grandissante au cinéma est tout sauf une bonne nouvelle.
A partir d’un argument propice aux questionnements esthétiques et existentiels, Jalil Lespert réalise un drame sobre, mais sans surprise.