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Cage en cage. Ou à peu près. Son personnage - un prof sans trop d’envergure répondant au doux nom de Paul Matthews - se rend bientôt compte que tout le monde ou presque, rêve de lui. Le voilà soudain héros passif des endormis. Car chacun s’accorde sur une chose : dans l’inconscient collectif, Matthews brille par son inaction. L’homme n’incarne ni un fantasme, ni une angoisse, il est juste une présence. Cela ne l’empêche pas de devenir « viral » sur les réseaux sociaux et d’attirer des communicants prêts à se goinfrer sur la bête. Le film use d’une métaphore formulée par le héros lui-même à ses élèves, celle du zèbre à la peau striée donc ultra-visible mais qui, au milieu de ses congénères, se fond dans un anonymat protecteur. C’est la force du troupeau. Matthews devient donc à son corps défendant, un animal solitaire et par voir de conséquence, une proie. Toute cette montée en puissance kafkaïenne avec un Cage superbement dégarni pour l’occasion, aboutit à mi-parcours à un inévitable renversement de valeur. L’homme se mettant en action bouleverse un ordre qui s’était justement établi sur sa passivité. Dès lors, c’est le scénario en son entier qui devient une métaphore de lui-même (chaque film est un rêve éveillé) et menace de se mordre la queue, à défaut de s’emballer. Film labélisé A24 avec Ari Aster à la production et l’esprit de Charlie Kaufman qui plane entre les lignes. Un genre en soi. Le norvégien Kristoffer Borgli, découvert il y a six moins à peine avec Sick of Myself, continue ici de caricaturer notre monde égocentré et trop connecté.