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L’introduction est éblouissante. Un cortège de voitures défile en klaxonnant dans la nuit, des mariés se précipitent dans un grand hôtel. La caméra tourbillonne autour d’eux, les dialogues claquent, l’intimité se fait coquine, puis le mari montre progressivement son vrai visage, celui d’un homme jaloux et possessif. La femme pleure : elle a compris. Un an plus tard, celle-ci vit sous la coupe de ce mari violent et ne voit plus ses parents qui tentent de l’arracher à cette relation toxique. De cette histoire forte et bouleversante, qui nous doit quelques séquences bluffantes de virtuosité, Gilles Bourdos aurait pu tirer un mélo puissance 1000. Au lieu de ça, il cède à la facilité en plaquant artificiellement deux intrigues supplémentaires qui non seulement n’apportent pas grand-chose au discours du film (sur la parentalité contrariée, voire contrariante) mais le tirent vers le bas. Le cinéaste s’en fiche un peu d’ailleurs, revenant sans cesse aux mariés maudits qui aimantent la caméra. Si seulement, elle était restée sur eux…