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Il fallait oser adapter le roman de Matheson. L’expérience avait déjà été tentée en 1971 avec Charlton Heston dans le rôle de Robert Neville. Will Smith endosse à son tour le rôle de cet homme seul au milieu d’un New York dévasté troublant et captivant à la fois tant le réalisme de la mise en scène est remarquable. L’acteur tient parfaitement le film qui, même s’il n’est pas toujours très fidèle au livre, n’en demeure pas moins un long d’anticipation intelligent. Le pari n’était pourtant pas gagné : comment tenir en haleine durant 1h40 le spectateur avec pour seuls interprètes un homme et son chien ? Francis Lawrence, le réalisateur (par ailleurs coupable de Constantine) s’en sort pourtant brillamment malgré quelques détestables allusions religieuses. Un trip déroutant et fascinant d’où on ressort la tête pleine de questions et d’émotions.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Will Smith, plus sec qu'un Cadbury de régime, donne vie à un personnage solitaire, qu'il rend attachant sans forcer les effets. Il fait de sa solitude une chanson mélancolique et de ses peurs un ressort dramatique puissant, dans un New-York vidé de sa population et de ses voitures. Certaines scènes seront d'une tension difficilement soutenable, si vous détestez avoir peur au cinéma. En revanche, les amateurs du genre en auraient sûrement voulu un peu plus.
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Le film de Francis Lawrence, cinéaste venu du clip et déjà auteur d'un nanar Constantine avec Keanu Reeves, adopte, in extremis, cette position, sans prendre le risque de revenir au principe sur lequel a été construit le roman. La vision de Will Smith errant dans un New York entièrement déserté et envahi par la végétation et les animaux sauvages constitue les meilleurs moments du film, situés plutôt au début du film. Puis d'assez laids effets spéciaux numériques contribuent à dématérialiser irrésistiblement un récit sans aspérités ni surprises véritables, pas assez lyrique, mais pas assez sec non plus. Bref, un compromis sans enjeux visibles.
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Une terrible sensation de "déjà vu et en mieux" se confirme dès les premières images de ce film d'anticipation, adapté du roman de Richard Matheson (...) La déception est donc de taille face à ce recyclage désincarné des grands thèmes de la SF. Le récit se résume à l'accumulation de décors, les flasc-backs ne révèlent rien et les scènes d'action font bailler d'ennui.
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Désormais, la ville grouille de vampires-zombies nocturnes, aussi moches que dans les deux précédentes adaptations - celle, très fidèle, de 1964 avec Vincent Price et celle, grotesque, de 1971 avec Charlton Heston (diffusée samedi sur SciFi à 18h05). Mais ces monstres numériques semblent directement copiés dans n'importe quel film d'horreur contemporain. Quant aux bidouilles de survie imaginées par Neville dans son extrême solitude, elles sont noyées sous les flash-back larmoyants, ou encore les scènes d'action curieusement dépourvues de suspense. Le pire réside pourtant dans l'énormité de la conclusion, prêchi-prêcha mystique aux antipodes du message trouble et désespéré de Matheson.