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Sur un sujet proche, Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare fonctionne comme une version light de Melancholia. Loin de l’ambiance bergmanienne du von Trier, Lorene Scafaria arpente des chemins plus doux. Road-movie ? Romcom apocalyptique ? Comédie sentimentale ? Son fi lm prend toutes ces options, sans jamais choisir. Le point de départ (l’homme de la rue rencontre la charmante écervelée) est un cliché que le film assume à fond, tout comme son ton nonchalant et le caractère bordélique du scénario. La réalisatrice refuse clairement de mener les scènes jusqu’à leur terme. Elle sacrifie enjeux, personnages (pauvre William Petersen) et mise en scène en partant du principe que le monde va exploser et que plus rien n’a d’importance. Pire : son couple central est hautement improbable. Qui peut croire que Steve Carell, Droopy surexcité, réussira à séduire Keira Knightley, beauté anglaise si précieuse ? Ça ne pouvait pas coller. Ça ne devait pas coller. Et pourtant, quelque chose finit par fonctionner. À force de croire à son script et à ses comédiens, à force de tracer obstinément sa route sans se soucier des règles du jeu, Scafaria réussit l’impensable. En se baladant de fête surprise en dîner surchauffé, d’épicerie de nuit en repaire de révolutionnaires surarmés, le film présente une cartographie humaine attachante, rythmée par une musique pop-rock joliment mélodieuse. Et, contre toute attente – contre le spectateur, même –, ça finit par marcher.
Toutes les critiques de Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Cette chronique d'un amour annoncé sur fond d'apocalypse, n'a certes pas la radicalité, la poésie ni la singularité du film Melancholia de Lars Von Trier, mais distille une drôlerie douce et désordonnée, et un romantisme mélancolique.
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Avant que la fin du monde ne sépare ces deux probables tourtereaux, la singularité de l'ensemble s’étiole donc, une gravité balourde menace la bouleversante ironie des origines, fatalité dramatique dont ce petit film délicat aurait très bien pu se passer.
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La seule limite de "Jusqu'à ce que la fin nous sépare", c'est de rester un film de scénariste, un peu faible en termes d'illustration. Mais l'avantage de cet inconvénient, c'est que le scénario est supérieurement écrit et que, comme l'annonce le titre, la fin justifie les moyens.
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Si l'on est amusé par la toute première partie, loufoque, voire ému par le final, le film nous largue en cours de route. La faute peut-être à un couple qui ne tient pas ses promesses (...)
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Le geste est audacieux, mais si personne ne l'a tenté jusqu'ici, c'est qu'il est impossible à accomplir sans verser dans le ridicule, la dérision ou le pathos. La réalisatrice Lorene Scafaria, qui commence donc sa carrière par la plus définitive des conclusions, a choisi la troisième option.
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C'est un beau road-movie de science-fiction (...) une fin du monde étrangement calme et, paradoxalement, très euphorisante.
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En définitive, regarder Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare équivaut à s’arrêter devant une animalerie en pleine apocalypse, histoire de caresser un chiot en riant doucement de nos existences dérisoires. C’est très mignon, ce n’est pas foncièrement désagréable et ça n’est même pas idiot, mais on aurait aimé un peu plus de panache à l’heure de rejoindre Jimi Hendrix et Thierry Roland de l’autre côté de l’écran. Sans plis, pudique, trop verrouillé, sous-mis en scène et intoxiqué par sa propre modestie, le film de Lorene Scafaria peine à agiter les aiguilles de nos sismographes.
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En menant aussi frontalement que possible sa romance de fin du monde, la réalisatrice manque cruellement de recul vis-à-vis d’un sujet qui aurait mérité un traitement beaucoup plus subtil et de personnages moins en apesanteur.
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Caustique et jubilatoire dans le premier tiers, le récit se transforme en road movie convenu et guimauve.
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Un mélo sentimental qui part dans tous les sens, un brin dépressif et déprimant.
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par Yann Lebecque
Ce road-movie romantique ressemble à ces innombrables démarques de genre codifiées à la nausée (...) où chaque séquence semble avoir été si souvent vue qu'on oubliera le tout si tôt franchie la porte de la salle.
Si une alchimie bizarre s'opère par endroits dans ce couple d'acteurs asymétrique, la seule réelle émotion que suscite ce morne film est le regret de voir Steve Carell passer avec entêtement à côté de sa carrière.