Khodorkovski

Il y a quelques années, il avait été question que Michael Mann tourne un film sur l’empoisonnement de l’ex-agent du KGB Alexandre Litvinenko, autre célèbre dissident « poutinien ». Khodorkovski peut se voir comme la version documentaire de ce projet avorté. D’abord pour sa nature de thriller politique ample et envoûtant, pour ses incursions dans les coulisses du pouvoir (où la franchise des témoins-clés, surtout les pro-Poutine, est proprement sidérante) et pour sa manière d’éclairer, en quelques plans et quelques confidences, les rouages souterrains d’un régime de fer. Ensuite pour le personnage de Khodorkovski, homme-mystère malmené par les vents contraires de l’Histoire et dont le film enregistre en live le mythe naissant. Autant dire que l’on tient là le meilleur documentaire politique réalisé depuis longtemps.

Dans une enquête tentaculaire - un peu trop dense pour être limpide - qui réunit des dizaines de témoignages, dont certains laissent pantois, Cyril Tushi essaie de démêler un écheveau d'une complexité inquiétante. Il nous entraîne dans un thriller politique (...) qui éclaire les obscures coulisses du pouvoir.

Une histoire édifiante, dont la reconstitution instruit un acte d'accusation contre l'autocratie actuellement dirigée, sous vernis démocratique, par Vladimir Poutine.

Il a été l’homme le plus riche de Russie. Depuis huit ans, Mikhail Khodorkovski est incarcéré dans des colonies pénitentiaires du bout du monde, de la Sibérie à la Carélie. Avant d’être inculpé pour fraude fiscale, le puissant oligarque avait soutenu l’opposition et défié Vladimir Poutine… Il est désormais son prisonnier. Le documentaire de Cyril Tuschi a la précision d’une enquête fouillée qui explore les zones d’ombre de l’affaire, mais aussi la dimension d’un captivant portrait de la Russie d’aujourd’hui, avec ses plaies, ses aspirations, ses impasses. Le réalisateur ne se prive pas d’interroger aussi, sans fards, l’indulgence du monde occidental à l’égard du Kremlin. Salutaire.

Une plongée passionnante dans les coulisses d'un régime politique de fer.

Ce film-dossier (...) ordinaire, serait plus approprié au petit écran.