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Quatre ans après Prête-moi ta main, Éric Lartigau, qu’on n’attendait pas là, s’attaque à un morceau de la littérature contemporaine, pavé sacrément ambitieux sur la quête d’identité, la rédemption, l’art et la place de l’homme dans le monde moderne. Une montagne qu’il a eu l’intelligence de gravir par sa face la plus accessible : celle du coeur. Dans L’Homme qui voulait vivre sa vie, on ne quitte en effet jamais des yeux ni d’une semelle Romain Duris (...). De tous les plans, le meilleur acteur français actuel (avec Vincent Cassel) livre une composition d’autant plus époustouflante qu’elle se passe, pour l’essentiel, de dialogues. L’émotion et la tension – le film tient à la fois du drame et du thriller – proviennent en effet de son regard, prolongé par l’objectif d’un appareil photo, son dernier lien avec le monde des vivants. Car, oui, Paul Exben est une sorte de fantôme, un homme sans identité hanté par son passé et sans perspectives d’avenir. Un personnage dumassien en diable dont Lartigau saisit, en des plans fébriles et habités, toute l’ambiguïté et la nécessité.
Toutes les critiques de L'homme qui voulait vivre sa vie
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Gloire à Romain Duris, à son jeu extraordinaire et fascinant. Il est attendrissant en papa poule, fantasque quand il est saoul, perdu quand il est passionné, révolté quand il est indigné...
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Inspiré du roman éponyme de Douglas Kennedy L'Homme qui voulait vivre sa vie est un petit thriller bien ficelé qui a le mérite de mettre en scène un Romain Duris que l'on n'avait pas vu si nerveux et fragile depuis De battre mon coeur s'est arrêté.
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Tirée d’un roman de Douglas Kennedy, cette transposition pour le grand écran est une vraie réussite. Nous retrouvons face à face, mais au Monténégro cette fois-ci, Romain Duris et Niels Arestrup, qui, comme chez Jacques Audiard il y a quelques années, nous offrent un superbe numéro d’acteurs. Mais ce que nous fait comprendre cette belle et terrible histoire, cet autre itinéraire d’un autre enfant gâté, c’est que tout peut, en un instant, changer dans une vie. Eric Lartigau a réalisé un splendide film sur l’ultra solitude au milieu des autres, des noyés qui remplissent le métro, comme chantait Brel. Avec tout le talent qu’on lui connaît, Romain Duris donne un corps et une âme à Paul Exben, cet homme à la recherche d’une autre vie, d’une vie ailleurs.
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(...) ce Paul Exben (...) est magistralement interprété par Romain Duris. Il suffit de regarder son travail sur cette dernière année, de Persécution de Patrice Chereau à ce nouveau film en passant par L'arnacoeur de Pascal Chaumeil, pour comprendre qu'il est pleinement cet acteur qui voulait vivre sa vie. Il réussit à nous surprendre film après film et à nous emmener dans l'univers qu'il façonne autour de sa gestuelle. La encore avec l'intensité de ses regards, il porte jusqu'au dernier plan la perte d'identité de ce personnage, le poids de la peur d'un homme et l'épaisseur de son mystère.
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S'inspirant d'un roman de Douglas Kennedy, le réalisateur de Prête-moi ta main se lance dans le thriller psychologique et offre un rôle en or au comédien. Duris parvient à donner de la chair à un personnage en quête d'identité, comme perdu dans les limbes entre passé trop lourd et avenir incertain. Sa composition d'homme cherchant à se reconstruire loin des décombres de son ancienne existence touche grâce à la solidité d'une mise en scène discrète. Malgré une fin déroutante, ce suspense bien ficelé prend au cœur et aux tripes.
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Tourné dans des décors exceptionnels, « L’homme qui voulait vivre sa vie » restitue, à un rythme haletant, les thèmes existentiels chers à Kennedy.
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Parce qu'il est tout à fait inattendu, ce film suscite par sa seule apparition un supplément de sympathie. Tout le mérite de L'Homme qui voulait vivre sa vie est de faire fructifier ce capital de départ et de transformer la curiosité bienveillante des premières séquences en un intérêt très vif. C'est que de bout en bout, le film se tient à cet adjectif déjà employé : inattendu.
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(...) Eric Lartigau change de palette avec ce thriller psychologique existentiel, adapté librement d'un roman de Douglas Kennedy. En déplaçant l'intrigue dans un pays nordique, le réalisateur "européanise" son propos, et donne du contraste et de l'âpreté à l'exil de son héros. Romain Duris emplit l'&cran dans un rôle d'envergure, complet et complexe. A ses côtés, l'intense Niels Arestrup campe un alcoolo magnifique tout droit sorti d'un roman de Romain Gar. Quant à Marina Foïs, Branka Katic et Catherine Deneuve, elles apportent leurs couleurs à cet univers oppressant où le cinéaste nous emprisonne, avant de nous lâcher du haut de son scénario.
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(...) le film se pose en grand "drame français". Mais à marteler son message sur "l'argent qui fait moins le bonheur que nos rêves d'enfant", il en oublie d'être concis.
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Abonné à la rigolade, Eric Lartigau transpose librement le best-seller de Douglas Kennedy et signe un film sensible sur l'accomplissement de soi. Très touchant, Romain Duris est un choix judicieux pour ce personnage en (dé)construction.
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Romain Duris est impeccable, Marina Foïs aussi. La suite du film l'est moins. La mise en scène est tenue, pas le rythme. Comme si les tourments du personnage se devaient d'annihiler la tension présente jusqu'au meurtre. Là où Kennedy excellait à décrire une seconde partie délicieusement anxiogène, Lartigau relâche la pression, pour aboutir à une fin qui laisse dubitatif. Avant cela, on aura toutefois eu droit à un film digne de ce nom, réalisé par un cinéaste visuellement inspiré, épaulé par la monteuse attitrée de Jacques Audiard.
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Les efforts d'Eric Lartigau (Prête-moi ta main) pour faire sentir l'imminence d'un drame par le montage et la musique, qui produisent une grandiloquence un peu gauche. Le jeu tâtonnant de Romain Duris, avocat d'affaires, et de Marina Foïs, son épouse BCBG - des rôles qui ne leur vont pas, où ils paraissent déguisés. Seule Catherine Deneuve, en patronne de Duris, refuse la mascarade et, en deux scènes, fait entendre une notre juste, sèche, tragique.
Le deuxième mouvement est, lui, d'autant plus intéressant qu'il brouille la piste de la culpabilité écrasante. Contre toute attente, le fugitif semble au bord de s'accomplir dans sa nouvelle peau. La menace ne vient plus de lui-même mais de l'extérieur. L'ambiguïté s'installe. Et - ce n'est pas si fréquent dans le cinéma français à vocation populaire - le film parvient à rester jusqu'au bout en eaux troubles. -
Un mauvais concours de circonstances pousse Paul à l’irréparable. Chassé de sa vie, il va s’en construire une autre, plus rugueuse, plus douloureuse, à travers laquelle il se réalise enfin. Eric Lartigau (« Prête-moi ta main ») se montre fidèle au roman de Douglas Kennedy, soutenu par un Romain Duris décidément en grande forme. La première partie est formidable, la seconde souffre un peu de manque de vraisemblance. Qu’importe, la fable fonctionne à plein.
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A voir cette adaptation pauvrette d’un roman à succès (dont l’histoire rappelle vaguement celle de Profession reporter), on pourrait croire qu’il a été écrit par Marc Lévy. Or il n’en est rien, puisque Douglas Kennedy en est l’auteur (qui, sans être un grand écrivain, a au moins la réputation d’en être un bon). C’est là le gros défaut du premier drame d’Eric Lartigau : il réduit tout à un récit plan-plan, balisé de péripéties attendues et/ou invraisemblables.
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Une adaptation décevante du roman de Douglas Kennedy.