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Vingt-trois ans après Le Voleur d’arc-en-ciel, Jodorowsky, auteur de BD mythiques (L’Incal), membre du mouvement Panique avec Roland Topor et spécialiste du tarot divinatoire, revient derrière la caméra avec un projet autobiographique. Incarné par son fils Brontis, le héros de La danzade la realitad n’est autre que le père du réalisateur, un sévère vendeur de dessous bien décidé à abattre Pinochet par amour pour Staline. L’occasion pour le cinéaste de 84 ans d’échafauder un récit initiatique bigarré : à l’introduction fellinienne sur l’enfance de « Jodo » dans la petite ville de Tocopilla (on pense à Amarcord) succède le voyage picaresque et métaphysique du paternel. Drôle, baroque, peuplé de freaks en tout genre (une femme qui ne s’exprime qu’en chantant, une horde d’éclopés...), ce poème généreux au kitsch assumé navigue entre relecture surréaliste de l’Odyssée d’Homère et fable biblique sous LSD.
Toutes les critiques de La danza de la realidad
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Alejandro Jodorowsky revient avec cette oeuvre forte qui, autant qu'une réconciliaition avec son enfance, est un épanouissement de son art.
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Film somme, le dernier bijou de Jodorowsky retrouve la voie de l’excellence et installe une bonne fois pour toute le cinéaste au firmament des poètes du septième art.
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Avec cette autobiographie surréaliste et picturale, « Jodo » vient en personne à la rencontre de l'enfant qu'il était, afin de lui montrer le monde dans sa réalité dansante et sa vérité imaginaire. Vous aimez voir ce que vous navez jamais vu ? Alors comptez sur celui qui porte le prestigieux titre de « Grand rectum de l'université de foulosophie » pour vous en mettre plein la vie la mort aux dents.
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Alejandro Jodorowsky se souvient de son enfance au Chili, de sa mère qui chantait sa vie, de son père qui rêvait de tuer le tyran de l'époque... Extravagant, ébouriffant, enthousiasmant : un chef-d'oeuvre !
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Un trip initiatique halluciné, libre, poétique et parfois violent, qui relève de l’expérience cinématographique pure.
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[La Danza de la Realidad] est tout à la fois déstabilisant et passionnant, déconstruisant une esthétique tout entière pour en reconstruire une autre, une sorte d'hyperréalisme enchanté dont on ne sait encore si son immédiateté visuelle constitue une barrière ou une nouvelle voie.
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la drôlerie, l’invention, la démesure réjouissante sont toujours là, et l’émotion finit par pointer (...) L’énergie et la liberté du créateur octogénaire, son plaisir à filmer son fils Brontis, qui joue ici son propre grand-père, font plaisir à voir !
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Cette œuvre étrange et séduisante est frappée de son auteur, (...) poème burlesque joyeusement foutraque dans un Chili vibrant sous une dictature de carnaval. (...) un univers de folie sur lequel souffle un vent de poésie libertaire fort revigorant.
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Mêlant imaginaire, réalité et allégorie, l'auteur de "Santa Sangre" déploie son talent visionnaire au service d'un récit plein de folie et de sagesse.
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Jodorowsky convie les beaux, les moches, les travestis, les monstres, les nazis, les Sisyphe, les chiens, les illuminés pour faire une sorte de film-ultime. Le film de sa vie, terriblement beau, ivre de liberté et rétif à tout compromis, extrême et excessif comme son auteur.
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A 84 ans, Alejandro Jodorowsky n’a rien perdu de son génie. Au contraire, avec La Danza de la Realidad, il signe peut-être le film de sa vie. Autofiction mêlant poésie et symbolisme, le dernier film du cinéaste chilien est un vrai petit bijou d’une beauté et d’une profondeur rares.
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Jodorowsky livre un film nettement moins ésotérique que ses plus fameuses entrées. Il ne renonce pas pour autant à la magnificence visuelle de tous les instants, rappelant à quel point sa maîtrise du cadrage et de la poésie surréaliste n'est plus à démontrer.
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Jodorowsky étale ses effets à tel point que son histoire est vidée de sa force d’évocation, puisque celle-ci tend à s’exercer au-dessus de l’histoire. C’est d’autant plus dommage qu’à mi-chemin, après avoir suivi la lutte du petit garçon pour sa personnalité, le film bifurque vers une piste au moins aussi intéressante : celle du père, Juif dénigré et rallié au stalinisme, mais qui, à la faveur d’un miracle puis d’un handicap qu’on suppose psychosomatique, vivra un calvaire fait de reniements successifs de ses engagements. Il y a là matière à un regard – ironique (comme le plan réunissant le désarroi du père frappé du handicap et le chagrin de l’homme qu’il devait tuer), sinon réflexif – sur la fidélité aux idéologies, qui dépasserait alors la reconstitution imagée du passé. Mais le cinéaste s’applique tellement à faire de ce personnage une victime grimaçante portant sa métaphore dans ses mains comme une croix que la portée potentielle de son aventure butte contre une patte Jodorowsky aussi écrasante que desséchée.
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Qu’on y croie ou non, la thérapie familiale passe merveilleusement à l’écran. Ingérer l’ennemi, réunir ce qui est irréconciliable pour laisser le champ libre à une poésie constante : la magie peut‑être, le cinéma sans doute.
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Un quart de siècle, presque, après la sortie de son dernier film, Le Voleur d'arc-en-ciel, Alejandro Jodorowsky revient avec cette autobiographie rêvée, qui mélange avec grâce et naïveté les souvenirs, les cauchemars et les fantasmes.
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Alejandro Jodorowsky tempère son goût de la provocation pour mieux exprimer sa fantaisie. Tant pis si les moyens ne sont pas toujours à la hauteur ; cette fresque initiatique laisse un petit goût de "Cent ans de solitude".
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Le film mêle délires fantasmagoriques et anecdotes provocatrices. L'esthétique, emprunte beaucoup à la BD. Un trip poétique pour spectateurs avertis. A voir.
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Un fantasme délirant, hélas pas toujours très compréhensible, mais propice à quelques moments felliniens.
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Démesuré, poético-psychanalytique, touchant, le film est beau, plombant et hypnotique à la fois. Une œuvre.
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Dommage que le film s’affaisse soudainement dans sa deuxième partie, dérivant vers une fable politique pataude. Pas si grave : "la Danza de la realidad" demeure un geste aussi inattendu que touchant de la part d’un cinéaste qu’on imaginait endormi pour l’éternité.
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À quel moment bascule-t-on du poétique au pittoresque ? Certainement quand on cesse de filmer l’instant fameux du « rapprochement de deux réalités plus ou moins éloignées » (Reverdy, Breton, Godard) pour ne s’attarder qu’à la contemplation d’un résultat tout décoratif.