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Burlesque et sentimental, le premier long métrage de Valérie Donzelli se revendique de Rohmer et Truffaut, quand sa cocasserie renvoie à Resnais, la touche girly en plus. Les dialogues y sont théâtraux, les entractes musicaux, les intrigues romanesques, et le tout aussi
désuet que moderne. Ajoutez à cela la bonne idée de faire jouer tous les rôles masculins par Jérémie Elkaïm, voyez en Rachel un personnage qu’aurait pu interpréter Josiane Balasko au temps du Splendid, et vous obtenez un projet attrayant... sur le papier. Car, à l’écran, La Reine des pommes témoigne de ses limites, non pas tant dans sa réalisation que dans son côté déjà vu.
Toutes les critiques de La reine des pommes
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Une comédie française, drôle et intelligente ? Oui, ça existe. Avec plus d'idées, Valérie Donzelli reprend un thème usé jusqu'à la corde pour le dépoussiérer, en jouer et s'en amuser sur un rythme alerte et un ton original qui oscille entre Rohmer et Demy.
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La Reine des pommes puise certes dans un matériau féminin ultracontemporain (le cœur et le corps violemment brouillés – mix de sentimentalité et d’éclairs trash, autorité de l’humeur capricieuse) mais avec un sens de l’humilité (on adore ces moments où l’héroïne s’incline devant l’inexorabilité du monde) et surtout un sens de l’écriture, visuelle et scénaristique, qui l’éloignent instantanément de l’esprit brouillon ambiant. (...) Précision de l’écriture, dimension plastique soignée, douceurs de-çi, de-là atténuant l’acidité des situations, composent une comédie hilarante et hantée.
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On raffole de ce cinéma qui s'aventure en toute liberté du côté de Truffaut, de Rohmer, de Demy. Une pomme à croquer.
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La Reine des pommes est dans cette ambiguïté permanente ; on rit du malheur de cette pauvre pomme et en même temps la pomme, comme dans Blanche-Neige, est peut-être empoisonnée.
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Les citations sont nombreuses, on pense à Varda, Demy, Rohmer, et même Truffaut. Mais aussi à Buster Keaton, tant Adèle a le visage long et le regard contemplatif des clowns tristes. C'est trop pour un seul film ? Tourné pour le prix de vacances au ski, La reine des pommes ne ressemble qu'à lui-même, ce qui en fait un film le plus inattendu de la semaine, et peut-être même de l'année.
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La Reine des pommes de et avec Valérie Donzelli est une bonne surprise. Les aventures romantico-musicales d'une trentenaire au coeur en compote après une rupture font souffler un petit air frais, avec des mélodies de Charles Trenet et de Benjamin Biolay.
L'actrice-réalisatrice s'est mitonné un rôle savoureux de paumée, prête à croquer de nouveau le fruit défendu en faisant fi des peaux de bananes du destin. Les bonnes fées Eric Rohmer et Agnès Varda se sont penchées sur cette fantaisie au goût festif de pomme d'amour. -
Avec "la Reine des pommes", Valérie Donzelli signe une comédie tournée en DV intelligente, délicieuse et drôle, qui cousine avec Rohmer, emprunte une voix off truffaldienne, lorgne du côté de Demy et adresse un clin d’œil à Agnès Varda. Donzelli, qui a un sens du burlesque inné, aborde le thème de la sexualité, joue sur l’inversion des rôles, convoque la silhouette de ses copains (Serge Bozon, Dominik Moll, Gilles Marchand) et, l’air de rien, fait souffler une bouffée de vent frais sur le cinéma français.
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Croisée chez Sandrine Veysset (Martha... Martha) ou Anne Fontaine (Entre ses mains), Valérie Donzelli, brune singulière, était jusqu'à présent une actrice attachante. En réalisant La Reine des pommes, son premier long métrage, elle devient une réalisatrice piquante. Le film est plutôt du côté de la chanson de Lio que du roman policier de Chester Himes. Il est court, élégant, hilarant, vif, original. Sur le sempiternel tapis de l'amour malheureux, il rebat les clichés comme des cartes. Quelque part du côté de Rohmer, Demy, Vecchiali, et en même temps ailleurs, dans une sorte de drôlerie enchantée, de burlesque des sentiments.
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L'habit fait ici le moine. Valérie Donzelli, en velours framboise ou en rose pâle, joue à déguiser le chagrin, l'obsession de l'être aimé. Son univers est comme une scène, entre le guignol, le roman-photo et la comédie musicale faite à la maison. C'est tout petit, assumé comme tel, libre, ludique, d'une désuétude étudiée. Les mini-péripéties sont assez rigolotes, surtout les polissonnes. On dirait la petite soeur effrontée des Mods de Serge Bozon (lequel fait une courte apparition). Frais, léger, ça se mange sans faim. Comme un sorbet à la pomme, avec une pointe de calva.
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Il est des films imparfaits, trop étirés, dont la fraîcheur brindezingue nous procure néanmoins joie et bonne humeur. Ainsi en est-il de La reine des pommes, tragicomédie romantique bricolée dans l'urgence par une fondue de la Nouvelle Vague. La manière à la fois désuète, antinaturaliste et littéraire avec laquelle Valérie Donzelli traite d'amour et de sentiments exacerbés rappelle autant Rohmer que Truffaut. Impossible également de ne pas songer à Demy quand les héros se mettent soudain à chanter et virevolter. Mais ce qui séduit le plus, chez l'actrice réalisatrice, c'est son culot, sa non-peur du ridicule.
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Le problème est tout autre : l'ambition est peut être ce qui sied de mieux à La Reine des pommes. Mais celle-ci finira bien par se stériliser, sans échappatoire stylisée vers l'accomplissement. Le film prend souvent prétexte de ses faiblesses pécuniaires et, à force de pamoison dans le bricolo-cheap, c'est toute une embarcation qui se noie. Ne reste qu'un empilement de scènes objectivement cagneuses (par l'image comme par le ton), sans véritable liant pour donner une cohésion identitaire. Il semble bien regrettable de croire que la création fauchée doit forcément s'affranchir d'un minimum d'apprêt esthétique. L'enjeu n'est pas d'espérer une réorientation vers la stase esthète (des reproches réversibles pourraient tout aussi bien être soumis au Single man de Tom Ford). Plutôt de croire au bénéfice du doute : un rééquilibrage des forces de Donzelli, bien réelles mais pudiquement masquées sous la fatrasie apathique, serait bienvenu en vue d'un second long métrage.