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Les ennemis du film, et il y en a, fustigeront sa veine "beckerienne", quelque part entre l’héritage de Jules Ferry et l’avènement de René Coty. Les autres plaideront la distance de Poirier (voir la séquence de la Libération conçue comme une toile) et son économie naturaliste tenue jusqu’au bout. Poirier s’extrait du café – lieu de rendez-vous des "boches", puis de tous les micro-événements du village sur dix ans, bagarres y compris – pour le sauvetage d’un déserteur polonais (l’héroïsme, ici, est juste affaire d’humanité), la simplicité de parties de pêche ou l’étape d’un feu de camp vécue entre un père et un fils sur le mode de la transmission. C’est tout. C’est à la fois peu et énorme de voir le temps s’écouler à la vitesse d’une vie d’homme.
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On conçoit que le cinéaste cherche à éviter le spectaculaire, la trépidation, l'événementiel, au profit d'une essence de l'existence et du cinéma plus insaisissable. Malheureusement, à force de traquer l'impalpable, l'indicible, les petits riens qui tissent nos vies, noble objectif, il frôle ici l'insignifiance, glisse dans une joliesse de carte postale qui amortit tout, y compris les drames.
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(...) sans enjeu dramatique, et à défaut de la prose du chanteur, Le Café du pont s'apparente vite à une reconstitution façon Puy du Fou. Et encore, au parc d'attractions, ils savent pimenter une histoire avec un peu d'action.
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