Le Fossé-
A la fin des années 50, le gouvernement chinois envoie tous les « déviants de droite » dans des camps de rééducation. Au fil des mois, les prisonniers succombent aux conditions climatiques et au manque de nourriture. Réalisé après le docu Fengming (cf p. XX), Le fossé en est le pendant fictionnel. Il lui est surtout infiniment supérieur. Wang Bing écrit la chronique désespérée d’une mort annoncée, celle d’une foi en un idéal démocratique né de la révolution maoïste. De ce repli idéologique naît un film organique, où l’homme privé de sa liberté cherche son salut dans une adéquation imparfaite avec la nature. Brillant.
Toutes les critiques de Le Fossé
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Fort d'une mise en scène impérieuse, Wang Bing nous offre un grand film politique dont la militance ne s'affranchit jamais du cinéma.
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Ce réalisme, presque insoutenable, n'est jamais complaisant, Wang Bing trouvant toujours la bonne distance, le cadre pertinent, la durée juste. (...) Dans ce contexte extrême, hors du temps, chaque plan-séquence montre la vie qui ne tient qu'à un fil.
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"Le Fossé" est un film de résistance. Résistance à la puissance de la propagande maoïste qui jusqu'à aujourd'hui est parvenue à conserver une connotation positive, ou du moins ambivalente ; résistance à la politique d'effacement du passé si caractéristique du régime chinois.
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Wang Bing s'inscrit dans le naturalisme le plus cru. Même si certains travers lestent son passage à la fiction (un trait parfois exagérément grossi et une propension au pathos), la description de ces goulags chinois reste impressionnante.
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C'est de la disjonction entre la nudité absolue du décor et les altercations entre quelques survivants (...), que naît une dramaturgie exacerbée. Presque trop d'ailleurs, tant le jeu des comédiens détonne dans cette antichambre du néant.
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L’enfer du délitement, de l’assèchement (la famine fait alors rage dans le pays), la conscience d’un peuple supplicié, voilà ce qu’enregistre le cinéaste dans ce document essentiel.
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Une plongée asphyxiante dans les geôles maoïstes. (...) Impressionnant, insoutenable et inoubliable.
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par Julien Welter
"Le Fossé" montre toute l'inhumanité de ces camps, mais Wang Bing n'est pas un conteur accompli. Alors que le drame de Fengming aurait pu être un fil rouge, il reste sans cesse dans le docu-fiction démonstratif.
