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Il aura donc fallu cinq ans à Jaco Van Dormael pour se remettre du four stratosphérique de "Mr. Nobody". Après un passage par le théâtre et les installations, le cinéaste revient au cinéma. Résultat : 112 minutes de divagations surréalistes où le douteux côtoie le sublime ; 112 minutes d’un délire qui ne ressemble à rien d’autre qu’à lui et à son cinéma, bordélique et joyeux. Le récit, un patchwork chapitré où chaque disciple a droit à son sketch, compte moins que les associations d’idées, les références musicales et l’harmonie miraculeuse qu’il parvient à créer. Drôle de poème carburant à la métaphysique, bâti sur des effets de rimes visuelles ou des références tordues, "Le Tout Nouveau Testament" est un film aussi vénère et généreux que son héroïne. C’est parfois n’importe quoi (Deneuve dans un remake de "Max mon amour", la love story d’un obsédé sexuel…), mais c’est souvent hilarant, émouvant et provocant. Contre vents et marées, Van Dormael, que l’on pensait cramé, continue donc de pratiquer un cinéma "idiot" au sens dostoïevskien : angélique, pur et chargé. Mais cette fois, ça pourrait bien marcher.
Toutes les critiques de Le tout nouveau testament
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Hilarant et très tendre, au rythme et à la réalisation parfaite le film de Jaco Van Dormael nous montre le monde autrement, c'est aussi pour cela qu'on va au cinéma.
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Autant de personnages panachés qui écrivent, en temps réel, un manifeste à l’humanisme érasmien, à la poésie délicieusement naïve. A placer illico entre Jeunet et Gondry. Et à lire avec les yeux grand ouverts.
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(...) un film à l'humour fou typiquement belge. Un régal.
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Mélodieux, jubilatoire, délirant, touchant. (...) Le cinéaste belge s’est fait plaisir. Il nous en procure aussi.
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Une voix off, un visuel travaillé et coloré, de la poésie, de l’humour belge et des citations qui restent en tête comme la musique qui accompagne joliment le film (mélange entre variété française et best of de la musique classique romantique). On est là pour rigoler.
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Les rires provoqués par "Le Nouveau Testament" font du bien. Le film réconcilie l'homme avec l'humanité. Alors pourquoi s'en priver ?
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(...) un délire poético-existentiel marquant le retour d’un cinéaste rare.
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(...) un conte poétique et drôle dont le brillant casting (Catherine Deneuve, François Damiens) ne gâche rien.
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Drôle et maussade, tendre et cruel, mais toujours bienveillant, "Le Tout Nouveau Testament" est un hymne à la vie et au bonheur réjouissant et revigorant. Ça fait du bien !
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Il y a dans ces tableaux(...) une fantaisie, un humour, une joliesse parfois tout à fait singuliers, qui font qu’avec un peu d’abandon, on s’y laisse prendre et gentiment distraire, promenés au gré d’une démiurgie de cinéaste ivre de forme pure, peu soucieux de raison, de bon goût, de Dieu.
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Pas toujours abouti sur le fond et un peu lâche dans sa construction, "Le Tout Nouveau testament" demeure une fantaisie plaisante et vivifiante.
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Il serait facile (et agréable) de tirer à feux nourris sur l’ambulance qu’est le "film" de Jaco Van Dormael et de le laisser dans le caniveau où il barbote, mais l’idée rance du cinéma qu’il défend et la façon dont il la met en scène, sous ses airs de joyeuse satire gonflée aux effets numériques, méritent qu’on s’y attarde quelque peu.
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L’apôtre Deneuve ne fait rien à ce déluge de mièvrerie bien-pensante chez un cinéaste en pleine crise de jean-pierre-jeunettisation avancée.
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Il y a tromperie sur la marchandise. La comédie promise, et vendue, n’existe que par intermittences, Jaco van Dormael lui préférant manifestement la fable existentialiste à gros sabots.
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Le propos caustique sur la religion se dissout dans une fantaisie new age pétrie de gentillesse et d'optimisme forcés. Dommage car, sous la mièvrerie et le kitsch embarrassants, pointe parfois un vrai trouble.
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C’est surtout d’une mièvrerie à faire regretter les bondieuseries d’antan.
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Shooté à la sagesse populaire neuneu, ivre d’effets numériques, "Le Tout Nouveau Testament" ressemble à partir de là à un mélange d’"Amélie Poulain" et de "Bruce Tout Puissant", assorti d’une playlist de musiques classiques qu’on dirait piochées sur dix ans de coupures publicitaires TF1. Enchaînant les fautes de goût, c’est peu dire que le film nous embarrasse.