Toutes les critiques de Mad Fate

Les critiques de Première

  1. Première
    par Sylvestre Picard

    Entre le choc Limbo et le film de baston City of Darkness (en salles le 14 août), Soi Cheang a tourné un autre film, qui sort un peu par surprise chez nous ce 17 juillet : l’histoire d’un astrologue un peu frappé, qui prend sous son aile un ado borderline fasciné par le tueur en série qui rôde dans la ville… Là où Limbo et City of Darkness frappent notamment par leur storytelling très pur, très direct, Mad Fate prend un malin plaisir à brouiller les pistes et les récits, comme s’il voulait jouer avec la notion même de destin tel que tente de le manipuler l’astrologue (d’ailleurs joué par Gordon Lam, un des acteurs fétiches de Johnnie To, le sensei de Soi Cheang et auteur entre autres d’un Mad Detective : on dit ça, on dit rien). Le film oscille entre plusieurs pôles, allant de chocs visuels balaises (les meurtres carrément dingues), les parlottes et les séquences de magie charlatanesques parfois hilarantes. Comme ce prologue où l’astrologue persuade une femme de se laisser enterrer vivante au milieu d’un cimetière, sous un ciel d’orage, pour déjouer les dieux de la mort. En fin de compte, c’est un film un peu plus Mad que Fate, donc, mais on aurait aimé qu’il choisisse plus nettement son camp.