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Presque sans dialogues, avec beaucoup de subtilité, Adam Elliot, influencé par Nick Park et Tim Burton, signe un film d’animation épistolaire et mélancolique pour adultes où la cocasserie du monde côtoie son absurdité.
Toutes les critiques de Mary et Max
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le réalisateur australien adore faire ressortir l'humanité de personnages cabossés en racontant leur vie par le menu, dressant l'inventaire des détails a priori insignifiants de leur existence. (...) Il est seulement dommage qu'Adam Elliot (...) cherche à forcer l'empathie en tombant dans le sentimentalisme (quand on met "Que sera sera" dans sa BO, il faut vraiment peser le pour et le contre d'une telle décision). Dommage aussi qu'il décide, par peur de perdre l'attention du public, de gonfler certaines péripéties, alors que son dernier plan nous dit bien que, dans une ville, une aventure se cache derrière chaque fenêtre.
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(...) Mary et Max évite l'écueil du misérabilisme et insuffle à chacun de ses personnages une humanité de tous les instants. (...) Mary et Max relève u travail d'orfèvre à ranger aux côtés des meilleurs oeuvres de Svankmajer et Will Vinton.
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Au final, jamais pâte à modeler n'aura autant ému. Elliot, surpassant le simple stade de l'animation orfèvre (...) propose une réalisation dont la fausse naïveté et la galerie de personnages inspirés des portraits de Diane Arbus servent un scénario aux interrogations existentielles, philosophiques et superficielles se côtoient. Il offre au spectateur une oeuvre totale, pour le plus grand bonheur de ses neurones et ses zygomatiques. Un sans-faute.
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LA mélancolie de l'ensemble est soulignée par un traitement visuel d'une rare profondeur : jamais personnage en pâte à modeler nous auront tiré autant de larmes. Véritable gageure pour une production australienne, le film, réservé aux adultes et adolescents, se vit comme une superbe dédicace à tous ceux qui se sentent différents.
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La moindre péripétie débouche sur une mise en image amusante, poétique, émouvante, commentée de la voix docte et rassurante du narrateur, Barry Humphries, vedette de la BBC, quand ce n'est pas Mary/Toni Collette (la mère de Little Miss Sunshine) et Max/Philip Seymour Hoffman (qu'on ne présente plus) qui s'y collent. Preuve absolue de la réussite de l'entreprise : à la fin, les mouchoirs sont nécessaires. On vous aura prévenus.
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Ce qui fait de Mary et Max. un authentique chef d’œuvre d’humanité, c’est son rendu pointu des défaillances humaines, généralisé à tous les protagonistes. Toujours avec beaucoup d’esprit, Adam Elliot pointe les cassures, les faiblesses, sans jamais chercher à désavouer ou à condamner. Il fait preuve d’une magnifique empathie envers ses personnages et dépasse ainsi le sordide, le misérabilisme et le pathos du mélodrame.
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Dans cet univers morbide et poétique, burlesque et triste, les personnages sont au mieux farfelus, au pire névrosés : outre les héros, la mère de Mary carbure au sherry et pique dans les magasins, son père empaille les bestioles mortes ramassées sur la route, les voisins ou les animaux familiers, l’ami invisible de Max, tous ont un petit grain, une fêlure. De la difficulté de vivre quand on est différent : ce film existentiel, cruel et drôle, est une leçon de vie universelle.
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C'est drôle, c'est cruel, et pourtant, Mary & Max n'est pas un film d'animation pour enfants. (...) Ce monde gris où chante soudain le rouge d'un pompon ou d'un bijou fait penser à David Lynch dans sa période Elephant Man. (...) Les thèmes traités (maladie mentale, suicide) feront déconseiller Mary & Max à un public trop jeune. Mais sa poésie sombre, son humour désabusé et son humanité sont la marque d'un grand auteur au talent singulier.
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Le premier long métrage d'Adam Elliot est plus que supportable : drôle et séduisant, cruel mais chaleureux. (...) Le malheur de la petite fille, l'isolement total de l'adulte, tout ceci devrait faire un spectacle éprouvant, pourtant l'affection l'emporte sur l'affliction.
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Mary et Max, ces deux antihéros si bouleversants attachants, nous entraînent dans une œuvre sombre et mélancolique, traversée d'un humour drôlement agité du bocal et réalisée de façon magistrale. Un grand pas en pâte à modeler pour l'animation et une sublime histoire d'humanité - néanmoins déconseillée au moins de dix ans !
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Dans le prolongement de la mélancolie de Là-haut et avec l'humour grinçant d'un Sens de la vie pour 9.99 dollars, Mary et Max est une succession loufoque de tableaux sans paroles (il n'y a presque pas de dialogues, seulement des voix fantômes errant dans la bande-son), une chronique assez drôle du basculement d'un âge dans un autre, tentant d'évoquer le progressif travail de la mort à travers la parole d'une enfant morne couplée au regard pâli d'un vieillard paumé.
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Deux existences recluses, repliées sur leur monde intérieur auquel l’animation donne non seulement forme et vie mais exacerbe, avec un beau sens du détail évocateur, la poésie tragique et l’humour désespéré.
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Sur le plan de la réalisation, ce travail de personnages modelés est remarquable et leur auteur ne volerait pas, une nouvelle fois, l'Oscar du meilleur court-métrage d'animation obtenu pour son précédent film «Harvey Krumpet». Ceci posé, il faut être dans une sacrée bonne forme psychologique pour sortir indemne de cette atmosphère totalement dépressive, voire carrément étouffante et percluse de tous les maux de la terre.