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Dupeyron vise l’élévation métaphysique en partant d’un campement de mobile homes dans le Var. Comment trouver le ciel dans la pesanteur du réel ? En filmant systématiquement ses personnages à contre-jour, répond le réalisateur de La Chambre des officiers. Un choix de mise en scène pour le moins littéral qui donne l’occasion au chef opérateur Yves Angelo de ciseler quelques jolis halos mordorés, mais qui vire aussi assez vite au gimmick. N’est pas Malick qui veut. Parfois surlignées, y compris dans les dialogues, issus de son propre roman, les étouffantes intentions réalistico-poétiques de Dupeyron sont heureusement oxygénées par un casting riche en bagout et en trognes : Jean-Pierre Darroussin, Céline Sallette et l’impressionnant Grégory Gadebois apportent une respiration salutaire à cette fable existentielle sur l’incomplétude et l’acceptation de soi
Toutes les critiques de Mon âme par toi guérie
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un voyage magnifique et brillant d'humanité.
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L’acteur qui traverse ce film, c’est Grégory Gadebois, aussi troublant dans ses moments de faille que dans ses accès de colère. Autour de lui gravitent des acteurs bouillonnant de la même énergie et qui réussissent à emporter le spectateur dans cette histoire fantastique qui ne l’est peut-être pas...
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Film mystique et sans Dieu, beau et bizarre, prolo et dandy, "Mon âme par toi guérie" ne traite pas un « sujet ». C’est un geste de cinéma libre et puissant.
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Avec audace, Dupeyron transforme Frédi et Nina, si peu faits a priori pour ce destin de cinéma, en couple de légende. Il les emporte dans un élan romanesque au-delà de tous les standards du genre. Il y a quelque chose de L'Idiot dans ce film inclassable où l'innocence, la bonté, la détresse, éclairent la trivialité d'une lumière mystérieuse.
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Dans la filmographie de l'auteur de Drôle d'endroit pour une rencontre, le prototype côtoie la tradition. Mon âme par toi guérie réussit à confirmer cette sensation d'hétérogénéité, mais, cette fois-ci, à l'intérieur de son récit lui-même, comme si son réalisateur refusait d'être enfermé dans un genre précis. Si le film semble se raccrocher à une tradition naturaliste bien française, c'est pour en réinterroger les principes mêmes et la transcender.
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Lyrisme, lumière hivernale, humanité servent ce film ultrasensible tourné avec les habitants de Fréjus et sur les motos qu’aime tant Grégory Gadebois (magistral de bout en bout et figure de plus en plus affirmée du cinéma français).
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Gadebois était fait pour ce rôle. Personne ne sait comme lui transporter des yeux d’enfant dans un corps d’adulte. Ni poser ses mains sur une peau sans qu’on en ressente soi-même la chaleur. Tous les personnages, à commencer par Nina — magnifique Céline Sallette — sont aux prises avec leurs démons. Signée Yves Angelo, star des directeurs de la photographie, l’image vient comme un baume, un réconfort, les envelopper à fleur de peau de la lumière qu’ils méritent.
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Il a le don de soulager les souffrances des autres. Il le refuse jusqu'à ce qu'il rencontre une jeune femme qui s'autodétruit par l'alcool... Film étrange et beau, peuplé de paumés magnifiques à la John Huston. Superbe interprétation.
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François Dupeyron pose des questions essentielles dans ce film sur soi, le don de soi, l’amour de l’autre. Avec une sobriété absolue. Et des comédiens, Gadebois et Salette en tête, d’une puissance rare. Un film, et un voyage, dont on sort touché dans le sens le plus pur du terme.
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Malgré des longueurs, le sujet reste étonnant et nous ménage de belles surprises. Grégory Gadebois (Angèle et Tony, les Revenants) est époustouflant dans le rôle de ce solitaire qui s’ouvre aux autres. Autour de lui, Jean-Pierre Darroussin, Céline Sallette et Marie Payen sont bluffants.
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Alors oui, le film mériterait d’être resserré ; oui, la bande-son est à la limite de l’agression, mais quelles superbes pépites d’humanité chez ces cabossés de la vie. Des moments qui font chaud au cœur,
servis par un bloc d’émotion dans un corps de déménageur, Grégory Gadebois. -
François Dupeyron adapte à l’écran son propre roman Chacun pour soi, Dieu s’en fout. Il devient Mon âme par toi guérie, promesse lumineuse face à l’obscurité de la vie que le réalisateur décrit. Un film traversé par des moments de grâce au milieu du fouillis scénaristique, à l’image de celui du monde.
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À travers ses rencontres, sa relation avec son père chômeur philanthrope (Jean-Pierre Daroussin), ses amours bancales (Marie Payen ou Céline Sallette), se dessine peu à peu une parabole envoûtante sur le don, magnifiquement incarnée par Grégory Gadebois dont le charisme nounours irradie cette belle œuvre.
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François Dupeyron prend des chemins de traverse mais finit par toucher juste.
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/cinema/mon-ame-par-toi-guerie-la-critique... -
La discrète mécanique de ce film grave et lumineux connaît pourtant quelques hoquets lorsque paraît Nina, jeune femme à la dérive dont Frédi s’éprend. En dépit du jeu de Céline Sallette, bouleversante en alcoolique prisonnière de ses souvenirs – ah, cette scène du sourire, sur le fil du rasoir, d’où surgit un océan de mélancolie –, trop de rebondissements, d’allers et retours viennent alourdir le récit.