Mongol

Si l'histoire est passionnante et les paysages magnifiques, la spectaculaire et répétitive mise en scène de Bodrov est effrayante. L'ultra violence lasse, et ce ne sont pas les éclaboussures de peinture rouge qui rendent le tout supportable.

Voilà un film qui va surprendre. Si l’affiche et la bande-annonce laissent imaginer une surenchère de scène de batailles rangées entre des hordes de barbares, la réalité est toute autre. C’est la solitude de Gengis Khan que l’on découvre. De son enfance à la dure vie dans les plaines et à travers l’ouragan de sa vie, c’est l’évolution d’une âme bien trempée et décidée à faire face à son destin coûte que coûte que l’on suit. De Temudjin l’enfant des plaines à Gengis Khan chef de guerre redouté de ses hommes comme de ses ennemis, Mongol nous offre une plongée dans l’univers d’un homme qui continue de nous fasciner. Passionnant et remarquablement bine interprété.

Au demeurant, c'est lorsqu'il se laisse aller à une fantaisie que l'on espère volontaire que le réalisateur amuse. Bodrov se bride pour raconter (mal) une véritable histoire, sacrifie à la belle image (paysages naturellement filmés en hélicoptère) et abuse de ralentis et d'ac­célérés pour épater le gogo.