Toutes les critiques de My Magic

Les critiques de Première

  1. Première
    par Stéphanie Lamôme

    À travers ce personnage de fakir martyr qui souffre dans sa chair pour la chair de sa chair, Eric Khoo (Be with Me) réussit l’improbable mélange du masochisme et de l’eau de rose. Derrière l’histoire d’amour lyrique et poétique entre un père et son fils se cache en effet un mélodrame sur la rédemption et une réflexion cruelle sur la souffrance à vendre. Alternant plans très courts et séquences étirées, le film, tourné en neuf jours, avance comme un accordéon plaintif jusqu’à son dénouement, un poil trop lacrymal. N’empêche, My Magic nous a joué un très joli tour.

Les critiques de la Presse

  1. Le JDD
    par Barbara Théate

    On est touché par ce gamin à la bouille craquante qui cache, derrière sa déterminante et sa maturité, le besoin déchirant de sa mère. Le sacrifice du père, qui accepte des coups insupportables, est tout aussi bouleversant. Les retrouvailles entre père et fils, délicatement amenées, font monter les larmes aux yeux. Tout cela devant une caméra qui sait se faire minimaliste pour mettre en lumière les personnages.

  2. Le JDD
    par Barbara Théate

    On est sous le charme de My Magic, tragédie humaine en forme de sacrifice paternel : simple comme une fable, violente comme l'amour et émouvante comme la vie.

  3. Fluctuat

    My Magic réussit le miracle d'émouvoir avec trois bouts de ficelle et une mise en scène délicate et inspirée. Anecdotique ? Pas sûr ; en tout cas joliment poétique et toujours étonnant. Francis, incarné par un vrai magicien, (Francis Bosco), traîne sa dépression de la boîte de nuit, où il est serveur, aux bars, où il peut s'envoyer, sans sourciller, une douzaine de whisky cul sec. Inconsolable depuis le départ de sa femme, il peine à assumer son rôle de père auprès d'un fils bien plus mature que lui. A partir de cette trame pas très joyeuse Eric Khoo ne privilégie pas l'évocation psychologique de la douleur mais un ressenti très physique qui passe par une mise en scène directe, simple et efficace. La solitude affective est encore au centre de son récit peu bavard qui évoque un mal être existentiel qui caractérisait déjà les protagonistes du remarquable Be with me.Dans ce court récit, les tours de magie s'enchainent vite. Heureusement, la réalisation confère à cette répétition, qui pourrait lasser, une poésie toujours nouvelle. Mais si le traitement s'avère plaisant pour le spectateur, il est, paradoxalement, à l'opposé des sensations d'un héros aux tendances masochistes. Ce mélange étonnant de réalisme sadique et d'onirisme, qui se rapproche d'ailleurs de la logique et de l'esprit de la Magie, n'est pas pour rien dans la fascination qui s'opère. Cette fascination est, par ailleurs, bien soutenue par une petite musique hypnotique, peut-être un peu facile, mais très efficace. Si My magic a l'apparence d'une histoire purement anecdotique, on peut cependant l'interpréter comme une émouvante parabole des processus d'exploitation inhumains que peut subir n'importe quel paumé. Ici Francis, dévalorisé par son exil, est contraint d'accepter de surexploiter son exceptionnelle capacité à martyriser son corps car il se trouve, de fait, en position d'infériorité. Il plane alors sur ce joli film, qui introduit du rêve dans une réalité sordide, l'ombre d'un Méliès qui appliquerait ses dons dans le monde du travail. Mais des Temps modernes de Chaplin à l'époque contemporaine, le happy end a dû disparaître dans un chapeau melon... My Magic est une fantaisie mélancolique bien charmante qui, avec ses petits moyens, à de quoi vous séduire.Illus. © ARP Sélection   - Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire le fil festival de cannes sur le blog cinéma

  4. Paris Match
    par Christine Haas

    Tournant à vif, dans un climat de chagrin, de culpabilité et de frustration, le réalisateur singapourien Eric Khoo filme les manifestations les plus terribles de la misère et de l'humiliation. Les scènes, parfois insoutenables de violence, s'accumulent sans jamais installer un rythme ou une structure.