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Réalisateur de l'excellent Judas Kiss, Gutierrez tire beau parti de son microbudget en instillant une atmosphère contrastée propice aux effeuillage de Lucy Liu. Mais l'intrigue est un énorme foutoir, sa forme non linéaire une simple coquetterie.
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- Fluctuat
Tentative respectable de greffer vampires et film noir hérités des classiques, Rise réussit, malgré ses nombreuses faiblesses et son allure un peu cheap, à imposer sa tonalité tout en offrant à une Lucy Liu « so sexy » un premier rôle principal pas déshonorant.Inutile d'être cartomancien pour prédire que Rise va se casser la gueule. Produit en partie par Ghost House Pictures, la compagnie de [people rec="0"]Sam Raimi[/people] qui s'est davantage illustrée par ses navets (The Grudge, Les Messagers...) que ses réussites (30 jours de nuit), le film de Sebastian Gutierrez est, c'est vrai, assez mal foutu, inégal, hybride. Thriller fantastique aux influences néo-noir, Rise c'est un peu, à première vue, Blade au féminin, l'action débridée en moins et le tragique en plus : Lucy Liu, reporter à L.A, est victime d'une secte de vampires sur laquelle elle enquêtait. Laissée pour morte, elle se réveille à la morgue et décide de se venger tout en découvrant sa dramatique nouvelle condition existentielle. Vampire contre vampires, vengeance pyramidale, du déjà vu. Pourtant, malgré son allure fauchée (qu'une mise en scène faiblarde ne compense pas toujours), et un scénario aux enjeux très limités (qu'un montage éclaté, confus et besogneux, tente vainement de camoufler), Rise a le charme d'une véritable série B. Loin des attentes sans être imprévisible, il rappelle aussi (un peu) Les Prédateurs et The Addiction, en plus mineur ou moins ampoulé.Gutierrez a surtout le mérite de croire à son film et de ne convoquer aucun folklore gothique (le mot vampire n'est jamais prononcé). Peu enclin à rendre une copie formatée, il reste fidèle à son idée : rattacher l'imaginaire vampirique au film noir pour survoler la tradition littéraire d'un "raymond chandler" rec="0" qui donnera Le Grand Sommeil. C'est une question d'ambiance, d'espace - Los Angeles, à qui Rise doit beaucoup -, de figures - Michael Chiklis en flic alcoolique cherchant à venger sa fille -, de structure - ce fameux montage en flash-back et flash forward intempestif -, de rythme - plutôt lent, privilégiant une étude des pulsions primitives de l'héroïne - et de tension érotique. Ce dont Gutierrez ne se prive pas en déshabillant régulièrement Lucy Liu (sans qui le film s'effondrerait probablement). Evidemment l'éternelle complicité tarte à la crème d'Eros et Thanatos sur laquelle le film veut surfer sonne creux, mais la sensualité de l'actrice est si omniprésente qu'on pardonne. Rise se noiera bientôt dans les bacs des discounteurs de DVD, c'est inévitable. Ce sera l'occasion de voir sa version longue (122 min contre 98 en salles), et peut-être de lui offrir une seconde chance.RiseDe Sebastian GutierrezAvec Lucy Liu, Michael Chiklis, James d'ArcySortie en salles le 28 mai 2008Illus. © Ghost House Pictures - Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire le fil horreur sur le blog cinéma