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L’alibi historique n’est évidemment qu’une couverture pour voiler le propos absolument contemporain de cette comédie. Sauf que pour parvenir aux trois minutes qui sauvent ce naufrage, il faut avaler jusqu’à la nausée un catalogue de caricatures grotesques et de comique douteux. La faute à Jugnot lui-même, qui en fait des tonnes.
Toutes les critiques de Rose et noir
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Jugnot est parfait de rose vêtu avec sa grosse fraise autour du cou, ses manières maniérées. [...] Enfant Gérard Jugnot rêvait de cirque, cet espace où tout est permis. Cet artiste aime qu'on l'aime. Qu'il ne s'inquiète pas. Son cinéma fait partie de notre patrimoine.
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(...)malgré toutes ses bonnes intentions, Jugnot finit par se laisser piéger par la tentation du tout explicatif. Une scène de grand déballage verbal - celle du tribunal de l’Inquisition devant lequel son personnage doit se défendre - laisse échapper pendant cinq minutes les bons sentiments de son auteur. Trop démonstratif, cet instant (surexploité par la bande-annonce), tend à diminuer toutes les qualités de cette drôle d’aventure cinématographique, par ailleurs visuellement très belle et techniquement bien maîtrisée, qui demeure néanmoins nettement plus aboutie que la moyenne des comédies nationales.
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Cette confrontation forcément explosive s'accompagne de plus ou moins bons mots, d'un comique de situation poussiéreux et surtout d'un message contre les intégrismes asséné sans subtilité, même s'il reste d'actualité.
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Avec un scénario en béton, tout pouvait concourir à faire un film drôle et dénonciateur d'une intolérance qui nous poursuit encore. Que nenni ! (...) Comme chaque année, contre vents et marées, des milliers de personnes iront donc tester ce Jugnot nouveau, jurant qu'on les reprendra plus l'année suivante.
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Eu égard à l'actif de l'artiste et à ses bonnes intentions ici présentes, on a du mal à déclarer la chose totalement nulle. Mais vu le prix de la place de cinéma, on ne peut que déconseiller de débourser le moindre euro pour pareille lourdeur.
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Comédie française populaire en costumes, Rose & noir est le dixième film réalisé par Jugnot. On y reconnaît son goût pour l’alternance un peu trop abrupte entre le comique (lui, en De Funès un peu trop gentil) et l’émotion (un enfant, comme dans M. Batignolles), et aussi un métier, une patte, un style rapide et maladroit, si rapide qu’il en oublie de prendre le temps de poser ses personnages, ses situations, d’amener ses gags.
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Cette bienveillance de principe envers les gros couillons bien de chez nous est d'autant plus atroce que la mise en scène, entre labeur et fumisterie, fait preuve d'une inconsistance quasi-expérimentale. Tempo derrickien, guirlande de singeries boulevardières, costumes hideux : l'épouvante totale.
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Rose et noir est une fable sur la tolérance qui nous apprend que la tolérance, ça vaut toujours mieux que l'intolérance.
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(...)rien ne fonctionne dans cette comédie au bulldozer qui sombre dans une effroyable vulgarité (la colique bruyante de Saint Loup, ses mines échappées de « la Cage aux folles », la vision de Grands d’Espagne ultracathos et sadomasos, etc.) et finit par navrer.
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[...] Mais le reste est très mou. Les décors et les costumes sont à peine mis en valeur et le casting, médiocre, n'arrange rien. Jugnot signe, au final, un plaidoyer humaniste des plus ronflants sur le respect des différences sexuelles et religieuses. On le préfère nettement lorsqu'il épluche les contradictions du Français moyen.
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Le manichéisme de la situation, la découpe caricaturale des personnages, l'absence de rythme, le pilotage automatique de la mise en scène à partir d'une idée somme toute assez pauvre, tout conduit le film à sa perte. Le fantôme de La Folie des grandeurs de Gérard Oury, auquel on pense nécessairement ici, reste décidément hors de portée.
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Ça se veut original et surtout drôle, mais un curieux mélange de gags lourdauds et de bons sentiments torpille cette farce que son message de tolérance ne parvient pas à sauver du naufrage.
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Jugnot ne pouvait pas imaginer que son film allait tomber en pleine ambiance flippante de chasse aux prétendus pervers et de lynchage politico-internet. Son speech en est un peu moins vain, du coup, mais c'est au prix fort d'une adéquation critique entre idéologie rance et navet intégrale.