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Dissipons le doute d’entrée : Emma Luchini est bien la fille de Fabrice. Comme son célèbre père, elle possède un solide sens de l’humour qui s’exprime à plein dans Sweet Valentine, portrait de deux losers obligés de tracer la route ensemble. Histoire d’amour à sens unique ou relation SM ? Film de gangster, ou comédie romantique trash ? Road-movie ou suite de sketches ? On a du mal à voir où la réalisatrice veut en venir. Elle a certes un univers (entre Wenders et Kaurismäki, si l’on veut) et de l’humour à revendre. Ses personnages ont une certaine épaisseur. Vanessa David, en potiche obstinée, est une révélation. Pourtant, Sweet Valentine ne fonctionne pas, comme une belle voiture à laquelle il manquerait le moteur. Son défaut ? Une fâcheuse tendance à meubler, faute de substance. D’où un nombre considérable de séquences inutiles; qui, non seulement plombent le rythme et l’ambiance, mais finissent, à force d’appuyer le trait, par réduire les personnages à des caricatures.
Toutes les critiques de Sweet Valentine
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Pour son premier long-métrage, Emma Luchini, fille de Fabrice, signe, tempo battant et humour noir en bandoulière, une farce tragi-comique décalée et attachante.
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Des personnages aux costumes travaillés s'ajoutent au cadrage toujours sensé. Entrées et sorties de champs participent à la mise en place du burlesque dans des scènes parfois muettes où l'image parle d'elle-même. Emma Luchini sait accorder les plans à son propos. Elle utilise la profondeur de champs pour laisser apparaître ce qu'elle ne veut pas montrer frontalement et crée des tableaux où lumière et couleurs ont leur place. Une ruelle faiblement éclairée où le montage fait sens ou un bout de route désertique aux lointaines allures de Road 66, la réalisatrice donne du temps à son histoire et ne craint pas de poser les instants. Et quand l'émotion s'échappe enfin, elle réussit là encore à filmer le tout avec sensibilité, sans effets inappropriés pour laisser la place à ses comédiens, à sa scène, à son cadre bref à son film. « Girly » ? Sûrement pas. Prometteur ? Assurément.
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Sur cette trame digne de L'Emmerdeur d'Edouard Molinaro, la réalisatrice imagine une série d'étapes et d'avanies complètement insolites et décalées marquant une distance poétique supplémentaire avec un genre, la comédie d'action basée sur un tandem antagoniste, lui-même hybride.
L'horizon esthétique du film, au minimalisme stylisé et rempli de trous d'air, est visiblement à chercher du côté de Jim Jarmusch.
La désinvolture de l'intrigue, la superficialité des personnages, l'originalité élevée au rang de principe opératoire laissent pourtant le spectateur sur sa faim. Il manque du carburant à ce road movie pourtant ambitieux. -
Même si son originalité réelle se perd un peu dans cet exercice de style sophistiqué, du moins fait-elle ses gammes en bonne compagnie.
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Entre la comédie un peu noire, un peu cruelle à l’italienne, le road movie qui ne tourne pas rond, le film noir décalé, c’est aussi le récit de la prise de pouvoir d’une femme sur un homme. Celle d’une Sonia qui s’adapte à tout : à sa coiffure de blonde mal brushée, à ses rôles successifs de complice, de chauffeuse, de vamp et même de femme battue. Lui se la joue loup solitaire avant que la carapace ne se fendille face à des plans qui foirent les uns après les autres. A côté de Vincent Elbaz, émouvant, qui sait montrer ses failles derrière sa grande gueule et sa dureté, la révélation du film est Vanessa David. La comédienne (également scénariste), belle et étrange, séduit du début à la fin, de l’innocente jeune fille à l’amoureuse heureuse. Une jolie surprise qui aurait gagné à plus de folie.
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C'est prévisible, on est rassuré, tout va bien. Un bon point quand même ? Oui, disons que la jeune et méconnue Vanessa David, belle et talentueuse, réussit à donner au film des contours touchants et presque inspirants.
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Comme dans les comédies américaines de Howard Hawkes, Emma Luchini dessine un couple que tout oppose et on devine que la paire va peut-être finir par s'entendre. Le problème tient à la place des dialogues et à la platitude du filmage. Les personnages répètent tout trois fois de suite et ce qu'ils ont à dire ne le mérite pas, même si cette attention est sympathique pour les grands amnésiques.
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Emma Luchini, digne fille de son père, Fabrice, explore un univers à l’humour barré. Un peu trop d’ailleurs. On a du mal à entrer dans l’histoire abracadabrante de ces deux personnages trop à la dérive pour être attachants. La réalisatrice s’attache plus à la forme qu’au fond, avec son héroïne qu’on croirait tout droit sortie d’un film d’Almodovar.
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Un bon casting, mélangeant têtes d'affiche (Vincent Elbaz, Louise Bourgoin) et révélation singulière (Vanessa David), un départ prometteur (une arnaque ratée, quelques bons mots) et une suite qui ne raconte plus grand-chose, qui tourne autour du pot, qui patine, qui s'enlise. De quoi être frustré. Et agacé.
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Ils vont se découvrir dans un parcours initiatique qui aurait pu être captivant s'il n'était parasité par une réalisation, certes peu banale, mais chaotique et truffé d'ellipses donnant au film un aspect fouillis, improvisé et finalement inabouti.
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Le manque d’originalité dans le scénario et de mise en scène conduit tout droit au nanar prétentieux.