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À la différence de Roman Polanski, dont le Tess était en costumes, Michael Winterbottom a transposé le même roman de Thomas Hardy dans l’Inde contemporaine. Mais étrangement, l’histoire de Trishna, prise au piège de ses sentiments et des conventions sociales, sonne creux. Certes, on y dénonce l’inévitable soumission des femmes dans la société indienne, mais le véritable sujet du film semble être le tourisme tant le réalisateur se plaît à saisir l’atmosphère du Rajasthan, en ville (surtout) comme en province. Freida Pinto, toujours très jolie, semble condamnée aux rôles de victimes passives
Toutes les critiques de Trishna
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Michael Winterbottom pose ses caméras en Inde pour une tragédie romantique autour d'une love story impossible (...) Il donne une couleur bollywoodienne à cette libre adaptation du Tess de Thomas Hardy sans versé dans le cliché. Et il réussit l'équilibre entre romanesque et politique (...)
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Une love story cruelle, illuminée par la belle Freida Pinto.
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(...) Le film manque de ce qui faisait le sel de l'adaptation de "Tristram Shandy" [par Michael Winterbottom] : un lien vers le cinéma qui soit autre chose qu'un simple exercice de style.
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Un gentil mélo sentimental.
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par Jérome Vermelin
Inégal, le film de Michael Winterbottom est illuminé par la présence de Freida Pinto, la révélation de "Slumdog Millionnaire".
Une romance molle, qui assène l'inéluctabilité de son propos entre deux plans de palais de Rajasthan. (...) Et quand le film retrouve un peu de vigueur dans sa dernière demi-heure, à l'occasion d'un dénouement dramatique, il est déjà trop tard.
Michael Winterbottom adapte le Tess de Thomas Hardy. On préfèrera la version de Polanski. Et de loin (...) Le Tess 2012 tient plus de la romance dramatique de telenovela que de la grande tragédie victorienne dont on voulait au moins retrouver l’ampleur et la grâce sur ce sol indien.
S'il est bien quelque chose de constant chez Winterbottom, c'est l'indigence de son style. Style, le mot est fort. Parlons plutôt d'une esthétique du rafraîchissement (d'écran), tant les plans sont soumis à une durée-étalon au-delà de laquelle ils ne s'aventurent jamais.
Les premières séquences sont prometteuses. (...) Hélas, les personnages sont moins convaincants que leur environnement.
D'un côté, [Winterbottom] surcharge la tragédie en inventant un final encore plus tragique ; de l'autre, il recourt largement à l'improvisation, se contentant d'approximations (...). Point de vue politiquement correct en pilotage automatique : le versatile Winterbottom est fidèle à lui-même.
[Les deux acteurs] restent un peu décoratifs, pris dans une imagerie de cartes postales raffinées, à la ville comme aux champs, et que seule la violence des gestes (tardive) viendra troubler.
la richesse thématique de Trishna, une libre adaptation du Tess d'Urberville de Thomas Hardy, ne fait pas l'ombre d'un doute. Hélas, le talentueux Michael Winterbottom (Jude, Un coeur invaincu...) s'égare dans un scénario répétitif et une mise en scène qui dissimule derrière la fascination pour l'exotisme une absence de point de vue sur les personnages et les situations dramatiques. La direction d'acteurs et de trop rares séquences rappellent l'inspiration de Winterbottom, mais Trishna, au final, est probablement le titre le plus faible de la carrière d'un cinéaste qui, à trop tourner (plus de vingt films en dix ans !), sombre parfois dans la facilité.
Michael Winterbottom tente l’impossible : adapter « Tess d’Uberville », de Thomas Hardy, dans un fourre-tout cinéphile allant du cinéma naturaliste à la Satyajit Ray aux excès bigarrés de Bollywood. Victime de ce grand écart, le film s’effondre, alourdi par une mise en scène qui privilégie la joliesse pittoresque (y compris dans son approche sociale) à la rugosité politique.