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Commençons cette critique par des réponses aux deux questions que vous vous posez. Primo : Rémi Bezançon n’est pas un surhomme. Si Zarafa sort quatre mois après Un heureux événement, c’est parce que la longue fabrication d’un film d’animation lui a permis de tourner sa comédie sur la grossesse en parallèle. Deuxio : en dépit des apparences, Zarafa s’inscrit avec cohérence dans sa filmographie. Car, que raconte Bezançon depuis Ma vie en l’air ? 1. Des histoires d’adultes qui ne veulent pas grandir. 2. Des sagas familiales entachées de conflits. 3. Des récits initiatiques qui empruntent des chemins sinueux. Maki est ainsi un orphelin devenu trop tôt mature, qui se trouve un père de substitution en la personne de l’insaisissable Hassan. La continuité thématique est assurée (ainsi que l’émotion), Bezançon et Jean-Christophe Lie ajoutant, sans excès, la touche exotico-pédagogique propre aux contes. La majesté des paysages en Scope, l’animation stylisée qui confère une vraie identité visuelle... À voir Zarafa, on se dit que la 2D a encore de beaux jours devant elle. On pense souvent à Ocelot (qui a « confisqué » l’imagerie africaine avec Kirikou) mais aussi à Sylvain Chomet par moments, les silhouettes longilignes et dégingandées de Louis X et des gens de sa cour distillant par exemple un humour plus adulte, qui symbolise l’équilibre trouvé entre le conte et la satire.
Toutes les critiques de Zarafa
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un conte intelligent et très bien joué. De 8 à 88 ans.
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Rémi Bezançon et son coréalisateur Jean-Christophe Lie, insufflent un bel esprit d'aventure à cette épopée émouvante et palpitante.
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A la croisée d’Oliver Twist et de Kirikou, Zarafa aborde sans mièvrerie de nombreuses thématiques, comme l’esclavagisme, l’abandon et la fraternité. Entre réflexion et émerveillement, ce conte touchant devrait plaire à toute la famille.
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Le réalisateur d'Un Heureux événement et son complice signent une fable animée originale et tendre à déguster en famille, au risque que la France tombe, une fois encore, dans la «girafomania».
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Malgré la violence idéologique, la morale est belle.
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Sur fond de récit initiatique, "Zarafa", avec ses plans spectaculaires et sa musique orientalisante, louche du côté de "Lawrence d'Arabie". Une réussite autant scénaristique que visuelle.
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Inspiré d'une histoire authentique, ce joli conte d'animation, réalisé à la main, conjugue la beauté formelle avec l'intelligence d'un récit qui aborde finement des thèmes comme l'esclavage, la liberté ou la fraternité.
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Joli et divertissant, le film s'adresse avant tout aux moins de dix ans mais satisfera les aspirations pédagogiques des parents. (...) le film aborde des questions graves (...) sans jamais devenir sentencieux. Une réussite.
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Aventure, exotisme et traits de crayon savoureux au menu de la première incursion de Rémi Bezançon dans l’animation pour culottes courtes.
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Rémi Bezançon (Un heureux événement) et Jean-Christophe Lie (réalisateur du génial court métrage d'animation L'Homme à la Gordini) tentent de séduire les parents comme les enfants. Aussi le film boite-t-il un peu. D'un côté, la naïveté du gamin et de sa copine au long cou évoquent des silhouettes attendues, à la Disney. De l'autre, de verdâtres bourgeois parisiens sont croqués avec une ironie féroce et hilarante. Entre aventures gentillettes et portrait cruel de la société française du XIXe, Zarafa propose deux films en un. On préfère le second.
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La beauté des décors et des couleurs est à mettre au crédit de ce film, dont le récit, bien mené, est servi par une jolie galaxie de personnages. (...) Pour autant, le film manque de substance, de vérité, d'émotion. Le rocambolesque ne repose en réalité sur rien d'autre qu'une vision folklorique de l'Afrique (mais aussi du XIXe siècle, du monde en général).
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Ce vieux projet (...) tire le jeune spectateur vers le haut en jouant la carte de l'humanisme et de la sincérité. La 2D à l'ancienne, ajoute à la poésie. On dira ce qu'on voudra le naturel a quand même plus de relief.
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Au xixe siècle, un petit Africain et un Touareg escortent une girafe en France. Entre le conte picaresque et la petite leçon d’histoire en creux (on y stigmatise les ravages du colonialisme), ce joli petit film trouve la juste note. D’où vient alors ce sentiment mitigé qui s’empare du spectateur ? Sans doute parce que l’ensemble, un peu sage, un peu lisse, souffre de la comparaison avec ses modèles revendiqués – Miyazaki notamment, auquel « Zarafa » emprunte beaucoup.