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Super-bourrés

Imaginez Supergrave revisité par Philippe Guillard et vous aurez une petite idée du grand écart que propose Bastien Milheau dans son premier long. Un teen movie à l’américaine qui se déploie au cœur du Sud- Ouest dans les pas de deux ados qui, qui, après avoir égaré les 200 euros confiés par le dur de leur lycée, afin d’acheter de l’alcool pour fêter les vacances d’été, vont s’improviser... bouilleurs de cru et le fabriquer eux- mêmes.

Thierry Chèze
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Le Rêve de Daisy

Daisy, une jeune quokka (allez voir sur Google à quoi ça ressemble en vrai, c’est mignon comme tout), ne veut pas passer sa vie à faire des selfies avec des touristes : elle rêve de remporter la Coupe du monde de la peur ! Ça commence un peu mollement, mais ça finit par se transformer en une version très fun d’Hunger Games. Pour les minots, rassurez-vous, mais les quokkas adultes ont aussi le droit d’aimer ça.

Sylvestre Picard
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Paradis

Filmant les incendies géants qui ont ravagé le nord-est de la Sibérie à l’été 2021, ce documentaire d’Alexander Abaturov (réalisateur du remarqué Le Fils, sorti en 2019) mêle images spectaculaires de feux de forêts et dénonciation de la politique gouvernementale russe qui laisse les habitants affronter seuls ces incendies sans aucune aide spécifique.

Damien Leblanc
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N°10

Tout semble sourire à Günter. Acteur au théâtre, il tient le premier rôle de la pièce qu’il prépare et entretient une liaison clandestine avec la femme de son metteur en scène. Son existence bascule le jour où, sur un pont, un inconnu lui susurre un mot étranger mais familier à l’oreille. En coulisses, un drôle de prêtre essaie de saborder sa vie sentimentale, professionnelle et familiale pour de mystérieuses raisons. Les relations au travail se tendent, sa relation extra conjugale bat de l’aile.

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La Beauté du geste

En périphérie de Tokyo, Keiko est une femme sourde qui, quand elle ne nettoie pas les chambres d’un hôtel, s’entraîne à la boxe dans un club en péril. Poussée par son mentor, elle répète jour après jour les mêmes enchaînements, comme pour chasser la routine par une autre. Plus quête identitaire que véritable film sportif, c’est le rapport à soi face à un tel isolement sensoriel qui est ici abordé. Car pourquoi amplifier les bruits de la vie quotidienne, sinon pour nous rappeler qu’elle en est privée. Elle, rien ne la perturbe, si ce n’est son propre vacarme intérieur.

Lucie Chiquer
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Ama Gloria

Déjà coréalisatrice de Party Girl (Caméra d’or à Cannes 2014), Marie Amachoukeli signe avec ce premier long métrage en solitaire une œuvre pleine d’émotions inspirée de sa propre enfance. On y suit Cléo, fillette de six ans, très liée affectivement à sa nounou Gloria. Mais celle-ci doit repartir définitivement au Cap-Vert et les deux personnages vont passer ensemble un dernier été qui prend la forme de déchirants adieux.

Damien Leblanc
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Alam

Il y a des belles intentions dans ce premier long mettant en scène des jeunes Palestiniens vivant en Israël. A commencer par la volonté d’y faire rimer les premiers vrais emballements du cœur de son héros avec son apprentissage de l’engagement politique pour séduire la lycéenne, elle, ultra- concernée par le monde qui l’entoure, dont il est tombé raide dingue.

Thierry Chèze
Banel & Adama – Ramata-Toulaye Sy (affiche)
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Banel & Adama

Banel et Adama. Un homme et une femme amoureux au cœur d’un village sénégalais aux conventions traditionnelles qui tolère mal ce type de passion et s’inquiète surtout du fait que ce couple n’ait pas encore d’enfant au bout d’un an. Dans la première partie solaire de ce film (le premier long de Ramata Toulaye- Sy) qui porte leurs noms, rien ne semble pouvoir dévier de leur désir d’un pas de côté, de se construire leur nid douillet, pas loin du village certes mais hors des murs. Et puis la pluie va se mettre à manquer, la sècheresse gagner du terrain, les troupeaux dépérir.

Thierry Chèze
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Vera

Après la réussite des Filles d’Olfa, Vera rappelle que le mélange des genres docu- fiction n’est pas forcément gage de réussite… en dépit du personnage flamboyant que le duo Tizza Covi- Rainer Frimmel suit et met en scène : la fille de Giuliano Gemma, icône des westerns spaghettis des 60’s. Car l’intrigue qu’ils développent (sa relation avec un gamin de 8 ans et son père, arnaqueur à la petite semaine) vient parasiter le portrait, lui, attachant, de cette femme qui, depuis toujours, peine à se faire un prénom et à exister pour ce qu’elle est.

Thierry Chèze
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Retribution

A l'aise dans les avions (Non-Stop), les trains de banlieue (The Passenger) et même les chasse-neige (Sang froid), Liam Neeson était le candidat idéal pour un huis-clos automobile. A Berlin, alors qu'il conduit ses enfants à l'école, un homme d'affaires reçoit l'appel d'un maboul qui lui explique que le véhicule explosera si ses passagers en descendent. Phone Game dans une voiture ?

Frédéric Foubert
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Ma vie est un défi

Atteint de Parkinson depuis ses 35 ans, un ex-golfeur, s’est mis au défi de parcourir mille kilomètres dans les Alpes suisses. Avec son périple, ce passionné de sport entend prouver que la vie ne s’arrête pas à la maladie. Si le portrait est touchant et permet d’en apprendre plus sur la maladie, le film ne s’épargne pas quelques bons sentiments qui interrogent. Un bon malade a-t-il le devoir d’être résilient ?

Emma Poesy

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Infiltrée

Au Guatemala. Deux sœurs. Sarita et Bea. Jeunes, insouciantes et jolies. Un soir Bea décide de sortir en boite et traine sa frangine dans les bars. Mais Sarita abandonne en cours de route, rentre se coucher et découvre le lendemain que Bea n’est pas rentrée. Elle va alors intégrer le gang de son petit copain pour savoir ce qu’il s’est passé… C’est le début d’une quête éperdue et la découverte du monde qui l’entoure. Le plus frappant dans Infiltrée, c’est évidemment le quotidien des gangs.

Pierre Lunn
Hypnotic
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Hypnotic

La fille d’un flic a disparu. Des années plus tard, ce dernier se retrouve face à une série de braquages qui pourraient être en lien avec l’enlèvement de sa gamine. Le papa c’est Ben Affleck. Mâchoire carrée, yeux (mouillés) de cocker, roulage de muscles et pétages de plomb : l’acteur n’est pas mauvais, mais pas très bon non plus. Quand démarre le premier braquage c’est un autre comédien qui va bouffer l’écran : William Fitchner apparaît et vole le film.

Gael Golhen
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La Guerre des Dieux

C’est compliqué, La Guerre des dieux. Compliqué parce que son récit passablement embrouillé de science-fiction mythologique ferait passer Final Fantasy XVI pour un haiku de Bashô.

Sylvestre Picard
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Les Fantômes d'Istanbul

Une dystopie récompensée en 2020 du Grand Prix de la Semaine de la Critique à de Venise et qui, depuis, n’a pas pris une ride. Un premier long comme un sacré défi : raconter l’état chaotique complexe de la Turquie (en s’inspirant du coup d’Etat raté de 2016 contre Erdögan) en seulement 90 minutes. Et un pari réussi au fim d’un film- puzzle choral à la forme volontairement déstabilisante (à l’image de ce « Fantômes » qui surgit en lettres capitales, 20 minutes avant la fin, comme s’il marquait la conclusion du récit) sans pour autant jamais perdre le spectateur.

Thierry Chèze
Le Dernier Voyage Du Demeter affiche
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Le Dernier voyage du Demeter

Si l’invention du cinéma coïncide avec la création de Dracula par Bram Stoker, l’histoire de l’un a rapidement croisé la route de l’autre, et ce sans relâche jusqu’à aujourd’hui. Cette année, entre Renfield et ce Dernier Voyage du Demeter, l’adaptation traditionnelle du roman semble avoir laissé la place à des focus précis et genrés. Dans ce dernier, le cadre se resserre sur le transport en bateau du comte Dracula de la Transylvanie à l’Angleterre, dans un registre se voulant horrifique.

Anatomie d'une Chute affiche
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Anatomie d'une chute

Cette Palme d’Or ne vient pas de nulle part. Avant Anatomie d’une chute, tous les films de Justine Triet (La Bataille de Solferino, Victoria et Sibyl) avaient déjà eu les honneurs d’une sélection cannoise. Mais à chaque fois, elle en était repartie bredouille. Au soir de sa première projection, devant les réactions enthousiastes - française comme internationale – on pouvait parier sans grand risque qu’il en irait différemment. Et le verdict a donc tourné pleinement à son avantage, sans susciter ces débats habituels post- annonce du palmarès.

Thierry Chèze
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Blue Beetle

ersonnage de comics absolument inconnu du grand public et passé par plusieurs maisons d’édition (dont DC), Blue Beetle fait sa première incursion au cinéma. Balancé dans les salles quasiment sans promo - et encore moins de projections pour la presse -, ce film du réalisateur portoricain Angel Manuel Soto met en scène Jaime Reyes (Xolo Maridueña, vu dans la série Cobra Kai), jeune diplômé fraîchement rentré chez lui, à Palmera City. Une sorte d’El Paso fictionnelle où les riches monopolisent le centre-ville et commencent à gentrifier les quartiers pauvres.

François Léger
Strange Way of Life : affiche
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Strange way of life

Explorant ces temps-ci la forme courte en langue anglaise, Pedro Almodóvar ambitionne, après La Voix humaine en 2020, de livrer en trente minutes sa propre version du western. Avec au centre Silva (Pedro Pascal), cowboy qui traverse le désert à cheval pour rendre visite au shérif Jake (Ethan Hawke), qu’il a bien connu vingt-cinq ans plus tôt quand ils étaient tueurs à gages. On découvre vite que les deux hommes ont eu des liens amoureux mais aussi que Silva a effectué ce voyage dans un intérêt bien particulier.

Damien Leblanc
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Quand les vagues se retirent

Ces trois heures et sept minutes s’achèvent sur un cri du cœur du héros au bord de l’abime : « J’emmerde les Philippines, ce pays à la con qui abritent des criminels comme nous... » Ce n’est pas vraiment spoiler les choses que de révéler la part suicidaire d’une telle rage dans une « république » qui a vu se succéder à sa présidence Rodrigo Duterte incitant la population à assassiner librement les trafiquants de drogue comme les consommateurs et, depuis un an, Ferdinand Marcos Jr, fils de l’ancien dictateur.

Thomas Baurez
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La Bête dans la jungle

L’amour envisagé comme pacte faustien qui promet une traversée du temps sous les néons protecteurs des nuits factices d’une discothèque. May (Anaïs Demoustier) et John (Tom Mercier, révélé par Synonymes de Nadav Lapid) voient ainsi les rythmes et modes se succéder tels d’inamovibles vampires attendant le grand soir. L’arrivée de Mitterrand au pouvoir, les ravages du Sida, les attentats du World Trade Center..., autant de bornes temporelles qui défilent et s’éclipsent dans le hors- champ d’un réel tenu à distance.

Thomas Baurez
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Abdelinho

Abdellah aime les couleurs chatoyantes et les danses provocantes. Son Maroc à lui fait plus ambiance Rio de Janeiro, d’où son surnom Abdelinho. En construisant son récit autour du choc entre cet animateur de samba allumé et un télévangéliste intégriste illuminé, Hicham Ayouch ne fait pas dans la demi-mesure. D’un côté le fanatique venu sauver le pays des mécréants qui dansent sur la « musique du Diable » ; de l’autre le héros des temps modernes venu le libérer de ses doctrines musulmanes conservatrices.

Les As de la Jungle 2 affiche
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Les As de la jungle 2- Opération tour du monde

Six ans après avoir déjoué les plans d’un koala maléfique, les As de la jungle sont de retour pour sauver leur territoire. Cette fois-ci, une étrange mousse rose, qui explose au contact de l’eau, menace la forêt à un mois de la saison des pluies. Pas le choix : pour ne pas voir leur maison réduite en poussière, la fine équipe doit vite trouver un antidote. Commence alors un long et périlleux voyage sur le modèle de l’Âge de glace 2 (la fonte des glaces ou la disparition de la jungle, chacun ses problèmes environnementaux…).

Sarah Deslandes
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Fermer les yeux

En appréhendant ce nouveau film de l’espagnol Victor Erice, plusieurs choses nous ramènent invariablement à son classique, L’Esprit de la ruche (1973), d’abord parce que la filmographie du cinéaste n’a pas beaucoup d’occurrences, qu’ensuite, on y retrouve son interprète, Ana Torrent et qu’enfin, il y soit également question des pouvoirs magiques du cinéma.

Thomas Baurez
GALERIE
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Kasaba

Il est toujours intéressant de découvrir après coup les premières armes d’un cinéaste aimé. En 1999, Nuri Bilge Ceylan a déjà 40 ans lorsqu’il présente son premier long-métrage, Kasaba (La Petite ville), mais c’est avec son deuxième opus, Nuages de mai, repéré à la Berlinale en 2000, que le public international repère ce cinéaste qu’on affublera très vite de plusieurs noms d’oiseaux, au choix : Kiarostami, Tarkovski et bien-sûr Bergman dont il continue de revendiquer la filiation.

Thomas Baurez
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Seconde jeunesse

Pour Gianni di Gregorio, la vie (de cinéaste) a vraiment commencé à 60 ans ! L’âge où celui qui avait déjà fait l’acteur (OspitiEstate romane) pour Matteo Garrone et co- écrit avec lui l’adaptation du Gomorra de Roberto Saviano, a fait ses premiers pas de réalisateur. Sacré prix du meilleur film à la Mostra de Venise 2008, Le Déjeuner du 15 août allait directement l’imposer comme le digne héritier de l’âge d’or de la comédie italienne, celle des Scola, Risi, Comencini entre humour et grincements de dents, tendresse et autodérision.

Thierry Chèze
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Reality

Le Cinquième pouvoir de Bill Condon sur Julian Assange, Snowden d’Oliver Stone sur Edward Snowden… La fiction hollywoodienne a eu jusqu’ici du mal à se hisser à la hauteur des destins aussi rocambolesques que romanesques des lanceurs d’alerte. Comme si seul le documentaire (le remarquable Citizenfour de Laura Poitras, Oscarisé en 2015) en avait la capacité.

Thierry Chèze
Animalia - affiche
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Animalia

Découverte en 2020 avec son court- métrage Qu’importe si les bêtes meurent (récompensé d’un Grand Prix à Sundance puis d’un César), Sofia Alaoui confirme en format long son talent à arpenter le terrain du genre. Elle met en scène Itto (impressionnante Oumaïma Barid), une jeune Marocaine d’origine enceinte; mariée au fils d’une riche famille, dont les membres – à commencer par la mère du futur marié – la regardent de haut.

Thierry Chèze
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Un coup de maître

Les films du duo argentin Mariano Cohn- Gastón Duprat inspirent décidément le cinéma français. Peu après le remake de leur Citoyen d’honneur par Mohammed Hamidi, c’est au tour de Rémi Bezançon de s’emparer de leur Coup de maître, sorti en 2018. Un choix plutôt malin car il s’agit d’un des films les plus faibles des duettistes et que monter en gamme se révélait sur le papier plus simple. Et après plusieurs longs lui aussi quelconques (Nos futurs, Le Mystère Henri Pick…), le réalisateur du Premier jour du reste de ta vie y parvient.

Thierry Chèze
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Zone(s) de turbulence

Le point de départ est plutôt malin : une femme d’affaire londonienne qui, pour sauver sa nouvelle relation de couple et partir au bout du monde avec son amoureux, veut guérir sa peur phobique de l’avion et effectue, pour sa thérapie, un vol avec d’autres angoissés du même genre (organisé par… « Les Voyageurs intrépides). Vol évidemment riche en émotions fortes mais à l’issue duquel ils vont surtout se retrouver coincés en Islande sans possibilité de rentrer aussi vite que prévu. Et après une entame réussie, cette comédie s’essouffle vite.

Thierry Chèze