“Je relie indirectement ma propre éducation cinématographique à Henri Langlois et à ses acolytes”, déclare le réalisateur.
En ce moment, Wes Anderson a droit à tous les honneurs. En mars dernier, il repartait de la cérémonie des Oscar, sa première statuette en poche – celle récompensant le Meilleur court-métrage en prises de vues réelles – pour La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar. Ce mois-ci, il sera l’un des invités d’honneur du Festival international du film d’animation d'Annecy, qui lui a remis un Cristal pour Fantastic Mr. Fox, en 2014, mais aussi le prix du jury, pour le clip de la chanson "Aline", reprise par Jarvis Cocker, il y a deux ans.
Cette fois-ci, c’est à la Cinémathèque française de rendre hommage au réalisateur de cinquante-cinq ans, avec la “première exposition rétrospective de [son] œuvre”, organisée en collaboration avec le Design Museum de Londres. Elle se tiendra du 19 mars au 27 juillet 2025, et prendra donc la suite de l’installation dédiée à James Cameron, qui fermera ses portes au début de l’année prochaine. Une fois la version parisienne clôturée, l’exposition s'exilera à Londres dans une version remaniée.
Pour les commissaires de l’exposition, Matthieu Orléan (Cinémathèque), Lucia Savi et Johanna Agerman Ross (Design Museum), il s’agira “d’explorer les spécificités esthétiques de l’ensemble de sa filmographie, et de dévoiler ses inspirations, ses hommages, et le travail artisanal méticuleux qui caractérise sa mise en scène”. En parallèle, il sera également possible de (re)découvrir les films de Wes Anderson, la Cinémathèque française accompagnant ses expositions de rétrospectives : La Famille Tenenbaum, La Vie Aquatique, The Grand Budapest Hotel... Toute son oeuvre sera visible en parallèle de l'événement.
Tout comme James Cameron, Wes Anderson (avec l’American Empirical Pictures, sa société de production) s’est personnellement impliqué dans la conception de l’installation qui lui sera dédiée.
Le cinéaste américain, qui accorde à la France une place particulière dans son cœur – au point d’y vivre, et d’y tourner – était déjà passé à la Cinémathèque en 2017, à l’occasion d’une leçon de cinéma. Avant cela encore, il avait visité l’institution française dans sa jeunesse. Une expérience fondatrice de sa cinéphilie selon lui, et qu’il raconte dans le communiqué de presse de l’exposition :
“J'ai visité la Cinémathèque pour la première fois il y a 25 ans, alors qu'elle se trouvait encore au Trocadéro, mais je l’avais déjà arpentée dans mon imagination (à travers les lettres de François Truffaut) à l'époque de l’avenue de Messine et de la rue d'Ulm – et d'une certaine manière, je relie indirectement ma propre éducation cinématographique à Henri Langlois et à ses acolytes – c'est donc un plaisir tout particulier pour moi que de participer à cette exposition, quel que soit ce que nous choisirons de présenter !”
D’ici le début de l’exposition, peut-être aura-t-on eu des nouvelles de The Phoenician Scheme, le prochain long métrage du réalisateur. Pour l’instant, tout ce que l’on sait de ce film, c’est que Michael Cera, Benicio Del Toro et Bill Murray en partagerons l’affiche, et que sa sortie est prévue pour 2025.
Wes Anderson n'a pas de "style particulier" selon lui
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