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Rencontre avec l’acteur de Kompromat, le dernier film de Jérôme Salle, à (re)voir ce dimanche sur France 2.

Dans Kompromat, il traverse la Sibérie pour fuir la police russe et se mesure une nouvelle fois à une histoire pas croyable "inspirée de faits réels". Début septembre 2022, Première posait quelques questions à Gilles Lellouche, et à l'occasion de la première diffusion en claire de ce thriller, nous repartageons ses propos. Notez au passage qu'il reviendra la semaine prochaine au cinéma en tant que réalisateur : après Le Grand bain, si a adapté L'Amour ouf, avec Adèle Exarchopoulos, François Civil, Mallory Wanecque et Malik Frikah.

GILLES LELLOUCHE : Bonjour, si ça coupe, je vous rappelle. Je suis dans un endroit où ça capte très mal... 

PREMIÈRE : Moi aussi, je suis dans un bled breton que vous connaissez... Lanhélin.

Incroyable! J’ai passé toute mon enfance et mon adolescence à côté. Le Rocher Abraham, vous voyez ? 

Bien sûr, juste après le Rocher Pion. 

Exactement ! Après la Vierge... On doit être deux dans l’industrie à connaître ce coin ! 

Trois. Votre frère aussi. Lui a carrément fait un film dessus, Nos plus belles vacances...

Oui, il voulait raconter nos étés là-bas. Je ne vais pas vous dire que je m’éclatais tous les jours, hein, mais j’ai des souvenirs très joyeux. Bon... ce n’est pas pour parler de Lanhélin que vous m’appelez quand même ? 

Non, mais je vais garder la connexion bretonne. Est-ce le script du Breton Caryl Férey qui vous a poussé à jouer dans Kompromat

Pas du tout. À la base, j’étais tombé sur un article racontant l’histoire de cet homme qui a traversé la Russie après avoir été accusé à tort. J’avais trouvé ça fou. Deux semaines après, coup de fil de Jérôme Salle qui m’annonce qu’il travaille justement sur l’adaptation. C’était parti. 

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Le fait que ce soit tiré de faits réels rajoutait quelque chose ?

Pour être franc, c’est de plus en plus complexe d’avoir l’ombre d’une histoire vraie sur les rôles que je joue. Désormais, je me méfie et je replace toujours les choses dans leur contexte. Et je rappelle systématiquement qu’il s’agit de cinéma, de fiction ; pas d’un témoignage ni d’un documentaire. 

OK, vous nous causez de l’accueil de BAC Nord là...

Ab-so-lu-ment ! J’ai vu comment les choses pouvaient déraper. Je boulonne tous ces trucs-là maintenant. Je n’ai pas envie de devenir un control freak. Je ne veux pas passer mon temps à gérer les scénaristes et devenir super interventionniste. Mais il va falloir que je sois vigilant sur la manière dont les choses peuvent être traduites et interprétées. C’est d’autant plus dommage que je suis très fier du film ! Je n’ai juste pas envie d’être récupéré – particulièrement dans ce contexte électoral. À un autre moment, il y aurait sans doute eu moins de polémiques et moins de problèmes... 

Kompromat : Gilles Lellouche en mode Jason Bourne [critique]

Pour revenir à Kompromat, vous jouez un type lambda qui se révèle face à l’adversité. C’est une des figures récurrentes de votre filmo... 

C’est le boy next door à qui il arrive des histoires incroyables, oui. J’adore ça, parce que j’ai l’impression que c’est la quintessence du cinéma. En tout cas, dans le film, ça faisait écho à des fantasmes de cinéma qui me parlent : Le Fugitif, Les Trois Jours du Condor... Mais il y avait surtout la possibilité de jouer des scènes que je n’avais jamais interprétées avant. 

Comme courir dans la forêt lituanienne ?

Non, pas du tout. Les scènes d’action, c’est le plus facile. Quand tu te retrouves dans une mare en pleine forêt, dans une eau dégueulasse, par moins dix degrés, ça vient naturellement. Je pensais plutôt à la scène de séparation avec sa femme... Il fallait transmettre sa solitude. C’était ça le défi. Heureusement que j’étais aidé par les autres acteurs. 

Comme Joanna Kulig ? 

Je l’adore. J’avais été très impressionnée par ce qu’elle faisait dans Cold War. J’ai rarement vu quelqu’un d’aussi animé et vivant. C’est un tourbillon de parole, de gestes et paradoxalement, son jeu est très minimal, très posé. Elle m’a stupéfié.  


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