L’avocat du père Preynat, qui sera jugé en 2019 pour pédophilie, souhaiterait que Grâce à Dieu, consacré à l’affaire, sorte après le procès.
Dans le hors-série Première sur les événements 2019, actuellement en kiosques (et sur notre boutique en ligne), François Ozon évoque son nouveau film-événement qui traite de l’affaire Preynat à travers l’action de la Parole Libérée, une association de victimes de ce prêtre lyonnais accusé de pédophilie. "Lorsque j’ai découvert cette affaire, j’ai lu plusieurs témoignages qui m’ont touché", raconte le cinéaste-enquêteur qui a décidé d’en tirer un film. S’intéressant au parcours de résilience de trois victimes, Grâce à Dieu fait nommément référence à leur agresseur ainsi qu’à des membres éminents de l’épiscopat lyonnais.
Ce matin, le site de Ouest France a publié un article citant Me Frédéric Doyez qui s’est exprimé sur le sujet dans Le Progrès. "L’objet de ma démarche est juste d’empêcher la sortie avant le procès. Que le film sorte, c’est la liberté de création. Mais sortir une fiction pour relater des faits correspondant à un procès qui va se tenir à court terme, et qui a été hypermédiatisé au travers de la communication des victimes, c’est quelque chose qui peut porter atteinte à la présomption d’innocence". Même si le religieux, mis en examen en janvier 2016, a reconnu les faits, il doit bénéficier selon son avocat d’un procès équitable. "La représentation des faits ne peut être issue que d’un débat contradictoire qui se tiendra à l’audience. On ne peut pas faire un film avant. (...) Ce n’est que dans les tribunaux que la justice se rend."
Prévue pour le 20 février 2019, la sortie initiale de Grâce à Dieu est-elle menacée (voire sa présentation, qu’on vient d’apprendre, au Festival de Berlin, qui se tiendra du 7 au 17 février) ? L’avocat souhaite s’entretenir à ce sujet avec François Ozon avant d’envisager éventuellement un recours devant la justice. On attend la réaction du cinéaste, voire du distributeur.
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