L'actrice de La Vie d'Adèle mentionne la solidarité avec sa camarade de tournage, Adèle Exarchopoulos, avec qui elle partageait une véritable "souffrance".
A l’affiche de La Bête de Bertrand Bonello et bientôt de Dune : Deuxième Partie, Léa Seydoux a croisé la route de Pierre Lescure pour son émission phare France.TV. Dans le dernier numéro de Beau Geste, l’actrice s’est penchée sur les approches des réalisateurs et le climat parfois néfaste qui peut régner sur un plateau de tournage. Certains ont besoin de "chaos", d'après elle. Par-là, elle fait rapidement le lien avec son expérience sur le tournage de La Vie d’Adèle d’Abdellatif Kéchiche.
"Il y a des metteurs en scène qui ont besoin du chaos pour créer. Ils ont besoin d’un climat chaotique. Je pense à un film en particulier, le film d’Abdellatif Kechiche, La vie d’Adèle. Lui, il a besoin du chaos pour tourner, quand j’ai compris ça, ça a été plus facile à accepter. Il faut savoir se protéger. C’est aussi un métier difficile pour ces raisons-là, il faut savoir naviguer entre les tempéraments des uns et des autres", confie la comédienne.
"Abdellatif Kechiche, il a besoin du chaos pour tourner."
— france.tv cinéma (@francetvcinema) January 28, 2024
Pour #BeauGeste, Léa Seydoux revient sur le tournage éprouvant de "La Vie d'Adèle", sorti en 2013 et couronné d'une Palme d'Or. pic.twitter.com/VXBdfjyq4e
C’est sans rancune que Léa Seydoux s’épanche sur "le chaos" établi par le cinéaste. Voici la suite de l'échange.
Pierre Lescure : "Vous pensez qu’un tournage comme celui-là ne pourrait se faire, aujourd’hui ?"
Léa Seydoux : "J’espère et en même temps c’était tellement particulier. Ça n’a pas été qu’une expérience négative. Dans cette souffrance (parce que ça a été très douloureux) déjà, j’étais avec Adèle, le fait qu’on soit deux, nous étions très solidaires dans notre souffrance, mais je pense que c’est aussi quelque chose qui m’a beaucoup enseigné. Ça m’a complètement métamorphosée, ça fait partie de moi. J’ai réussi à transformer l’aspect négatif en quelque chose de positif. Je ne me suis pas laissée détruire par ça, bien au contraire je me suis dit que ça allait me donner plus de force."
Toujours dans un esprit relativiste, Léa Seydoux revendique tout de même la souffrance partagée avec son alliée, sa complice, Adèle Exarchopoulos. La solidarité entre les deux actrices a apaisé la dureté de cet épreuve, orchestrée par un cinéaste exigeant.
En septembre 2013, Adèle Exarchopoulos mentionnait déjà dans Première "un tournage hors du commun" :
"On raconte des trucs qui nous ont perturbées, on dit aux gens que c’était dur parce que c’est évident, mais maintenant on en rigole. Le pire, c’est que certains jours, Abdel était un ange. C’est une bonne personne. C’est sa complexité qui est effrayante, intimidante, dure à cerner et à accepter. Il est le premier à avoir souffert sur ce film. On n’en parle jamais, mais il a fait beaucoup de sacrifices pour La Vie d’Adèle et, quelque part, il attend des autres qu’ils lui rendent la pareille. C’était juste un tournage hors du commun, hors du temps."
Le scandale Kéchiche a connu son climax en 2017, après la sortie de Mektoub My Love. Un témoin, qui aurait été présent sur le plateau de tournage, a raconté au Midi Libre l’envers du décor : "Le réalisateur a fait rejouer pendant des heures et des heures les scènes de la discothèque, épuisant tous les acteurs et le tournage se prolongeait très tard dans la nuit."
Léa Seydoux semble avoir surmonté cette épreuve. Dix ans après le gros succès de La Vie d'Adèle, elle affrontera les vers géants dans la deuxième partie de Dune, qui sortira le 28 février 2024. Voici sa bande-annonce :
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