Producteur, réalisateur et animateur de programmes conservateurs, il divise même chez les Républicains.
En choisissant Stephen K. Bannon comme directeur de campagne, Donald Trump a confirmé son goût pour le show.
Car le nouveau gourou du candidat républicain, censé l’aider à accéder à la Maison Blanche, a près de 20 ans d’expérience dans l’industrie de l’entertainement et des médias.
Ouvertement conservateur, ce natif de Virginie diplômé d’Harvard ayant fait ses armes chez Goldman Sachs a créé en 1990 Bannon & Co, un fonds d’investissement spécialisé dans les médias. Après s’être enrichi en achetant des parts dans cinq séries télé, dont Seinfeld, il revend sa société et décide de se lancer dans la production hollywoodienne.
On le retrouve derrière The Indian Runner de Sean Penn et l’adaptation de la tragédie de Shakespeare Titus, avec Anthony Hopkins.
Il faut attendre 2004 pour que Stephen K. Bannon se lance dans l’écriture et la réalisation, conjuguant son goût du cinéma avec ses opinions politiques et sociales. Il sort le documentaire In the Face of Evil: Reagan's War in Word and Deed consacré à l’ancien président Ronald Reagan, produit deux docus sur l’immigration illégale à la frontière mexicaine, signe Battle for America, Fire from the Heartland et Occupy Unmasked - un brûlot contre le mouvement Occupy Wall Street - sans oublier The Undefeated, portrait élogieux de Sarah Palin.
Après sa rencontre avec l’éditeur Andrew Breitbart, il devient directeur exécutif du groupe Breitbart, responsable du site d’information d’extrême-droite breitbart.com. "Nous nous considérons comme anti-establishment de manière virulente et nous sommes particulièrement opposés à la classe politique dominante", expliquait celui qui possède sa propre émission de radio baptisée Patriot sur la chaîne SiriusXM.
Considéré par Bloomberg comme "l’agent politique le plus dangereux des Etats-Unis", le roi des médias conservateurs est accusé par ses détracteurs d’utiliser breitbart.com pour répandre et normaliser la pensée raciste, xénophobe, islamophobe et antisémite. Les leaders des mouvements suprématistes blancs se sont d’ailleurs réjoui de sa nomination par Donald Trump, qui manquait jusque là de soutiens de poids.
Stephen K. Bannon cultive les amitiés surprenantes : lors de la Convention Républicaine, il a affirmé son soutien au chroniqueur gay conservateur Milo Yiannopoulos, qui a été banni à vie de Twitter après avoir insulté l’actrice afro-américaine de Ghosbusters Leslie Jones. Il l’avait notamment qualifiée d’ "analphabète".
Leslie Jones retweete tous les messages racistes qu'elle reçoit
Et Stephen K. Bannon n’a rien d’un marginal. Après avoir orchestré la publication du best-seller à charge Clinton Cash, qui épingle la fortune de Bill et Hillary Clinton, il a présenté le documentaire du même nom dont il est scénariste et producteur en marge du dernier Festival de Cannes.
Un anti-Michael Moore, mais surtout un homme d’influence.
Commentaires